Doodie L'alpaga a écrit : mer. 12 sept., 2018 10:10
Midas a écrit : mar. 11 sept., 2018 19:05
Non, ce n'est pas tout à fait le contraire, même si c'est différent. En développement logiciel, comme dans toute activité commerciale, il s'agit de faire croire à l'acheteur qu'il doit payer pour des trucs censés lui apporter des solutions à des problèmes qu'il n'aurait pas eus autrement. Et dans tous les cas, si c'est trop compliqué, c'est là aussi la preuve qu'il doit débrancher son cerveau et laisser ça à ceux qui savent.
C'est peut-être vrai pour du développement logiciel grand public, mais je fais du développement logiciel spécialisé et c'est pas du tout la même optique. L'utilisateur sait quel problème il doit résoudre et nous demande de faire un logiciel qui le fait pour lui, parce qu'il n'a pas envie de faire des années d'études dans mon domaine pour faire le logiciel lui-même. On lui vend une solution technique à un problème compliqué. Chacun a sa spécialité et on fait confiance aux autres pour leurs compétences. Personne ne peut savoir tout faire !
Peut-être pour toi, si tu es un bon développeur, soucieux de coller au plus près des besoins de tes utilisateurs, mais bien souvent, ce nest pas le cas. L'informaticien considère que l'utilisateur ne sait même pas ce qu'il veut. C'est parfois vrai, mais ce n'est pas une raison pour lui vendre n'importe quoi, or en pratique, c'est ce qui se passe. L'informaticien (surtout s'il est un peu geek) se fait plaisir et pond une usine à gaz qui outrepasse la demande initiale et qui coûte cher à la livraison et encore plus en maintenance.
Le pire, qui arrive de plus en plus souvent maintenant, c'est quand l'informaticien (généralement une société extérieure) propose un progiciel "génial-parfaitement-adapté-à-votre-besoin-plus-besoin-de cellule-informatique-pour-le-maintenir".
Ledit progiciel est généralement une masérati très mal finie. C'est sûr, elle monte à 280 km/h (rien à foutre), offre une boîte-à-gants réfrigérée (re-rien à foutre) et tous les cadrans en double pour que deux personnes puissent lire l'heure en même temps -sans parler de l'ordinateur de bord qui bloque tout dès que le balai d'essuie-glace d'optique est un peu usé...
L'utilisateur objecte qu'il n'a besoin que d'un tracteur. Qu'à cela ne tienne, mon bon monsieur plein de biffetons, il suffit de monter des roues de tracteur sur votre masérati, et moyennant quelques prestations informatiques minimes (pas plus de 600 j.h, devis de départ), l'ensemble fonctionnera très bien ainsi.
Au final, l'utilisateur se retrouve embourbé dans un champ avec sa masérati à roues énormes, juste capable de servir d'épouvantail pour faire fuir les corbeaux (à condition de laisser tourner le moteur) et surtout pas pour ce qu'on lui demandait au départ (labourer). Et au final, le bon fournisseur du progiciel ne manquera pas de rappeler au bon client qu'il faut qu'il installe la mise à jour masérati-merdique 3.0 pour une somme modique non communiquée, sans parler des prestations nécessaires pour adapter cette nouvelle "rilize" aux besoins spécifiques de l'utilisateur, à savoir les grosses roues de tracteur.