Numa a écrit : jeu. 27 oct., 2022 13:46
Oui, je suis d'accord. Mais justement, les œuvres vraiment faciles à comprendre harmoniquement pour moi (comme le Haydn que je travaille en ce moment), je ressens pas non plus le besoin de me poser à la table pour en faire l'analyse, parce que ça se fait tout seul pendant que je la lis au piano.
Oui, mais dans la séquence de préparation du travail il n'y a pas que l'analyse à prendre en compte.
Chaque fois que je termine un travail ou le mets au congélateur pour le laisser reposer, je me fais un constat, une auto-critique. Il est fréquent que j'en tienne compte pour aborder la préparation de la prochaine pièce, et parfois cela m'arrive de reporter le travail sur l'instrument, jugeant qu'il est plus judicieux de travailler un autre morceau, une étude pour mieux maitriser ensuite la pièce que je mets en attente.
Ce fonctionnement est personnel, je n'ai plus de professeur de piano pour me guider. Me faire une fiche de travail complète est une précieuse aide. Avoir en tête des astuces que l'on a découverts en travaillant peut être précieux. Pouvoir répondre aux questions : comment faire pour obtenir ce que le compositeur a pensé ? Ce n'est plus de l'analyse, cela relève de la technique. Ce sont tous ces points que je cible dans la préparation.
C'est plus facile d'anticiper quand on a une vision globale aérienne dans son cerveau
Cela me gêne de voir des enseignants dire à leurs élèves qui ont mis un certain temps pour jouer les notes et le rythme de la partition, maintenant on travaille l'interprétation. A l'inverse, j'ai dérangé les professeurs qui fonctionnaient ainsi parce qu'ils n'avaient rien à me dire alors que je trouvais ne pas avoir atteint mon objectif musical qui n'était pas scolaire.
Pour moi, la musique, la musicalité doit être prise en compte dès le début du travail. Et pour cela il y a une partie du travail qui se fait dans le cerveau, car il transmet les informations par l'intermédiaire du corps, des doigts sur l'instrument. L'émetteur c'est le cerveau, le récepteur c'est l'auditeur. Entre les deux il y a l'instrumentiste, l'instrument et le contrôle de l'oreille de l'instrumentiste.
Faire l'étape-préparation directement sur l'instrument c'est certes beaucoup plaisant, mais, compte tenu de ce que j'ai pu observer, l'objectif me semble plus long à atteindre.
Pour les débutants se servir de la voix est un excellent modèle pour se rendre compte de l'objectif à atteindre.
Chacun est libre de travailler comme il l'entend. Il n'y a pas qu'une seule méthode. L'important est que chacun trouve celle qui lui convient pour atteindre ses exigences musicales.