Chtilli a écrit : mer. 04 janv., 2023 18:57
Merci pour ta réponse. En effet, c'est bien une sixte augmentée qui est indiquée dans les deux cas (fa x), mais c'est pourtant bien une 7b que l'on a ici, une façon de simplifier la notation classique ? Merci pour cette confirmation. Où l'as-tu apprise formellement ?
Les enjeux en classique et en jazz ne sont pas les mêmes, je ne crois pas qu'en jazz on parle de sixte augmentée, on n'est pas vraiment dans cette logique. La raison est à mon avis la notion de mouvement obligé qu'on a en classique et qui n'est plus complètement pertinente passé une certaine période de la musique où on a introduit d'autres types de mouvement harmoniques.
La sixte augmentée est une note appelée à se résoudre en montant alors que la 7ème mineur est appelée à se résoudre en descendant.
On voit dans l'exemple au dessus que le Dob descend au Sib, donc on est en fait sur un enchaînement Db7 -> C7 mais avec du parallélisme (ce qui était largement évité en style classique) ce n'est pas une logique de note qui se résolvent mais plus une logique de fonction des accords et de parallélisme chromatique.
Il faut aussi prendre en compte qu'on fait des fois le choix d'écrire des altérations qui simplifient la lecture en déchiffrage et qui ne correspondent pas à la réalité harmonique de ce qu'il se passe, pour savoir exactement la logique harmonique et la bonne altération "théorique" il faut analyser les fonctions des accords et le mouvement des voix.
Pour la sixte augmentée j'avais appris ça en apprenant le chiffrage des accords en analyse et après aussi en cours d'écriture quand il fallait faire des exos dans le style classique avec des chants donnés.
Numa a écrit : mer. 04 janv., 2023 19:12
Je profite un peu du sujet si ça ne dérange pas trop : est-ce que quelqu'un peu conseiller une référence qui explique la correspondance entre la notation « classique » des accords et leur notation « jazz » ?
Il ne faut pas penser en terme de correspondance, c'est deux façons de noter des accords dans des contextes différents avec des finalités différentes. Si tu veux apprendre le style classique apprend, le chiffrage classique et si tu veux faire du jazz un des chiffrages modernes (il y a plusieurs conventions même si elle se ressemblent assez)
Pour donner quelques éléments rapides il n'y a pas un chiffrage plus précis que l'autre, dans les deux cas on décrit précisément l'accord et son renversement sans ambiguïté. Les données ne sont néanmoins pas les mêmes, le chiffrage classique est fait pour être lu dans une tonalité donnée. Un accord chiffré 5 sera alors majeur ou mineur selon le degré de la gamme où il se situe. On ne va donner une info sur la tierce que si elle est altérée justement.
Le chiffrage moderne quant à lui consiste à décrire l'accord indépendamment de la tonalité, on n'aura donc jamais le même chiffrage pour des accords de nature différente. En revanche on peut tout a fait être précis sur les renversements par exemple pour un accord de C les deux renversements sont C/E et C/G.
Un dernier point : il y a la théorie et la pratique, en théorie le chiffrage définit un accord sans ambiguïté mais dans la pratique il arrive qu'on ait l’emploi de notation abusives, ou qu'on donne les accords sous formes simples parce qu'on laisse à l'interprète le choix de extensions qu'il va utiliser en pratique.
Toujours dans l'exemple initial de ce post, l'accord C7 devrait être C E G Bb théoriquement, mais l'accord écrit est en fait un Csus4 9 si on veut être rigoureux.