Christof a écrit : lun. 19 juin, 2023 19:51
Beau programme Carla.
Je ne me sens pas très qualifié pour te parler de morceaux que je ne connais pas.
En revanche, pour l'avoir travaillé et joué, ta version du Milonga del Angel me pose plein de questions...
Pourquoi mets-tu autant de rubato ? Bon, c'est peut-être une question de goût, mais je trouve que tu joues comme si tu refusais de te laisser porter par un tempo... que tu ne cesses d'ailleurs de changer tout au long, et à mon avis, cela casse le flux, le morceau perd de sa force, et je ne sais si c'est vraiment cet esprit que voulait le compositeur dans cette musique. Du coup, j'ai du mal à danser (même si le tempo de cette milonga est lent), ne me sentant pas porté par une véritable pulsation.
Peut-être le joues-tu en te laissant trop déborder par l'émotionnel ?
Merci Christophe !!
Je suis désolée de vous poser des colles avec mes pièces inconnues
Pour la milonga, si on veut éviter de la jouer « à l’occidentale » il faut un mega chant et rubato en mélodie, jamais une note qui tombe en même temps que la basse. Ce qui rend la milonga très difficile à guider pour un homme car il doit ignorer la mélodie et se baser uniquement sur la basse.
Comme l’avait expliqué Sylma sur mon fil apprentissage Piazzola, c’est super dur à danser et les femmes ont intérêt à dénicher un super danseur pour les guider. Peut être même qu’a la base c’est pas fait pour danser il me semble.
Dommage que c’était pas sur ma vidéo du concert piazzola de mars puisque j’avais pas filmé son orchestre qui avait joué avant moi, mais mon prof l’avait introduit en expliquant qu’il y avait
1) le tango plein de caractère (et il avait montré un bout de la cumparsita),
2) la milonga qui était quelques chose de beaucoup plus doux et capricieux, et
3) la « recherche » qui est une impro sur la base d’une grille. Il y a une flûtiste de l’orchestre qui en a fait une, et ça penchait vers le jazz il avait dit que c’était pas du tango.
D’ailleurs il me disait d’arrêter de dire que je faisais du tango parce que la milonga c’est pas du tango comme on l’imagine.
Mais tu as raison sur un point : il faut une rigueur rythmique sur la basse, que je n’ai pas encore travaillée mais c’est au programme. Et en mars il trouvait top ma façon de tenir la basse et de fait juste que je retrouve le truc.
J’ai lu ta remarque et j’ai couru chercher mon métronome
, et j’ai vu que de nouveau sur la reprise du thème le rythme dérape, ainsi qu’à 2-3 endroits. Les mêmes qu’avant…

Pour bosser ça, je mets le métronome sur le rythme 3-3-2 mais avec un pulse sur les 8 croches, EN MODE SILENCIEUX. Parce que les oreilles doivent déjà distinguer la basse et mélodie qui ne se suivent pas, donc rajouter du pulse c’est compliqué. En passant par une autre modalité on évite de saturer. Vive « pro métronome » et ses différentes couleurs et sons selon les niveaux!
Sinon dans la partie en accords et jusqu’à la reprise du thème je prends volontairement un tempo plus rapide mais tu parles de la régularité à l’intérieur de la mesure, elle est effectivement très importante, du moins je veux la garder.
Parce que pour le concert j’ai annoncé un arrangement maison donc j’ai carte blanche et oui c’est LA pièce où je vais m’autoriser à me laisser aux émotions
Bref, merci beaucoup pour ta remarque Christophe!