Re: [Fil Christof] Improvisation - Derrière les nuages, toujours le soleil

[Christof]

Un bon morceau de jazz, ce qui était bon il y a quelques années est devenu vraiment très bon aujourd'hui, c'est un sentiment, et pas un jugement. J'aime le coté un peu "bossu" qu'on entrevoit sur la photo, cette concentration, cette recherche d'inspiration de tous les moments. Posture qu'on retrouve d'ailleurs souvent chez les pianistes, qu'ils soient d'ici sur le forum, ou d'ailleurs. Super morceau chantant, bien jazzy comme il faut, j'adore.
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Merci beaucoup Philippe !

Si a priori c'est très bien de commencer un chorus avec peu de notes, des blanches, des noires, des phrases courtes en croches faciles techniquement, de l'aération, prendre son temps puis introduire progressivement des phrases plus longues, plus rapides, des doubles croches etc au fur et à mesure des grilles cependant Bill Evans et bien d'autres grands solistes de l'histoire du jazz font complètement mentir cette théorie sur l'architecture des chorus : Ecoutez par exemple ci-dessous comment Bill Evans démarre son chorus sur "Bill's hit Tune" à 7:10 il fait exactement le contraire de ce que dit votre prof (d'entrée de longues phrases en triples croches dans l'aigu !) Bill Evans "n'a donc rien compris" !



La vérité c'est que dans le jazz il n'y a pas de règle stricte pour produire un bon chorus, quand un musicien est génial il peut commencer "à fond" ou y aller progressivement, le plus important pour un improvisateur est d'arriver à jouer exactement ce qu'il a dans la tête instantanément (le chant intérieur) au moment présent. Après il y a aussi une question de format, par exemple s'il faut faire une impro courte programmée dans un arrangement style big band le soliste ira plus directement sur des phrases rapides et techniques alors que s'il est le leader d'un trio ou quartet avec de longs solos il aura tendance en général à jouer plus calmement ses débuts de chorus et "enverra la sauce" plus tard.

Voici la réponse du prof, concernant Bill qui démarre son chorus à fond les ballons : mais bien sûr qu'on peut... et cela m'arrive d'ailleurs très souvent de le faire ! Il n'y a pas vraiment de règle, tout est une question de l'instant...

Une des meilleures leçons à montrer en exemple pour les qualités d'écoute, d'accompagnement, de communication avec les autres musiciens, de construction d'un chorus et de créativité nous est donnée par un gamin de 12ans à l'époque (!) Joey Alexander petit génie.

Oui, phénoménal !

Travail du jour : chorus en piano solo sur la grille de Someday My Prince Will

Diable! Ce doit être extrement difficile comme travail. Je n’y connais rien mais je trouve que le rappel du chant originel pourrait être plus fondu. Comme si il traversait ta musique mais qu’il repartait de la même façon. J’ai trouvé qu’il s’imposait un peu comme s’il y avait deux personnalités qui s’affrontaient sur une même grille.
Franchement bravo de tous ces défis que tu te lances…. Je n’ai toujours pas joué la grille comme tu le l’a montré. Ce qui paraissait simple et devenu subitement compliqué une fois seule devant ces 4 lignes "

Merci beaucoup Sophie pour ton message. Oui, tu as raison pour le rappel du chant originel qui tombe un peu trop abruptement, j'aurais dû mieux préparer l'atterrissage

"Je n’ai toujours pas joué la grille comme tu le l’a montré. Ce qui paraissait simple et devenu subitement compliqué une fois seule devant ces 4 lignes "
Je te remontrerai tout cela.

Travail du jour : chorus en piano solo sur la grille de Someday My Prince Will Come

Super Christof. Un morceau très sautillant et joyeux. Tu n'en fais pas beaucoup d'aussi rebondissants. J'adore !
Je rejoins Pos sur la discrétion du thème mais c'est ça les jazzmen...on s'éloigne on s'éloigne on s'éloigne...qu'est-ce qu'on jouait déjà ?

Merci beaucoup Nick pour ton écoute. Oui, tu mets bien le doigt dessus : on s'éloigne, on s'éloigne... Mais quel morceau suis-je en train de jouer déjà ?

La mise en place est pas trop mal jusqu'à 1:42 où tu "bouffes" le 3e temps en jouant carrément une mesure à 2 temps (on est sur du 3/4 pour ceux qui ne le savent pas), du coup toute la fin est décalée, pas grave en solo on peut se permettre de faire ce qu'on veut (surtout quand c'est volontaire ) mais si on est accompagné d'un bassiste et d'un batteur ils vont se retrouver à l'envers sur la pulsation. Je ne peux que t'inviter à continuer de travailler beaucoup au métronome qui joue les 3 temps avec l'accent sur le 2e.

Merci beaucoup pour ton écoute Yunchan. Oui, à la réécoute, j'avais entendu ce "bouffage". Cela dit, en trio, si on se met à l'envers, cela s'entend très vite et là, du coup, j'arrête de jouer, j'écoute pour me replacer. Oui, je continue à travailler au métronome.
Je ne me rappelle plus dans quel morceau du le disque de Bill "Sunday at the Village Vanguard", à un moment ils se retrouvent à l'envers... Et ce qui est génial, c'est que de plutôt récupérer le truc, ils en jouent et en font un truc génial !

[Christof]

Derrière les nuages, il y a toujours le soleil qui attend patiemment pour nous réchauffer le coeur et nous donner la force de traverser les jours.
Et même si les nuages s'amassent, le soleil nous baigne toujours de ses sourires, de sa tendre musique, pour mieux éclairer le chemin et guider vers des jours plus lumineux et sereins.

Merci pour votre écoute et passage par ici.

[Pos]

C’est dingue ce que ton jeu s’enrichit dernièrement, là tu voguerais presque au frontières de l’impressionnisme tout en étant résolument jazzy.
Heureusement que la musique est là quand on ne peut rien dire rien faire rien décider mais qu’on en a gros. La musique est toujours une bonne réponse.

[Ninoff]

Superbe, comme dit Pos, tu élargis ton champ d’action, tes harmoniques sont très intéressantes et amène un côté très etherique au discours.
L’espace, le ciel et ce qui le compose révèlent ces impressions de questionnement, d’étonnement et ta musique est révélatrice de ce monde un peu étranger mais si beau et profond…
Merci mon ami

[fritz]

Puissent ces nuages qui bouchent l'horizon laisser la place au soleil, merci pour le partage