nox a écrit :
Un artiste par définition, c'est quelqu'un qui maîtrise un art, qui s'exprimer à travers cet art. Eh bien un pianiste s'exprime par l'art du piano. Quand tu es au piano, tu t'exprimes. C'est ce qui fait de toi un artiste

Et par définition, par étymologie même, un artiste créée de l'art.
[...]
Mais pour moi, la notion d'art implique notamment la notion de maîtrise. Il faut savoir s'exprimer à travers quelque chose pour être un artiste. Et savoir s'exprimer sous-entend pouvoir exprimer beaucoup de choses. Or en variété ou autre, justement, on se cantonne souvent à des expressions très grossières, qui font appel à nos réactions primaires sans la moindre subtilité. Le classique est un cran au dessus parce que pour moi il permet d'exprimer l'indicible, avec une finesse et une subtilité quasi infinie.
Trollons!
Prenons l'exemple le plus basique qui soit, le film le plus "populaire" de tous les temps (celui ayant engrangé le plus d'entrées au cinéma en tout cas): "Avatar" de James Cameron justement.
Qui peut franchement dire que ce film n'est pas maîtrisé techniquement? Au contraire, dans l'histoire, c'est peut-être celui qui, jusqu'à aujourd'hui, dispose des effets spéciaux les plus aboutis et de la technique la plus étourdissante. En plus, il exprime des choses très profondément ancrées dans l'histoire de l'humanité (les thèmes mythiques du bien contre le mal, de la religion, de l'âme et l'origine du monde, de l'altérité), avec une richesse visuelle inédite et inouie. Pourquoi ne pourrait-on donc pas dire que c'est aussi le "meilleur" film de tous les temps? Pour ma part, je ne le pense pas, mais j'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi on ne peut pas le penser?
Sinon, pour en revenir à la discussion, il est vrai qu'il y a quelques centaines d'années, c'était facile de dire que la musique classique c'était mieux que le reste, parce qu'elle reflétait (et reflète toujours en partie) une certaine domination sociale des "élites". Mais bon, maintenant que la démocratie moderne a fait émerger les individus, les goûts de chaque personne ont fait de même. Alors bien sûr c'est déstabilisant de dire que tout se vaut, que les goûts de chacun se valent. Je suis le premier à en être dubitatif. Mais avec l'éclatement des valeurs, tout est devenu maintenant question de référentiel. Désormais, l'ère coloniale est finie, les religions sont un peu sur le déclin. Et la valeur des choses ne peut plus être mise en perspective par rapport au seul référentiel du sacré (le roi, le divin, l'élite). C'est comme ça qu'il faut voir les choses à mon avis. C'est un peu passé de mode de présenter les choses par rapport à un "absolu". Il y a autant d'échelles de valeurs que de groupements collectifs, ou même que d'individus. Les référentiels se sont multipliés avec les individus, c'est tout. Avant, l'absolu, c'était la religion et ce qui lui était associé (en France, l'esprit donc les choses intellectuelles, la musique classique, le cinéma d'auteur...). Maintenant, les individus sont apparus. Donc le référentiel finalement dominant, le plus simple à trouver désormais, c'est le nombre, c'est les masses. Mais au fond, ça va un peu de pair, les religions et les masses, non? Je crois que religion vient du latin "religio" qui signifie "relier" (les masses).
Et puis, avant, Dieu, est-ce qu'on ne peut pas dire qu'il a été fort en marketing aussi? Certainement au moins autant que James Cameron.