Il existe déjà pas mal de fils de discussions à ce sujet dont celui-ci que j’avais lancé il y a 4 ans :
viewtopic.php?p=347779&hilit=M%C3%A9morisation#p347779
Tu y trouveras sûrement des infos intéressantes.
De mon côté, j’ai fait pas mal de chemin depuis quatre ans, car désormais, depuis deux ou trois ans maintenant, je joue quasiment tous mes programmes par cœur et en public.
J’étais comme toi, quand j’étais ado, je n’ai jamais eu aucun souci pour tout apprendre par cœur, même les ballades de Chopin. Mais après une interruption de presque 15 ans, et ma reprise en tant qu’adulte, j’ai beaucoup galéré.
Je pense que chacun a son fonctionnement, et à chacun de trouver la méthode qui lui convient.
Pour ma part, j’utilise les différents types de mémoire, évidemment, la première c’est la mémoire automatique, à force de travailler un morceau, de le rabâcher, il y a pas mal de passages qui viennent par cœur tout seuls. Comme le dit Carla, ça ne suffit pas d’utiliser cette mémorisation, car au moindre petit souci, on est incapable de se reprendre, et en situation de stress, ça arrive très souvent.
Apprendre par cœur les deux mains séparées, il paraît que c’est ce qu’il faut pour pouvoir vraiment se dire qu’on connaît par cœur une pièce. Mais c’est un travail de titan.
Ce qui est très bien, c’est d’essayer d’être capable de reprendre au début de chaque phrase dans le morceau, savoir reprendre à peu près n’importe où, et ça, ça m’a déjà sauvée en public. Déjà, c’est hyper rassurant, on sait que s’il se passe un truc, on va être capable de reprendre un peu avant ou un peu après sans problème. Après il faut aussi savoir gérer ça avec le stress, surtout que si un problème survient en public, je t’assure que le stresse monte encore d’un cran.
En fait il faut allier différents types de mémorisation, c’est ce que je fais, à chaque passage j’analyse énormément, ça peut être analyse harmonique, mais ça peut être aussi des astuces toutes bêtes, je me souviens d’un endroit où je me plantais systématiquement de Basse, je ne sais pas pourquoi, eh bien au final, je connaissais par cœur ce passage à la Basse.
Mon travail de mémorisation passe beaucoup par les erreurs que je fais, durant l’apprentissage d’un morceau par cœur, c’est ce qui permet de cibler les points qui ont vraiment besoin d’être approfondis, en général chez moi je mets plusieurs semaines à connaître une pièce par cœur, mais ça c’est une fois que je l’ai dans les doigts, donc selon la difficulté des morceaux, je passe déjà plusieurs semaines à le déchiffrer et avoir dans les doigts. Et c’est seulement une fois qu’on le maîtrise très bien avec la partition qu’il faut l’apprendre par cœur, pour moi ça ne sert à rien de s’y mettre trop tôt, mais là encore ça dépend des types de morceaux. Mais les indications de la partition sont aussi très importantes à mémoriser, et si on bascule trop tôt dans le par cœur, on n’en oubliera la moitié.
j’ai eu un souci de trou de mémoire en public il y a environ un an et demi, quand j’ai passé un examen via le Conservatoire, j’avais joué le deuxième scherzo de Chopin.
Je suis en plus tombée sur un passage où ça ne m’était jamais arrivée, et donc je n’avais jamais dû approfondir d’autres types de mémorisation que la mémorisation automatique dans ce passage, et en plus c’est un passage qui revenait trois fois dans ce morceau. Évidemment, j’ai eu le problème les trois fois (une fois qu’on se focalise dessus c’est foutu), mais je ne me suis pas laissé démonter, j’ai réussi à continuer, et ce grâce au fait que je savais reprendre à peu près n’importe où dans le morceau, j’avoue que ça m’a bien aidée. Et j’ai réussi à bien revenir dans le morceau à chaque fois, au final le jury n’a pas du tout tenu rigueur de ce trou de mémoire.
En tout cas, mon témoignage te montre que tu finiras par y arriver, avec de la volonté et du travail, on réussi à surmonter beaucoup de choses. Et je t’assure qu’il y a quatre ans, j’étais incapable de jouer par coeur en public et aujourd’hui j’essaye autant que possible de présenter mes pièces par cœur lorsque je joue en concert, et encore plus en concours.
Et à part ma mésaventure dans le morceau de Chopin cité ci-dessus, je n’ai pas eu d’autres problèmes de mémorisation en public en jouant par coeur (là je touche du bois du coup

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