Pixelbleu,
si ton piano électronique est équipé en midi (ce qui est presque nécessairement le cas), il suffit d'un câble midi tout bête et tout est bien pour piloter n'importe quoi qui accepte du midi, comme le EVP88 de Apple Logic (à l'époque où je jouais là-dessus sur PC, c'était l'un des meilleurs Rhodes virtuel du moment), ou autre chose, Pianoteq ou Ivory, ou autre.
Il faut une carte son à faible latence (un pilote ASIO) du côté de l'ordinateur, pour que le signal entre le clavier et le son ne soit pas plus long que 2 ou 3 millisecondes, et une entrée midi (peut se trouver en adaptateur USB->midi). Puis, un séquenceur comme Logic ou Cubase, ou Sonar, ou Reaper (qui se développe très fort ces temps-çi). Un bon casque (moi j'ai le Seinnheiser HD200 avec les cannettes blanches, un bon compromis qualité/prix à l'époque, mais il ne se fait plus - il faudrait voir du côté de Beyer Dynamics de nos jours), éventuellement des petits hauts-parleurs amplifiés dédiés pour pouvoir jouer quand même dans l'air à volume réduit (comme les Yamaha HS50M ou HS80M qui ont de la gueule et qui sont assez neutres - attention les pianos numériques sur hauts-parleurs ça sonne toujours un peu plastique, c'est la vie, sauf au casque, mais on est alors enfermé..)
Pour les Yamaha qui n'ont pas de sortie MIDI, je crois que cela concerne juste les 2 premiers modèles de la gamme, les plus abordables. Il faut se renseigner pour le U1, je ne suis pas certain. Le B1 silent par exemple, n'a pas de MIDI, ce qui est dommage, car c'est un petit piano (pas trop sonore donc) très abordable (susceptible d'équiper des débutants). C'est d'autant plus regrettable que Yamaha ait choisi cette stratégie de montée en gamme à propos du MIDI, car l'appareil qui équipe même le B1 silent, à l'intérieur, est nécessairement un appareil MIDI, donc en fait Yamaha n'a pas voulu intégrer cette fonction avec une connectique extérieure, il s'agit vraiment d'une radinerie de leur part.
Au passage, le MIDI requiert très peu de puissance informatique, une calculette pourrait suffire à traiter tout un orchestre MIDI. Ce qui requiert de la puissance, c'est quand il faut charger en RAM dans l'ordinateur, puis lire en temps réel, plusieurs gigaoctects de matériel sonore (le piano enregistré à différents niveaux de force, etc.) ; ou bien encore lire ces informations en temps réel depuis le disque dur de l'ordinateur, et bien sûr assurer des effets d'ambiance comme une réverbération par exemple. Bon, cela devient technique, il existe d'autres forums dédiés et très complets pour cela, comme audiofanzine.com qui est une référence en langue française. Mais sache que des ordinateurs aussi "peu" puissants que, par exemple, Pentium dualcore 2.00GHz avec 2Go de mémoire, peuvent faire fonctionner de très bons logiciels de piano comme Synthogy Ivory par exemple, ou encore Pianoteq (mais il y aura moins de polyphonie disponible peut-être) ; en d'autres termes un ordinateur récent quelconque suffit amplement, pourvu qu'il soit équipé d'une carte audio spécialisée (comme la
EMU 0404 par exemple, premier prix de qualité à mon avis, ou équivalent en USB pour un ordinateur portable) Pour les Macs je pense que c'est la même chose, et souvent les mêmes cartes audio sont adaptables aussi). Aussi il faut relativiser, pour bien des gens qui ne sont pas des obsédés du son qui tue comme moi (et nous autres amateurs de musique assistée par ordinateur), le son du module silencieux du piano sera largement assez motivant pour s'y mettre et s'y remettre sans renâcler. Par exemple, sur le mien (cf. plus bas), il y a tout de même des réglages de résonance des cordes, et le phénomène de la résonance sympathique est tout à fait reproduit - sans compter que ce module fonctionne sur à peine quelques Watts de consommation électrique, contre plusieurs centaines pour l'ordinateur)
Je fais de l'informatique musicale depuis longtemps. Longtemps j'ai pianoté sur un très bon clavier de synthé, avant de m'en détourner à cause des limitations de ce genre de toucher. Quand j'ai cherché un piano, je savais donc ce dont j'avais besoin : un instrument de musique (pas un clavier-maître ou contrôleur donc), avec l'échappée belle de cette option silencieuse pour les longues soirées d'hiver (et d'été). Il y avait bien l'idée du clavier maître, comme les CME ou les Fatar, mais bof bof.... Il y avait aussi les claviers numériques, Kawai MP8 ou Roland RD700GX stars de leur catégorie (ou tous les pianos numériques évoqués ici), mais bof bof... Car le problème des numériques, en général, c'est qu'ils ont des claviers en plastique. Bien sûr certains travaillent les détails et c'est ressemblant (sans compter que le revêtement des touches de piano est aussi une matière plastique), mais ce n'est pas vivant. Au mieux, on dispose de l'impression d'une mécanique derrière les touches : c'est à dire qu'on n'oublie à aucun moment qu'il n'y a pas de mécanique
Comme les petits Yamaha n'ont pas de sortie MIDI, je me suis tourné vers Kawai qui n'a pas fait la même erreur et qui propose cette fonction sur son entrée de gamme. C'est donc un tout petit piano que j'ai adopté, 1.10m au garrot, qui sonne assez feutré et moelleux comme tous les Kawai (Kawai "pique" les marteaux de ses pianos directement à l'usine paraît-il, ce qui offre un son très moelleux, qui contraste avec le son Yamaha, très clair ou brillant, clinquant). J'aime bien cette sonorité, je la préfère aux sons trop clairs qui manquent de corps. Dans le budget que je m'étais fixé, il n'y avait que ce modèle qui ressemblait à quelque chose. Ce piano est très bien pour ce que je veux faire avec : pianoter sans prétention ma propre musique, développer une sensibilité musicale laissée en jachère de longue date. Pas jouer fort ou tonitruer, juste développer sensiblement une expression musicale. Quand il a été livré j'ai été affolé par la raideur du clavier, le manque de précision, le son étranglé. Puis passé une saison l'accordeur est venu, l'a réglé, puis j'ai commencé à le jouer nettement plus et avec un plaisir grandissant : aujourd'hui enfin c'est un instrument qui donne sa mesure, le clavier s'est considérablement assoupli, comme mes mains, et la sonorité s'est équilibrée, ainsi que mes oreilles. Quand la fenêtre est ouverte, avec le bruit de la ville, il ne sonne vraiment pas fort (mais pour les voisins, à travers les cloisons et les planchers, si!), surtout que ce que je préfère, c'est de contenir le volume dans une tension maîtrisée qui me donne l'impression d'exprimer quelque chose d'intentionné, pas seulement de plaquer des accords ou de faire du bruit. Je peux dire, acoustiquement enfin nous nous entendons. N'empêche, s'il n'y avait eu cette option silencieuse et la fameuse porte de sortie MIDI, je n'aurais pas pris de plaisir à jouer, je n'aurais pas progressé, j'aurais été très frustré avec ces 200Kg laqués qui me regardent, surtout le soir quand il est hors de question de jouer dessus acoustiquement...
Ainsi comme j'ai dit, je joue le clavier plusieurs heures par jour, j'ai trouvé des réglages de vélocité qui me conviennent en MIDI (c'est à dire, qui rendent l'instrument virtuel jouable sur toute l'étendue de sa dynamique sans pour autant me donner de mauvaises habitudes de forcer trop ou trop peu en regard de l'acoustique), et je varie les plaisirs, comme avec ce
Fender Rhodes Dusty Electric MKII de PrecisionSound que je vais jouer un peu avec un effet WahWah virtuel actionné par une pédale d'expression MIDI.
Et puis quand vient l'heure d'éteindre tout pour faire vibrer les cordes (hélas pas le dimanche...), les progrès se font entendre au grand air.
Bon allez ça va pas je raconte ma vie musicale là!
Bonne soirée