Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas d'exercices, bien au contraire ! Je n'ai jamais dit non plus qu'apprendre le piano de façon à progresser pouvait se faire en s'asseyant devant quand on a du temps à perdre. Je pense que tu m'as mal compris bibi.
Ce que je veux dire, c'est que faire des exercices pour faire des exercices, sans but ni concentration, juste pour faire bouger les doigts, c'est à mon avis inutile, et c'est un peu ce que propose le hannon, en tout cas si on suit les conseils du début.
Je fais des exercices tous les jours, et comme tu le dis, je passe plutôt 90 % de mon temps au piano à travailler que 20 %.
Par contre, tous les exercices que je fais ont un but bien précis, lié à un morceau que je travaille. Par exemple, dans un morceau que je travaille, de la variété en l'occurence, j'ai tendance à trop utiliser le poignet pour faire les accords et donc à marteler un peu trop. Pour que j'utilise plus les doigts, ma prof me fait faire des exercices où je plaque un accord et ensuite, sans relever les autres doigts, je joue chaque note séparément.
Pour un autre morceau, du classique cette fois, je joue la gamme de Do# mineur en sixtes.
Ma prof m'a aussi fait un peu utiliser le Hannon, mais pas du tout comme il le préconise, je faisais un ou deux exercices mais avec des variations de toucher : Main droite staccato pendant que la main gauche est legato, puis changement à chaque mesure, ou encore main droite PP et main droite FF, puis on essaye d'alterner.
Mais à mon avis, ce qui est le plus important, c'est de travailler en étant concentré sur ce qu'on fait, en essayant de ressentir ce qui se passe, ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. A mon avis, jouer le morceau à tempo, en entier, ne sert qu'à valider qu'on a travaillé dans le bon sens ... et à se faire plaisir !
Pour ce qui est de l'endurance, je pense que BM confirmera, elle est essentiellement due au coeur, les muscles ne servent pas à grand chose pour l'endurance. Regardez la morphologie des marathoniens, on ne peut pas dire qu'ils sont musclés.
En piano, à mon avis, l'endurance est essentiellement liée à la technique et surtout à la décontraction. Je défie les plus endurants d'entre vous de jouer un morceau facile de 10 minutes en crispant les doigts. Par contre si vous avez un geste détendu, alors la force et l'énegie dépensées sont tellement faibles que vous pourrez jouer des heures. C'est sûr que sur des morceaux techniquements trés dûrs et trés rapides, c'est particulièrement difficile d'avoir un geste souple. Mais regardez les vidéo des grands pianistes au ralenti. Ils ont tous un point commun : un geste naturel, sans la moindre tension.
Si l'endurance au piano était d'ordre purement physiologique, alors il serait aussi efficace de taper rapidement et fort sur une table. Ou de travailler n'importe quel morceau.
Voilà, j'ai réussi à écrire autant de bétises en autant de lignes, je suis fort tout de même, hein ?