

Il y a trop de notes pour qu'on puisse chanter Beethoven ? Le roi a dit la la même chose à propos d'un opéra de Mozart :Lee a écrit :Je veux bien que tu chantes Gaspard ou ce que tu viens de jouer Strumpf.
Hier je me suis dit que beaucoup des oeuvres pour piano de Beethoven ne sont pas vraiment chantables car il y a trop de notes qui vont trops vites des deux mains, son plus célèbre sonate par exemple.
Je plussoie, je trissoie !jean-séb a écrit : ven. 12 févr., 2016 16:07Tu te ferais tuer sur un forum d'opéra ! Puccini, du bel canto, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ? Toutes les lignes mélodiques, tous les grands airs ne sont pas du bel canto.Lee a écrit :Elle m'expliquait pourquoi elle n'était pas vraiment attiré par la musique de Chopin, elle n'aime pas trop le bel canto. Pour moi ses réfléxions étaient une illumination sur les compositeurs que j'aime et ceux que je n'aime pas, parce que j'ai toujours adoré le bel canto depuis que j'ai entendu identifié en Puccini.
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Le bel canto, surtout en rapport avec Chopin, c'est évidemment Bellini qu'il admirait.
Puccini incarne le vérisme, c'est tout autre chose. Mais c'est rudement prenant aussi !
http://operacritiques.free.fr/css/index ... di-puccini2) Le "vrai" belcanto serait celui du XVIIIe italien, c'est-à-dire le répertoire (et le style attenant) où le chant est premier. C'est le style de l'opéra seria, où la fascination pour l'instrument vocal est la première motivation du spectateur.
Dans ce belcanto, toute force est à proscrire : ce qui compte est la longueur de souffle, la souplesse, l'inventivité dans les diminutions (les variations rapides). La virtuosité pure, la beauté du timbre sans la moindre violence.
Exemples : Haendel, Vivaldi, Hasse, Porpora, Jommelli, Cimarosa, certains Mozart & Salieri...
3) Mais belcanto désigne plus communément le belcanto romantique (Rossini sérieux, Donizetti, Bellini), qui a une conception très différente de l'agilité, qui doit toujours se faire avec force et panache (on parle justement d'emplois d'agilità e di forza), et ici c'est la qualité du legato (du caractère très lié du phrasé) et du registre aigu qui fait la différence entre les interprètes, et non plus le raffinement intrinsèque du timbre ou l'inventivité.
Bien que la période charnière soit très mal documentée, c'est à partir de Verdi qu'on date la rupture définitive avec le belcanto, qui devient plus rugueux. On conserve les structures anciennes du belcanto romantique (cantilène / cabalette avec reprise), mais de plus en plus on intègre les récitatifs, et le chant devient brutal, prosaïque, plus proche d'une certaine vérité.
...
Après ?
Cela dit, à mon sens, chez Puccini, on pourrait parler de néobelcanto, bien qu'il soit de forme très différente.
Je suis un peu comme Lee, je ne connais rien à l'opéra (mais l'apprécie souvent beaucoup), mais comme je n'aime pas rester dans l'ignorance et que je n'ai surtout envie de me faire trucider par une meute enragée d’amateurs d'opéra qui se verraient outragés au dernier degré par des propos incongrus qui me viendraient inopinément ou maladroitement aux lèvres, j'ai lu avec intérêt (et surtout par instinct de survie) l'article que tu as mentionné pour en savoir plus sur ce qu'il faut dire - et ne pas dire.jean-séb a écrit : ven. 12 févr., 2016 16:07Tu te ferais tuer sur un forum d'opéra ! Puccini, du bel canto, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ? Toutes les lignes mélodiques, tous les grands airs ne sont pas du bel canto.
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Puccini incarne le vérisme, c'est tout autre chose. Mais c'est rudement prenant aussi !
David Le Marrec est un garçon très mélomane et polygraphe que j'ai bien connu dans un premier forum musical généraliste alors qu'il n'avait que quinze ans, et c'était il y a plus de quinze ans ! Il a souvent des positions originales, voire provocatrices, et en ce qui concerne l'opéra, il n'est précisément pas en odeur de sainteté dans le plus gros forum d'opéra francophone, d'où il a été exclu ou bien d'où il s'est exclu lui-même, bref, c'est justement l'équivalent du bûcher que tu évoquais !mieuvotar a écrit : jeu. 01 mars, 2018 16:55Et je lis quand même ceci, sous la plume de ce M. Le Marrec qui semble spécialiste : "Cela dit, (...) chez Puccini, on pourrait parler de néobelcanto, bien qu'il soit de forme très différente".
Donc néo peut-être, de forme différente sûrement, mais bel canto tout de même !
Parler de bel canto à propos de Puccini n'est donc pas tant que ça une hérésie qui vouerait son prosélyte au bûcher. Si ?![]()
jean-séb a écrit : jeu. 01 mars, 2018 17:41 Maintenant, si l'on veut dire qu'il y a de très belles mélodies dans Puccini, oui, disons-le, mais sans y mêler le bel canto.
Haha, pour rajouter l'insulte à l'injure il entraîne les Français !!Puccini's lyric melodic style derives directly from ottocentra Italian opera specifically from the primo ottocento of bel canto opera--Rossini, Bellini, and Donizetti--as well as from the mature style of Verdi and, perhaps even more important from Puccini, from both the French style of Massenet...
https://books.google.fr/books?id=k-aP0T ... &q&f=falseDonna Serpente (“The Serpent Woman”), through Lohengrin (1850), derived from Wolfram von Eschenbach's Parzifal, reflect strong musical and aesthetic influences from the German Romantic as well as the Italian bel canto schools