Ce sera pas des gammes, études etc, mais des pièces pour tous petits. Les bases quoi. Et surtout beaucoup d’amour.
Parce que dans les séminaires Suzuki que j’ai fait à Milan, c’était ça qu’on apprenait : transmettre l’essentiel.
C’est la philosophie Suzuki qui veut ça: pour que l’enfant (dès 3 ans) puisse réellement capter l’essence de la musique et faire grandir son âme plus que devenir un musicien professionnel. Un parent était toujours présent à la leçon pour l’aider à travailler durant la semaine. La philosophie Suzuki vise avant tout à construire une belle relation parent-enfant. Base de la société. Bref.
Pour plus de détails il y a le livre de Shinichi Suzuki qui explique sa pédagogie : “vivre c’est aimer”. Il s’est rendu compte que les enfants japonais parlaient tous japonais alors que c’est super dur. Et lui est donc venu l’idée de créer une pédagogie musicale par imitation, d’abord pour violon.

Petit détail intéressant: les enfants hyperactifs se calment tout de suite quand ils commencent avec cette méthode.
Autre détail: les garçons continuent de venir au cours avec leur maman alors qu’ils ont 18 ans tandis que les filles vers 11-12 dégagent le parent, réclamant leur indépendance.
Le but de la formation est de faire revenir le (futur) prof à l’état énergétique de sa main de 3 ans : qui prend avec le centre de la main, comme un nourrisson qui arrive à vous tenir un doigt avec une force incroyable parce qu’elle vient direct de son centre énergétique. En grandissant on se tend et on perd cette faculté, même que la majorité des pianistes professionnels ne l’ont pas, selon Lola Tavor.
https://www.tdg.ch/le-piano-suzuki-cest ... 2930563058
Le répertoire Suzuki est fixe, ainsi on sait quoi enseigner quand. Mais on peut dévier bien sûr. On bossait les morceaux du répertoire aux séminaires, la formation se déroulait sur 5 ans mais on assistait tous aux cours de tous, un week-end plein par mois. Pas de pause midi, on mangeait des panini pendant le cours !! Et ça continuait encore pour moi dans le train puisque je le prenais avec la prof…
J’ai arrêté cette formation en 2e année quand j’ai vu que définitivement c’était pas ma vocation. En fait j’étais tombée par hasard sur cette prof, j’étais à l’uni et voulais juste continuer les cours de piano après le conservatoire. Elle m’avait convaincue d’intégrer son école. J’étais fascinée par cette philosophie Suzuki et les concepts énergétiques qu’elle disait que j’étais la seule à comprendre (ce qui ne m’empêchait pas de ne pas les appliquer correctement

J’ai bossé avec elle de 2006 à 2008. Elle m’avait fait une grosse mise à niveau avant d’entrer car normalement il faut un diplôme pro (mais il y en a qui l’ont et ne sont pas admis, et d’autres qui l’ont pas qui y sont admis).
Et comme on habite la même ville j’avais des cours “de morceaux de grands” aussi en dehors des séminaires qui étaient à Milan.
J’avais eu 2-3 élèves à moi durant la formation, dont un petit de 5 ans qui a rejoint le conservatoire. J’ai été à son 1er examen et le juré a dit qu’il avait un son très profond, pour moi c’était victoire absolue

Donc voilà pour la petite histoire. Ici je vais vous partager ce que j’en ai retenu, sans prétendre représenter la méthode puisque je n’ai pas terminé ni perseveré dans ces techniques, mais souvent j’y retourne et constate de manière très générale que mes pièces Suzuki sont de meilleure qualité que les autres.
Bon voilà j’espère avoir éveillé votre curiosité sur cette pédagogie
