Ortograf'reform
- jean-séb
- Messages : 11293
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Ortograf'reform
Tu n'as pas tort, et d'ailleurs dans les premiers temps (lointains) où ce mot s'est implanté en français, beaucoup lui préféraient "orthographie".arg a écrit :ahhhhhhhh encore un nom féminin qui a l'air masculin....
Re: Ortograf'reform
La loi de Hartmann serait plus correct, puisque c'est un "h" aspiré, comme dans tous les mots et noms propres d'origine étrangère. Mais c'est vrai qu'on tolère de plus en plus "des z'andicapés" (par les mêmes qui diront ensuite "lé 'infirmes" sans faire la liaison).floyer a écrit :Application simple de la loi d'Hartman.
Cf http://psychologik.blogspot.fr/2014/05/ ... devez.html

Re: Ortograf'reform
Nous sommes plus préoccupés par perdre des circonflexes que perdre nos libertés...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Ortograf'reform
Lee a écrit :Nous sommes plus préoccupés par perdre des circonflexes que perdre nos libertés...

C'est amusant ces crispations autour de la moindre réforme orthographique. Certaines règles ou exceptions échappant à la logique pour qui ne maitrise pas le Latin et le Grec ancien ennuient à peu près tout le monde, mais le fait qu'on revienne dessus génère une levée de boucliers comme si on s'attaquait au patrimoine national.
Je me demande si cela ne vient pas du fait de se sentir un peu dépossédé d'un petit savoir, conférant à celui qui sait une petite supériorité sur celui qui ne sait pas. Je connais la règle, je ne veux pas qu'on y touche (pour rappel, il s'agit simplement d'admettre un autre orthographe pour certains mots, pas d'en changer), même si elle est stupide et illogique.
Si seulement une institution pouvait s'atteler à moderniser l'écriture musicale. Enfin là, j'imagine déjà les réactions...


La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
- jean-séb
- Messages : 11293
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Ortograf'reform
Mais pourtant, on parle généralement de l'accession d'Hitler au pouvoir :Midas a écrit :La loi de Hartmann serait plus correct, puisque c'est un "h" aspiré, comme dans tous les mots et noms propres d'origine étrangère.floyer a écrit :Application simple de la loi d'Hartman.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/ ... u-pouvoir/
C'est un peu cela. En 1990, lorsque nous avions eu la première salve, autrement plus violente, de réactions contre les réformes proposées, j'avais été étonné de voir un anarchiste comme Cavanna se fendre d'un livre Mignonne, allons voir si la rose pour faire l'apologie de notre langue telle qu'elle était. Il était, en matière de langue, le plus conservateur des conservateurs. Je crois que ce n'est pas seulement le patrimoine national que lui et ses semblables craignaient de perdre, mais c'est bel et bien leur petit patrimoine fait de souvenirs d'enfance, du temps passé à l'école primaire, au temps heureux où ils croyaient dur comme fer ce que leur maître ou leur maîtresse leur disait. L'orthographe est une sorte de religion révélée qui repose sur des bases parfois mystérieuses et indémontrables ; la remettre en cause bouscule notre équilibre profond, nos valeurs fondamentales. Il y a un intégrisme de l'orthographe comme il y a des intégrismes religieux.Gracou a écrit :C'est amusant ces crispations autour de la moindre réforme orthographique. Certaines règles ou exceptions échappant à la logique pour qui ne maitrise pas le Latin et le Grec ancien ennuient à peu près tout le monde, mais le fait qu'on revienne dessus génère une levée de boucliers comme si on s'attaquait au patrimoine national.Lee a écrit :Nous sommes plus préoccupés par perdre des circonflexes que perdre nos libertés...
Re: Ortograf'reform
L'histoire d'Hérodote, l'oeuvre d'Héraclite, la littérature d'Homère, les travaux d'Hercule... etc.jean-séb a écrit :Mais pourtant, on parle généralement de l'accession d'Hitler au pouvoirMidas a écrit :La loi de Hartmann serait plus correct, puisque c'est un "h" aspiré, comme dans tous les mots et noms propres d'origine étrangère.

Et après les -1 à Midas...
+1 avec Lee
+1 avec Gracou
+1 avec Jean-Séb
- jean-séb
- Messages : 11293
- Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
- Mon piano : Yamaha C3
- Localisation : Paris
Re: Ortograf'reform
jean-séb a écrit :Mais pourtant, on parle généralement de l'accession d'Hitler au pouvoirMidas a écrit :La loi de Hartmann serait plus correct, puisque c'est un "h" aspiré, comme dans tous les mots et noms propres d'origine étrangère.
Je pense que Midas, par noms propres d'origine étrangère, ne visait pas les noms d'origine grecque ou latine, tellement consubstantiels à notre langue fançaise, et dont le "h" est plus régulièrement muet (en dehors de quelques exceptions comme "héros").mieuvotar a écrit :L'histoire d'Hérodote, l'oeuvre d'Héraclite, la littérature d'Homère, les travaux d'Hercule... etc.![]()
Re: Ortograf'reform
Je crois que c'est compliqué pour le fait que le H n'est pas toujours aspiré dans les autres langues, je ne sais pas si elle est la raison pour cette différence en français (exemples : an hour (muet) a hat (aspiré). D'ailleurs en anglais j'ai vu et entendu "an hotel" mais je dis et j'entends "a hotel" plus souvent.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- Moderato Cantabile
- Messages : 1573
- Enregistré le : ven. 01 juil., 2011 13:48
- Mon piano : Erard 1 - Seiler 206
Re: Ortograf'reform
Joli , Jean-séb !jean-séb a écrit : Je crois que ce n'est pas seulement le patrimoine national que lui et ses semblables craignaient de perdre, mais c'est bel et bien leur petit patrimoine fait de souvenirs d'enfance, du temps passé à l'école primaire, au temps heureux où ils croyaient dur comme fer ce que leur maître ou leur maîtresse leur disait.
L'orthographe est une sorte de religion révélée qui repose sur des bases parfois mystérieuses et indémontrables ; la remettre en cause bouscule notre équilibre profond, nos valeurs fondamentales. Il y a un intégrisme de l'orthographe comme il y a des intégrismes religieux.

"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
Re: Ortograf'reform
Oui, c'est tout à fait ça. 

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
-
- Messages : 5915
- Enregistré le : lun. 30 avr., 2007 11:14
- Mon piano : Pleyel 1b 1919, C.Bechstein 192 (2019)
- Localisation : Idf
Re: Ortograf'reform
Tu as tout à fait raison, le savoir n'est en fait qu'un moyen d'assoir une domination.Gracou a écrit :
C'est amusant ces crispations autour de la moindre réforme orthographique. Certaines règles ou exceptions échappant à la logique pour qui ne maitrise pas le Latin et le Grec ancien ennuient à peu près tout le monde, mais le fait qu'on revienne dessus génère une levée de boucliers comme si on s'attaquait au patrimoine national.
Je me demande si cela ne vient pas du fait de se sentir un peu dépossédé d'un petit savoir, conférant à celui qui sait une petite supériorité sur celui qui ne sait pas. Je connais la règle, je ne veux pas qu'on y touche (pour rappel, il s'agit simplement d'admettre un autre orthographe pour certains mots, pas d'en changer), même si elle est stupide et illogique.
Si seulement une institution pouvait s'atteler à moderniser l'écriture musicale. Enfin là, j'imagine déjà les réactions...![]()
C'est pour cela qu'il faut à tout prix supprimer les inégalités entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas.
L'école actuelle y veille - depuis un certain temps déjà - en s'acharnant sur le savoir ennuyeux.
D'ailleurs la musique, par exemple, et le piano en particulier, c'est ennuyeux pour beaucoup...
Il n'y a qu'à regarder au concert, y'a pratiquement que des vieux, c'est que ça doit être ennuyeux !
Re: Ortograf'reform
Koll a écrit :assoir

-
- Messages : 5915
- Enregistré le : lun. 30 avr., 2007 11:14
- Mon piano : Pleyel 1b 1919, C.Bechstein 192 (2019)
- Localisation : Idf
Re: Ortograf'reform
Bah ! pour ne pas être ennuyeux, voire ennuyant...jojo a écrit :Koll a écrit :assoir


En bonus, un petit lien historique...
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/B ... tre-771295
- Fichiers joints
-
- Assoir.jpg (44.96 Kio) Vu 3594 fois
Re: Ortograf'reform
C'est exactement ça, les règles du français sont souvent pour le moins subtiles, voire contradictoires, raison pour laquelle j'ai employé le conditionnel. Dans le cas des mots d'origine étrangère d'inclusion récente, l'"h" est fortement aspiré (du moins dans la plupart d'entre eux, en fait, puisque si cet "h" existe, c'est à l'origine pour être prononcé), mais ça n'empêche pas certains vieux usages comme avec Hitler ou Hollywood, pour lesquels l'élision est fréquente, voire majoritaire, depuis bien avant la réforme orthographique de 90 qui autorise à ne pas tenir compte du tout des "h" aspirés.jean-séb a écrit : Je pense que Midas, par noms propres d'origine étrangère, ne visait pas les noms d'origine grecque ou latine, tellement consubstantiels à notre langue fançaise, et dont le "h" est plus régulièrement muet (en dehors de quelques exceptions comme "héros").
Le problème de ces réformes, c'est qu'elles ne vont pas assez loin. Si on veut réellement simplifier la tâche aux élèves (dois-je dire "apprenants"?), il faut favoriser des règles claires et logiques tout en s'efforçant de ne pas introduire de nouvelles ambiguïtés (aïe, j'ai mis un trémas -non, deux!). Dans le cas des "h", lorsqu'ils ne sont pas aspirés, la tendance est à les faire sauter, comme dans Hadrien qui n'est plus jamais utilisé sous sa forme originelle, mais lorsqu'ils le sont, et lorsque la tendance est, au contraire, à marquer leur pésence pour éviter les ambiguïtés, il serait plus logique d'éviter l'élision (et les liaisons, par la même occasion).
A noter donc que la tendance à éviter l'élision revient en force, de nos jours, probablement parce qu'à force de supprimer des lettres plus ou moins muettes, en début comme en fin de mot, le besoin d'être intelligible les imposent. Par exemple, qui dit "l'hyène", de nos jours? Et pourtant, c'est la forme académique, me semble-t-il.
Plus étonnant et dans le même registre: il n'a échappé à personne que je m'intéresse aux perroquets. Or, je n'entends pratiquement jamais dire "l'ara", mais "le ara", pourtant, la tendance étant à la simplification, c'est la première forme qui devrait être la plus répandue, d'autant que c'est la forme correcte.
Quoi qu'il en soit, ceci rejoint un fil précédent dans lequel je me montrais favorable aux évolutions de la langue, à condition qu'elles ne consacrent pas des usages qui ne font que la compliquer au lieu de la simplifier -exactement le contraire de ce qu'on reproche aux réfractaires. J'ai également manifesté ma préférence des langues normées comme l'allemand (qui s'est réformé en profondeur) par rapport à l'anglais. Pourtant, je maîtrise le second largement mieux que le premier, il n'y a donc pas d'intention inavouable derrière ce choix, mais dans les deux cas, j'avais eu à faire face à des réactions épidermiques plus ou moins rationnelles. Bis repetita placent, si je puis me permettre cette petite bouffée de pédanterie.

Re: Ortograf'reform
Remarque judicieuse, et qui prouve qu'il n'y a pas qu'en français qu'un peu de clarification des règles serait bienvenue. Je ne suis pas un cador en anglais, mais je suis personnellement... froissé de lire de plus en plus souvent "an species" ou "an specimen", alors que le "a" s'imposerait.Lee a écrit :Je crois que c'est compliqué pour le fait que le H n'est pas toujours aspiré dans les autres langues, je ne sais pas si elle est la raison pour cette différence en français (exemples : an hour (muet) a hat (aspiré). D'ailleurs en anglais j'ai vu et entendu "an hotel" mais je dis et j'entends "a hotel" plus souvent.
Re: Ortograf'reform
Joli, oui, mais pas non plus à prendre comme seules justifications des réticences. Certes, la résistance au changement existe depuis toujours, surtout quand elle remet en cause un savoir qui donne un pouvoir. Mais attention aux généralisations excessives, qui crispent les discussions (la preuve dans ce fil même). Il peut y avoir des raisons tout à fait valables de résister au changement, qui n'est pas forcément synonyme de modernité.Moderato Cantabile a écrit :Joli , Jean-séb !jean-séb a écrit : Je crois que ce n'est pas seulement le patrimoine national que lui et ses semblables craignaient de perdre, mais c'est bel et bien leur petit patrimoine fait de souvenirs d'enfance, du temps passé à l'école primaire, au temps heureux où ils croyaient dur comme fer ce que leur maître ou leur maîtresse leur disait.
L'orthographe est une sorte de religion révélée qui repose sur des bases parfois mystérieuses et indémontrables ; la remettre en cause bouscule notre équilibre profond, nos valeurs fondamentales. Il y a un intégrisme de l'orthographe comme il y a des intégrismes religieux.
Exemple: on peut très bien considérer que le langage SMS est une simplification utile permettant de gagner du temps, surtout qu'on peut le codifier, par exemple, en n'abrégeant que les voyelles. Or, il existe des langues qui n'indiquent pas les voyelles et qui sont difficiles à lire et à apprendre pour qui ne possède pas déjà un bagage important.
Bref, réformer une langue, c'est un équilibre subtil -et si possible progressif et logiquement ordonné, pas décrété administrativement pour faire "d'jeun"- entre la transmission du savoir sans distorsion et des simplifications que rendent nécessaires des époques successives soit plus complexes, soit au contraire épurées de notions ou de concepts disparus.
-
- Messages : 5915
- Enregistré le : lun. 30 avr., 2007 11:14
- Mon piano : Pleyel 1b 1919, C.Bechstein 192 (2019)
- Localisation : Idf
Re: Ortograf'reform
keski te chiffonne ? le "on" ou le "notre" ?Midas a écrit :Le plus vicieux, car totalement anti-syntaxique, reste la généralisation du "on" à la première personne du pluriel. Laquelle ne date pas d'hier, il est vrai, mais ça me chiffonne toujours de lire ou d'entendre "on est très fiers de lui", "on a pris notre mal en patience", ou, encore pire, "on a pris chacun notre sac". Personnellement, cette tolérance me gêne beaucoup plus qu'une simplification orthographique, pourvu que cette dernière soit faite intelligemment en respectant des règles qui aient une certaine logique.
Un pouvoir par rapport à qui, à quoi ?Midas a écrit :
Certes, la résistance au changement existe depuis toujours, surtout quand elle remet en cause un savoir qui donne un pouvoir.