Fritz joue du piano (Chopin préludes)

[quazart]

Ben non justement, pas au niveau de la résonance.
La question est de savoir si Fritz veut faire sonner cet impromptu comme il aurait sonné à l’époque ou s’il veut le jouer comme ça se jouait à l’époque, ou s’il veut faire évoluer la pièce à travers les possibilités de nos pianos, ou s’il veut juste s’exprimer et qu’il s’en fout, ou.., ou,... trop de possibilités.

Non à quoi ? la note piquée qui reste piquée quel que soit l'instrument ? Même si un piano moderne résonne plus, la note piquée s'évanouit vite.
Chercher le son de l'époque n'est possible que sur un pianoforte, c'est donc exclu d'office.
Faire évoluer la pièce, c'est simplement s'affranchir des indications du compositeur !?... Ou en prendre systématiquement le contrepied ?

Je trouve intéressant de chercher à comprendre ce que le compositeur voulait. Pas nécessairement pour fixer une version "fidèle", juste pour tenter de se mettre à sa place. Ca peut modifier la vision qu'on peut avoir a priori...

[Carla Rocío]

juste pour tenter de se mettre à sa place.

Rassure-moi.. tu sais bien où il est en ce moment le compositeur?
Chacun sa place justement, l’art c’est la célébration de la vie, et la vie c’est la fête au mouvement. Ce qui reste du compositeur c’est l’essence de vie universelle qu’il a pu traduire à un moment donné, vouloir figer son travail relève pour moi du blasphème un peu. Sans parler qu’on a plus les mêmes moyens d’expression (à tous niveaux).
Mais c’est juste ma vision personnelle, la tienne me semble à moi un peu limitée au terre à terre mais quand tu joues c’est magnifique et ça s’envole haut donc elle est tout aussi valable ta vision

[fritz]

C'est une opposition classique j'ai l'impression, d'un côté ceux qui pensent que l'art ne peut exister sans contrainte, typiquement les arts japonais très codifiés rentrent dans cette case. De l'autre ceux pour qui l'art est l'expression d'un absolu de liberté et qu'on ne devrait par conséquent rien s'interdire. La première conception me parle plus personnellement, c'est ce que je trouve profond dans l'art : arriver, au sein d'un carcan, à exprimer quelque chose de personnel voir universel. Mais je ne pense pas qu'une conception soit plus vraie que l'autre, on est forcément de facto dans une forme de carcan qu'on le veuille ou non de toute façon.

[axolotl]

C'est une opposition classique j'ai l'impression, d'un côté ceux qui pensent que l'art ne peut exister sans contrainte, typiquement les arts japonais très codifiés rentrent dans cette case. De l'autre ceux pour qui l'art est l'expression d'un absolu de liberté et qu'on ne devrait par conséquent rien s'interdire. La première conception me parle plus personnellement, c'est ce que je trouve profond dans l'art : arriver, au sein d'un carcan, à exprimer quelque chose de personnel voir universel. Mais je ne pense pas qu'une conception soit plus vraie que l'autre, on est forcément de facto dans une forme de carcan qu'on le veuille ou non de toute façon.

Les Anciens et les Modernes, une des instances d'opposition au sein de ce carcan peut-être...
Ce qu'on retrouve ici -et partout d'ailleurs- à diverses occasions comme avec la rupture entre l'académisme en peinture et la vague impressionniste. Dans la musique évidemment... Le littérature, théâtre et cinema aussi, bref dans tous les arts: c'est drôle de revoir des vieux films de Godard où il exprimait ce désir dès les années 60 mais n'osait rien faire de vraiment nouveau encore, à part de mettre des slogans dans le décor protestant contre l'embourgeoisement au cinema et faire jouer à Jack Palance le rôle d'un producteur irascible qui casse tout.
Pour revenir à ce que tu disais, pas uniquement un absolu de liberté mais une soif de nouveau ou de renouveau: c'est comme cela que Gould justifiait sa façon de jouer Bach en disant qu'en tant que prof, il se sentait voué à entendre toujours les mêmes interprétations des classiques par ses élèves: celles de Bach en particulier.
Avec peut-être par derrière pour Gould la démarche novatrice du "ça passe ou ça casse" auprès du public, ce qui est le risque évidemment et doit faire monter l'adrénaline... Mais Gould était déjà largement connu et apprécié du public.

[quazart]

Rassure-moi.. tu sais bien où il est en ce moment le compositeur?
Chacun sa place justement, l’art c’est la célébration de la vie, et la vie c’est la fête au mouvement. Ce qui reste du compositeur c’est l’essence de vie universelle qu’il a pu traduire à un moment donné, vouloir figer son travail relève pour moi du blasphème un peu. Sans parler qu’on a plus les mêmes moyens d’expression (à tous niveaux).
Mais c’est juste ma vision personnelle, la tienne me semble à moi un peu limitée au terre à terre mais quand tu joues c’est magnifique et ça s’envole haut donc elle est tout aussi valable ta vision

Merci !
Quand je parlais de fixer une version, je pensais au sens général à donner, ça n'implique pas de toujours jouer rigoureusement de la même façon.
Je ne cherche pas non plus à me rapprocher de la façon dont le compositeur jouait, d'une part c'est illusoire, la plupart du temps on l'ignore, et d'autre part, ça ne correspond pas forcément à ce que je veux faire...
Respecter le texte est un choix délibéré, c'est le premier pas dans la compréhension de l'oeuvre. Ca n'implique pas pour autant de respecter rigoureusement tout ce qui relève des nuances. Si tu suis ce que je joue avec la partition, tu le verras forcément.
Le respect du texte permet avant tout de respecter l'esprit, c'est ça qui est important.

[Pos]

Respecter le texte est un choix délibéré, c'est le premier pas dans la compréhension de l'oeuvre. Ca n'implique pas pour autant de respecter rigoureusement tout ce qui relève des nuances. Si tu suis ce que je joue avec la partition, tu le verras forcément.
Le respect du texte permet avant tout de respecter l'esprit, c'est ça qui est important.

+ 1
Si un compositeur prend la peine de mettre un pointé ici, ou écrire une nuance là ou de noter une indication de tempo, je trouve que c’est plutôt humble et respectueux d’essayer de comprendre ce qu’il a bien pu imaginer comme rendu. Après on peut s’éloigner, parce qu’on a pas le même instrument, on a pas les mèmes capacités, et pas le même ressenti. On a le droit de s’approprier la musique d’un autre, après tout, de là où il est, il est peu probable qu’il crie au scandale.
Mais par exemple dans Beethoven, ça ne me viendrait pas à l’idée de ne pas respecter le texte. Il y a tellement d’annotations, que manifestement il y tenait ! Pour moi, c’est un génie de la composition, s’il était en face de moi je n’oserais pas un « tu vois Ludwig, ta phrase, là, avec ta nuance, je trouve que ce serait plus stylé à ma façon, alors t’es gentil, tu prends ta petite gomme et tu me corriges ça fissa. Merci. »

[cunilinguist]

Coucou Fritz, des nouvelles de tes impromptus ?

[fritz]

Encore 2/3 endroits où le par cœur peine un peu mais je devrais pouvoir enregistrer ma version finale du 3eme semaine prochaine. J'ai eu le malheur de papilloner dans les nocturnes de Chopin et j'ai très envie d'en mener un donc je vais certainement le mener de front avec le 2eme impromptu, et puis une transcription de Standchen aussi, le fameux Andantino, enfin bref c'est pas les idées qui manquent !

[fritz]

Première prise sans partition du troisième impromptu, encore trop concentré sur le fait de ne pas me planter en terme de texte donc je presse un peu et/ou la musique est un peu en retrait par moments mais c'est un jalon dans le par cœur ! J'ai avancé un peu le déchiffrage du deuxième mais grosse période de boulot dans les semaines à venir donc je vais surtout essayer de maintenir où j'en suis pour le moment.

[Spianissimo]

Le tempo est très bon, la musique est là et il y a de très très beaux moments ou tu atteint le nirvana Schubertien. C'est dommage que ce soit encore un peu perturbé par quelques petits plantages et aussi, ce que je te suggère, c'est de bien faire attention aux moments ou la main gauche prend le dessus, c'est parfois un peu brutal, il faut jouer fort mais sans perturber la sensation de flottement et d'harmonie paisible qui doit perdurer sur l'ensemble de l'impromptu. Donc, félicitations, et encouragements pour arriver à une version encore plus parfaite

[Marcel Patulacci]

Bravo Fritz pour ce magnifique Imromptu !!

Je joue toujours ce morceau et essaie sans cesse de le peaufiner, et ce n'est pas mince affaire !

De mon point de vue, il manque parfois un peu de régularité dans les sextolets et aussi parfois un peu de distinction entre ces sextolets et le chant.
Je pense que tu gagnerais à jouer plus détendu, plus souple.... Facile à dire

[Carla Rocío]

Super @Fritz!
J’aime beaucoup comme tu fais évoluer cette pièce, il y a maintenant un voile de sérénité qui s’est installé en deçà de l’agitation de ces croches, c’est comme si on traversait quelque chose de tragique avec calme et sérénité. C’est très agréable

[blyssou]

Bravo Fritz tu es arrivé au bout et c’est très beau:)

[fritz]

Merci pour votre écoute et vos gentils commentaires, je tacherai de faire mieux bientôt !

[Nick Borderline]

Première prise sans partition du troisième impromptu.

Bravo pour le par coeur. Ca coule très bien en tout cas. Bien joué

[Ninoff]

Bravo Fritz, belle interprétation et belle sensibilité.
Et bon commencement pour le 2e impromptu, très beau également..

[quazart]

Avec un peu de retard...
Beaucoup de plaisir à écouter cette belle version, fluide et bien chantée

Les petites anicroches, bof, ben ça arrive, même sur un morceau bien maitrisé, ça ne me dérange pas.
Je vois un point d'amélioration au niveau du son : les Forte sonnent trop durement, il faut juste y mettre du poids, sans chercher à trop les marquer.
Et puis vers 3'20" - 3'30" le ralentissement me semble excessif, mais je ne sais pas comment interpréter le point d'orgue sur le seul la b en l'absence de toute autre indication... là, chacun fait comme il le sent !!

[André Quesne]

Je viens aussi avec un peu de retard...

J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt cette belle version que j'apprécie beaucoup.
Les petits couacs ne me dérangent pas du tout, c'est le caillou sur lequel on bute en cours de chemin...

Peut-être quelques points d'améliorations à apporter en faisant quelques minis respirations à certains endroits afin de rendre les phrases moins contigues mais cela n'engage que moi...
A la mesure 54 je pense les croches MG plus en dehors. Après le ralenti et le point d'orgue qui suit, Il y a lieu de faire une bonne respiration (elle est trop longue à mon goût) avant d'enchaîner la mesure 55.
Le tempo est bien mesuré et je trouve que le ralenti est excellent en fin de morceau

[Pos]

Tu touches au but ! Je retiens quelques moments de grâce avec petits frissons autour de 1m30 (le graal !) et une conclusion sublime. Un soupçon de respiration ou de détente ou bien les deux et ce sera parfait ! Qu’il est beau ce morceau, tu le fais vivre, quelque chose me dit que le prochain enregistrement sera le bon.

[Christof]

Fritz
Cette musique m'a emporté.
Et le reflet de la fenêtre qui s'imprime en filigrane sur le piano comme un miroir de ta belle âme...