oiseau.prophète a écrit : lun. 26 mars, 2018 16:07
P&MV a écrit : mer. 21 mars, 2018 12:37La condition pour apprendre un instrument, qu'on le veuille ou non, c'est de s'y mettre TOUS LES JOURS au moins une demi-heure, c'est un minimum - et pas 5 heures le dimanche pour rattraper les jours où l'on n'a pas joué. C'est le travail quotidien - sérieux -, et lui seul, qui paye. Il faut donc s'interroger avant de franchir le pas : Ai-je cette disponibilité ? Puis-je assumer cette contrainte ? Si la réponse est négative, les risques d'échec sont grands. On ne progressera pas, ou très peu, on aura l'impression de faire du sur-place, on se découragera, et on laissera tomber
Bonjour
Je me permets de relever ce passage - mon emploi du temps ne me permet pas, à mon grand désarroi, de jouer tous les jours loin de là
La semaine c'est presque impossible et parfois le week-end c'est compliqué aussi, raison pour laquelle j'espace mes cours tous les 15 jours
Donc en suivant le précepte ci-dessus je devrais arrêter ?
Heureusement que ma prof a une autre approche, elle me sait motivé et elle sait que si lors d'un cours je lui explique que je n'ai pas eu le temps de bien travailler, et bien c'est que je n'ai pas eu le temps, et on en profite pour rattrapper pendant le cours
Les adultes ne sont pas tous des élèves difficiles ne se laissant rien dire, paresseux et de mauvaise foi.
J'ai aussi tiqué sur ce passage.
Je travaille le piano 4-5 jours par semaine. Je ne pense pas que mon niveau en piano en souffre. Il me semble qu'un minimum soit 3 jours par semaine et encore, quelqu'un qui n'en ferait que 2 jours pourrait progresser... lentement, assurément, mais un peu quand même.
Il faut voir, quand on est adulte, pour quelles raisons on décide d'apprendre un instrument. Si c'est un simple loisir, comme ça, pour passer le temps, on peut sûrement s'accommoder de peu en terme de temps de pratique, mais il ne faudra pas s'attendre à de grands progrès.
Pour progresser, le plus régulièrement possible est le mieux. Après, on fait avec nos contraintes de nos vies : travail, famille, enfants, amis, ... Et si ça signifie qu'on ne trouve du temps que les dimanches après-midi et les mercredis soirs, et bien soit.
Le moment où il faut s'arrêter pour se poser des questions, c'est lorsque les insatisfactions et la démotivation arriveront. En dehors de ça, je ne vois pas de souci.
Lee a écrit : lun. 26 mars, 2018 17:09
leLama a écrit : lun. 26 mars, 2018 14:40
P&MV a écrit : ↑
C'est une évidence, mais il est toujours bon de le répéter, quel que soit le domaine d'étude, un adulte apprend moins vite qu'un enfant.
Merci P&MV pour ton témoignage.
Je rebondis sur ton affirmation. C'est une idée très souvent véhiculée comme une évidence comme tu le fais. Je ne suis pas certain que ce soit correct.

En fait j'étais tellement certaine que ça ne soit pas correcte que je n'ai pas pris le temps de développer, mais il me suffit de comparer moi enfant entre 7-11 ans et Jouishy ces 2-3 dernières années pour constater qu'il y a des adultes qui apprennent beaucoup plus vite que des enfants. (Je n'étais pas une enfante hyper douée mais musicale et travailleuse et surtout trop sage !) Je peux aussi comparer moi-même enfante et adulte, j'apprends plus vite adulte grâce à la motivation par les morceaux que j'ai choisis, l'autonomie, l'écoute, la culture musicale, le questionnement, les livres, les moyens modernes, les meilleurs professeurs et mes amis Piano Majeur et plein d'autres avantages que je dois oublier...
Je suis flattée d'être citée en exemple!
(25 mois de piano à mon actif pour être exacte)
Ce sujet a déjà été discuté ailleurs.
Les enfants ont une plus grande plasticité cérébrale et oui, une certaine «facilité d'apprentissage». Mais encore faut-il, pour apprendre, avoir intérêt, motivation et méthode de travail. Ce qui n'est pas toujours le cas. Et je pense que c'est pour cela que l'on voit des adultes motivés progresser plus vite que des enfants : l'adulte aura une meilleure méthode de travail, peut-être une plus grande motivation (un adulte qui apprend un instrument le fait parce qu'il a décidé, et non parce qu'il y est poussé par des agents externes, nommément des parents

), et saura donc probablement mieux gérer son temps devant l'instrument.
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En fait, en lisant le témoignage de P&MV, j'ai surtout trouvé qu'il était un peu hors sujet par rapport aux discussions ayant eu court précédemment. Le témoignage est très intéressant et je pense qu'il permet de se rendre compte à quel point la communauté PM est formée d'un échantillon très peu représentatif des apprenants qui peuvent atterrir chez un prof de musique.
Il n'a jamais été question (il me semble) sur ce fil de problèmes par rapport au temps passé à l'instrument, au travail requis pour progresser, à l'investissement de l'élève.
P&MV a écrit : mer. 21 mars, 2018 12:37
À la différence des enfants, les adultes conceptualisent très vite, ils comprennent très vite "comment il faut faire". L'ennui, c'est que comprendre "en théorie" n'est pas suffisant, encore faut-il faire, et refaire, et refaire encore "en pratique". C'est un réflexe classique chez beaucoup d'adultes : on joue l'exercice une fois et on ferme le livre en disant : "Ça va, j'ai compris !", sous-entendu, "Ça va, je sais le faire". Ben non, on ne sait pas le faire, on a simplement compris comment on le faisait.
Je n'ai jamais eu l'impression de croiser cette attitude sur le forum non plus.
P&MV a écrit : mer. 21 mars, 2018 12:37"Stop ! Ne bougez plus ! Quelle note se trouve sous votre pouce ?"
Est-ce vraiment pertinent de savoir, à chaque instant, précisément quelles notes se trouvent sous nos doigts? Nous savons tous que l'apprentissage d'une pièce passe par plusieurs sortes de mémoires, et je ne saurais certainement pas dire, à tout moment, quelle note se trouve sous mon pouce! Mais je ne vois pas en quoi cela est problématique, si j'arrive à jouer la pièce avec musicalité. D'ailleurs, mes profs insistent davantage sur les «mouvements» (saut de sixte; mouvement ascendante en mouvement conjoint; ...), ce qui permet de mieux percevoir les motifs (ex : invention no 4, avec ses sauts de septième avec mouvements conjoints en sens contraire), plutôt que de penser les notes.
P&MV a écrit : mer. 21 mars, 2018 12:37Le morceau n'était pour eux qu'une succession de gestes mécaniques, j'appuie là, puis là, un peu comme on apprendrait phonétiquement un texte dans une langue qu'on ne parlerait pas. On pourrait reproduire le texte sans en comprendre un mot.
J'ai l'impression que cette phrase s'appliquerait probablement encore plus à des enfants! Je m'intéresse depuis un an à toutes ces notions d'harmonie pour justement mieux comprendre le langage musical. Mais c'est bien quelque chose qui me passait 10 pieds au-dessus de la tête quand j'avais 12 ans!
Je conçois être probablement une figure d'exception. Cela dit, je doute que les enfants comprennent si bien que ça le langage musical et échappe à cette exécution mécanique. On dit pourtant souvent qu'il faut une maturité pour jouer certaines pièces. Maturité que, presque nécessairement, les enfants n'auront pas.
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Je ne nie toutefois pas, ni l'authenticité des situations rapportées, ni la véracité de plusieurs éléments. Je pense aussi que les adultes sont plus impatients, que l'on veut rapidement jouer du «grand» répertoire. On est certes moins «malléable». Pour le meilleur et pour le pire (et quoique les enfants peuvent être très têtus aussi... quand je vois mon neveu...

).
Mais voilà, j'ai eu l'impression que le témoignage n'avait pas trop de liens avec la discussion ayant eu cours jusque là.
Pour autant, je tiens quand même à dire que j'ai apprécié le point de vue apporté qui permet d'avoir une meilleure vision de la tâche parfois ingrate que peut être celle de professeur de musique.
