Travail d'un morceau que vous n'aimez pas

[huizinga]

Bonjour,
J'avais une question bête , mais avez-vous déjà travaillé des morceaux que vous n'aimiez pas ou qui ne vous ressemblaient pas du tout? Pour quelle(s) raison(s)? Quelle expérience et souvenir en gardez-vous? Est-ce le destin de tout pianiste qui souhaite élargir son répertoire, quitte à se trahir en partie? Pour ma part, à une époque, j'avais beaucoup de réticence à écouter/jouer du Bach que je trouvais austère. Puis en travaillant un de ses préludes (sur les recommandations de ma prof), j'ai appris à aimer ce compositeur et à mieux l'écouter. Maintenant, je me dis même souvent que c'est l'un des compositeurs les plus agréables à jouer! Comme quoi...

[Syl]

Ça me fait penser à ce topic

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Donc, à mon dernier cours de piano, devant l'enthousiasme et l'empressement que je montrais, ma prof a renoncé et m'a proposé d'autres morceaux à travailler cet été.
Bon, j'avais lancé ce sujet, j'avais réfléchi à la question...

Et finalement, je me suis décidée : j'ai acheté la partition de la KV333. Je commence à la travailler depuis 2 semaines à très petite dose.
Ce qui est quand même étrange : je prends du plaisir à travailler ce morceau qui ne me parlait absolument pas (pour l'instant je me suis fixée comme objectif le 1er mouvement seulement)

Vais-je me mettre à apprécier les sonates de Mozart ?

(donc je répondrai à la suite de tes questions dans quelque temps, lorsque je serai devenu une inconditionnelle de Mozart )

[Bergamotte]

Oui ça m'est arrivé, quand mon prof m'avait donné le premier mvt de la sonate funèbre de Chopin il y a de ça 6 ou 7 ans, époque où je haïssait Chopin, encore plus que Mylène ( si c'est possible ). Je me rappelle avoir déchiffré une première fois et en avoir pleuré tellement je trouvais ça moche
Puis je l'ai travaillé, beaucoup parce que j'avais du mal, et puis je me suis mise à aimer. Et aujourd'hui je suis une grande folle de Chopin, j'en joue tout le temps, ça doit faire 3 ans que j'ai pas eu de période sans un Chopin en route

[QuartDîner]

Et finalement, je me suis décidée : j'ai acheté la partition de la KV333.

Ah, on travaille la même

[Laas35]

Ben moi c'est simple : je me force
Je me dis que si ma prof me donne ce morceau déjà c'est qu'il y a bien une raison ! Et souvent, à la première approche je suis pas du tout emballé et puis petit à petit à force de creuser dedans on commence à l'apprécier ...
Sauf une fois oú au bout de 2 semaines j'étais toujours imperméable à un morceau Ça voulais pas. Elle l'a sentie : on a changé.

[Piano83]

Et finalement, je me suis décidée : j'ai acheté la partition de la KV333.

Ah, on travaille la même

Moi aussi Personnellement, j'adore cette sonate !

[bach_addict]

Les morceaux que je n'aime vraiment pas sont jusqu'ici les "trucs" pour enfants écrits à la va-vite par des compositeurs plus ou moins connus et qui encombrent les manuels pour jeunes pianistes (type : Mezzo Forte des édition Lemoine etc.). Ça je ne pouvais physiquement pas travailler quand j'ai repris, j'ai dû changer de prof tellement ce n'était pas ma vision de l'apprentissage et de la musique.

Après il y a les morceaux que j'aime plutôt "moyennement" (comme récemment une sonate facile de Beethoven) : je ne fais pas de caprice mais j'essaye d'en être vite débarassé. L'inconvénient est que j'ai du mal à terminer un morceau comme ça : il faut à la fin apprendre tout par coeur, monter le tempo au métronome...trucs vraiment rébarbatifs si on n'aime pas le morceau. C'est dommage mais je sais bien que de toute manière je ne ressortirai jamais ce morceau et que je ne l'entretiendrai pas, donc...tant pis. J'ai monté le morceau "a minima", puis je suis passé à un autre morceau, plus difficile, que j'aime vraiment, lui.

[Line-Marie]

il m'est arriver un peu le contraire....
quand mon prof m'a dit de travailler les waldscenen de Schumann, j'étais très contente de ce choix et je me suis jeté littéralement dans la partition. Le premier morceau s'appelle Eintritt. C'est très court et très difficile car chaque mesure est différente, tout change tout le temps !!! et les 9 pièces sont comme çà (c'est mon ressenti évidement);.. alors j'ai eu du mal à aller au bout. Mais j'ai travaillé les 9 pièces de façon approfondie. Une fois le cycle terminé, j'ai joué la dernière pièce à une audition (ridicule d'ailleurs de n'en jouer qu'une !!!!!)et puis j'ai refermé la partition et je ne l'ai plus ouverte depuis... mais samedi dernier , lors d'un récital de piano , Roger Muraro a interprété ce cycle et j'ai doublement aimé: son jeu était très beau et je connaissais les pièces en profondeur, j'appréciais d'autant plus. Et j'ai eu envie de les retravailler vraiment.... j'espère que je pourrai le faire dans l'année qui vient.

[Marie-france]

Strumpf, cela m'arrive aussi parfois. Par exemple Brahms l'op 76/2. Je l'ai appris avec beaucoup d'entrain, mais tellement travaillé, joué, et rejoué, que ma source d'inspiration s'est un peu tarie. Donc je l'ai mis de côté.
Sinon, je me souviens de certaines études de Czerny au conservatoire que je n'aimais pas du tout. Mais des morceaux, jamais! Je trouve que quand on se lance dans une pièce quelle qu'elle soit et qu'on l'approfondit, on y trouve toujours une richesse quelque part et quelque chose à en faire.

[Line-Marie]

coucou Marie-France
c'est vrai ce que tu dis... c'est le coté génial de la musique , on peut travailler sur une dizaine d'année (ou plus) une pièce et découvrir encore et encore ce qui nous a échappé.
Et pour le répertoire , il n'y a pas vraiment d’œuvres que je ne souhaiterais pas travailler, je n'ai pas de goût tranché... par contre , il y a des morceaux que j'aime entendre et que je pense aimer travailler et puis non ... je n'ai pas une joie , un plaisir de passer des heures dessus .... je ne comprends pas bien encore pourquoi....

[Marie-france]

Bonjour Strumpf

par contre , il y a des morceaux que j'aime entendre et que je pense aimer travailler et puis non ... je n'ai pas une joie , un plaisir de passer des heures dessus .... je ne comprends pas bien encore pourquoi....

Idem pour moi. Peut-être que ce n'est pas le moment tout simplement.

[Oupsi]

Je n'ai jamais eu à travailler un morceau que je détestais, heureusement (d'ailleurs je crois que c'est rare qu'un prof donne à un élève adulte un morceau que vraiment il n'aime pas!).
Mais il y a des compositeurs que je ne comprends pas bien, par exemple Chopin. Il faut donc m'expliquer le morceau, et ensuite ça m'intéresse beaucoup cette lente appropriation. Ce sont des morceaux avec lesquels je ne suis pas à l'abri de l'immense faute de goût, d'une lecture complètement à côté de la plaque, etc. Ce sont aussi des compositeurs que j'écoute moins, parce que même à l'écoute j'ai rarement la sensation d'adhérer pleinement à ce que j'écoute, d'être "chez moi" ou transportée d'émotion, ça reste un peu extérieur et je ne peux pas dire que je défends telle inteprétation plutôt que telle autre, je n'en sais rien, tout en étant capable d'apprécier la beauté du morceau il me manque plein de clés, c'est sûr.

Sur le petit prélude de Chopin que je travaille en ce moment, ce sont les mots du prof qui me font comprendre et "chercher" le morceau, et j'avoue que c'est passionnant parce que du coup ça me surprend, ça veut dire aussi chercher des sensations au piano que je ne prévoyais absolument pas.

[Moderato Cantabile]

Ce qui est quand même étrange : je prends du plaisir à travailler ce morceau qui ne me parlait absolument pas

......


lorsque je serai devenu une inconditionnelle de Mozart

Ah mais dis donc , c'est génial , ça !!!

Je suis très contente pour toi et j'ai hâte de t'entendre dans cette magnifique sonate !!