Lucas Debargue
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Re: Lucas Debargue
C'est plus retenu mais c'est une belle version effectivement
Je l'ai réécouté directement sur YT car le lien ne fonctionne pas
Je l'ai réécouté directement sur YT car le lien ne fonctionne pas
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Re: Lucas Debargue
Des goûts et des couleurs... La version de Maria Tipo, du moins celle que j'ai trouvée sur YT (tu as enlevé ton lien ?) me déplaît souverainement. C'est tellement sec ! Alors que celle de Perahia chante tellement ! Ceci dit, je ne préfère pas celle de Perahia à celle de Lucas. Elles me plaisent toutes les deux beaucoup et je ne cherche pas à établir de hiérarchie.pianojar a écrit : dim. 15 avr., 2018 12:35 Comme je l'avais mentionné je n'avais pas encore écouté le concert, et si je préfère la version de Maria Tipo par rapport à Perahia, je dois dire qu'une fois de plus Lucas s'est approprié cette sonate et nous en livre un version absolument magnifique qui me fascine de bout en bout![]()
Babayan est un immense pianiste et j'ai adoré son concerto de Mozart joué à Verbier l'été dernier. Mais son Scarlatti... surtout sur ce vieux cd (1995 je crois)... se traîne, se traîne... alors non, pas du tout (mais le son me semble bizarre sur yt, je me demande si c'est bien fidèle). Mais encore une fois, on n'a pas tous les mêmes goûts, heureusement.scaramouche75 a écrit : dim. 15 avr., 2018 17:51 J’ai retrouvé dans ma discothèque le cd de Sergei Babayan consacré à Scarlatti.
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Re: Lucas Debargue
Non je n'avais pas mis de lien, juste cité l'enregistrementVirgule a écrit : dim. 15 avr., 2018 19:05 La version de Maria Tipo, du moins celle que j'ai trouvée sur YT (tu as enlevé ton lien ?) me déplaît souverainement. C'est tellement sec !
On est dans de la musique baroque et Perahia chante justement un peu trop à mon goût.... Grâce à ma reprise de cours et ma prof je suis attentif à un certain nombre de fondamentaux chez Scarlatti et donc plus critique qu'auparavant avec certaines versions
(Voir mon post dans le fil Scarlatti à propos de la K480 où la structure même de la sonate est modifiée

Mais comme tu dis les goûts et les couleurs.....surtout dans Scarlatti
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Re: Lucas Debargue
Nouvelle entrevue de notre Lucas, à Munich cette fois, où il a joué récemment le concerto en sol de Ravel avec Pletnev. L'entrevue est en allemand, mais si vous êtes curieux, le traducteur google traduit bien le texte: https://www.br-klassik.de/aktuell/news- ... 8-100.html
Par contre, l'entrevue (orale) n'a pas été complètement retranscrite. On trouve sur le site ci-dessus un lien pour écouter l'entrevue complète (menée en anglais) mais comme les questions et réponses sont traduites en allemand par-dessus la voix de Lucas, je n'en comprends pas un mot. Ma frustration, c'est qu'au début il parle de Béroff - j'aimerais bien savoir ce qu'il en dit... Quelqu'un ici comprend l'allemand ? Katy peut-être ?
Par contre, l'entrevue (orale) n'a pas été complètement retranscrite. On trouve sur le site ci-dessus un lien pour écouter l'entrevue complète (menée en anglais) mais comme les questions et réponses sont traduites en allemand par-dessus la voix de Lucas, je n'en comprends pas un mot. Ma frustration, c'est qu'au début il parle de Béroff - j'aimerais bien savoir ce qu'il en dit... Quelqu'un ici comprend l'allemand ? Katy peut-être ?
Re: Lucas Debargue
Au début on lui demande s'il était au courant de la scission du jury entre Berezowski et Beroff, et que Beroff l'avait cassé, et il dit que oui, qu'il était resté en contact avec "Boris" mais n'avait plus jamais entendu parler de Beroff depuis. On lui demande s'il le regrette et il dit que oui parce qu'il aurait aimé savoir ce que Beroff n'aimait pas dans son jeu et que ça l'aurait intéressé.
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Re: Lucas Debargue
Merci beaucoup Katy, c'est un peu ce que j'avais cru deviner d'après le peu que j'entendais de sa réponse en anglais. Perso je pense qu'il n'a rien à gagner à parler à Beroff. Je pense que ce dernier n'aime pas le personnage, peu importe comment il joue.katy a écrit : mer. 18 avr., 2018 22:22 Au début on lui demande s'il était au courant de la scission du jury entre Berezowski et Beroff, et que Beroff l'avait cassé, et il dit que oui, qu'il était resté en contact avec "Boris" mais n'avait plus jamais entendu parler de Beroff depuis. On lui demande s'il le regrette et il dit que oui parce qu'il aurait aimé savoir ce que Beroff n'aimait pas dans son jeu et que ça l'aurait intéressé.
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Re: Lucas Debargue
Rajouté dans le répertoire le concerto pour piano et orchestre n°1 de Chopin puisque offciellement joué à Kazan
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Re: Lucas Debargue
Pour ceux qui seront libres, le concert de Lucas à Moscou le lundi 23 avril (ce soir-même) avec Pletnev et l'Orchestre National de Russie sera diffusé en direct ici: http://meloman.ru/online/
Au programme: le concerto no.1 de Chopin.
C'est à 19h, heure de Moscou, donc 18h en France (et midi pour moi, qui ai un rendez-vous...
). Pas de pièce d'intro annoncée, donc il passe dès 18h/19h. Il ne me reste qu'à espérer qu'il soit disponible en replay.
Au programme: le concerto no.1 de Chopin.
C'est à 19h, heure de Moscou, donc 18h en France (et midi pour moi, qui ai un rendez-vous...

Re: Lucas Debargue
J'ai regardé... Impression mitigée. Décidément le Chopin de Debargue ne va pas de soi... D'emblée la lenteur extrême de l'introduction m'a beaucoup gênée, pourtant ce sera bien le tempo de Lucas aussi : ces deux artistes ont une idée en tête...On retrouve bien la magnifique sonorité de Lucas,un très beau sens du cantabile, mais tout cela me semble bien timide et retenu : peu de contraste, peu d'élan et guère de brio. Pour autant, ça se tient mais je m'ennuie quelque peu : dur dur quand on a Argerich et son feu d'artifice en tête.... Le 2nd mouvement ne m'a pas trop touchée en dépit des même qualités de Lucas : on voudrait y entendre une déclaration d'amour, un coeur qui frémit... mais ça ne prend pas tout à fait comme ça devrait. Le dernier mouvement joué très détaché est une prouesse technique, là encore cela manque à mon goût de spontanéité et de joie, mais vers la fin Lucas se lâche un peu plus et termine le concerto avec panache.
Il y a de l'idée certes mais j'ai l'impression que ce concerto ne lui va pas vraiment. Du moins selon l'idée que j'en ai...Je pense qu'il intellectualise trop là où on attend plus de fraîcheur et de spontanéité. Enfin ce n'est que mon avis... De manière générale je n'aime pas trop son Chopin (excepté le premier scherzo)
Les gens ont applaudi... mais sans plus : on est loin du délire de son Gaspard au 2nd tour.. Il a joué une sonate de Scarlatti en bis, (une des nouvelles)
Je pense que j'irai le voir à Metz... le programme n'est pas encore sorti mais ce sera un concerto avec l'orchestre de Lorraine... je préfèrerais autre chose
(mais bon, je prendrai ce qu'il y aura
)
Il y a de l'idée certes mais j'ai l'impression que ce concerto ne lui va pas vraiment. Du moins selon l'idée que j'en ai...Je pense qu'il intellectualise trop là où on attend plus de fraîcheur et de spontanéité. Enfin ce n'est que mon avis... De manière générale je n'aime pas trop son Chopin (excepté le premier scherzo)
Les gens ont applaudi... mais sans plus : on est loin du délire de son Gaspard au 2nd tour.. Il a joué une sonate de Scarlatti en bis, (une des nouvelles)
Je pense que j'irai le voir à Metz... le programme n'est pas encore sorti mais ce sera un concerto avec l'orchestre de Lorraine... je préfèrerais autre chose


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Re: Lucas Debargue
Merci Katy.katy a écrit : lun. 23 avr., 2018 21:21 J'ai regardé... Impression mitigée. Décidément le Chopin de Debargue ne va pas de soi...
Le replay: http://meloman.ru/concert/rno-pletnev-debargue/
Mes impressions viendront plus tard.
Re: Lucas Debargue
Disons que pour ma part j'ai décroché... dès l'introduction, avant même qu'il joue
parce que quand ça part comme ça, on ne voit pas trop ce qui peut en sortir...

Re: Lucas Debargue
J'ai écouté les deux premiers mouvements et le début du troisième et je ne suis pas emballé, mais plus à cause d'un manque d'alchimie générale que du seul jeu de Lucas. Déjà je n'aime pas l'orchestration de Pletnev (qu'il avait inaugurée il y a quelques mois avec Trifonov, et je n'avais pas trop aimé le résultat ). Je trouve qu'elle donne une préciosité qui ne va pas vraiment à cette musique, où il ne s'agit pas d'établir de grands dialogues entre le soliste et les instruments de l'orchestre. L'orchestration originale, avec ses nappes instrumentales plus fondues et moins dessinées, est peut-être plus "sommaire" mais elle fabrique ( à dessein ?) un fond sonore dont le piano doit émerger dans toute sa splendeur. Le début du troisième mouvement, quand l'orchestre répond à l'entrée du soliste, est vraiment un contre-sens stylistique je trouve, et j'ai décroché.
Et puis je rejoins Katy sur l'esprit général avec lequel est abordé l'oeuvre, mais j'aurais tendance à plus charger Pletnev que Lucas pour le coup, parce que je ne le retrouve pas dans cette approche tournée résolument vers le classique, mais surtout coquette et dépassionnée, presque embourgeoisée. Effectivement on est loin de la passion juvénile et de la fièvre avec laquelle Martha Argerich s'empare de ce premier thème si beau et si souvent décaféiné par les pianistes (elle avait donné une version absolument éblouissante lors du concert inaugural du concours Chopin 2010, je vous invite à écouter son entrée en matière et ce premier thème qu'elle comprend comme personne...).
Après il faut quand même dire que Lucas est bien là, et que sans arriver à emporter l'ensemble, il remplit tout ce qu'il peut. On retrouve sa qualité de chant, et il y a des passages lyriques de toute beauté, notamment celui qui aboutit sur la cadence finale, dans le premier mouvement.
Et puis on remarquera que lui qui n'avait pas été à son aise lors des concertos au concours Tchaikovski, il montre ici une aisance et une sécurité assez impressionnantes. Seong Jin Cho n'a qu'à bien se tenir !
Et puis je rejoins Katy sur l'esprit général avec lequel est abordé l'oeuvre, mais j'aurais tendance à plus charger Pletnev que Lucas pour le coup, parce que je ne le retrouve pas dans cette approche tournée résolument vers le classique, mais surtout coquette et dépassionnée, presque embourgeoisée. Effectivement on est loin de la passion juvénile et de la fièvre avec laquelle Martha Argerich s'empare de ce premier thème si beau et si souvent décaféiné par les pianistes (elle avait donné une version absolument éblouissante lors du concert inaugural du concours Chopin 2010, je vous invite à écouter son entrée en matière et ce premier thème qu'elle comprend comme personne...).
Après il faut quand même dire que Lucas est bien là, et que sans arriver à emporter l'ensemble, il remplit tout ce qu'il peut. On retrouve sa qualité de chant, et il y a des passages lyriques de toute beauté, notamment celui qui aboutit sur la cadence finale, dans le premier mouvement.
Et puis on remarquera que lui qui n'avait pas été à son aise lors des concertos au concours Tchaikovski, il montre ici une aisance et une sécurité assez impressionnantes. Seong Jin Cho n'a qu'à bien se tenir !
Re: Lucas Debargue
Ah je ne me souvenais plus de cette histoire de réorchestration... mais tout ça me paraissait fort étrange et plutôt déconcertant
Effectivement Lucas est là, il assure mais je trouve qu'il a aussi comme des moments d'absence dans le premier mouvement (mais bon, c'est tellement lent...), il semblait assez nerveux en coulisse et pas spécialement radieux après...
Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire et bénéfique pour lui que Pletnev l'embarque dans toutes ses lubies...

Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire et bénéfique pour lui que Pletnev l'embarque dans toutes ses lubies...

Re: Lucas Debargue
Nul doute qu'il fera des rencontres bien plus explosives et enrichissantes dans sa carrière... (j'arrête sinon ça va commencer à se sentir que je n'aime pas trop Pletnev !)
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Re: Lucas Debargue
J’ai écouté le concerto de Chopin tardivement, plusieurs fois.
Je suis d’accord avec Katy et Florestan pour dire que la partie orchestrale est ratée. Pletnev est collé à la partition, il cherche à faire des effets plutôt que d’offrir simplement un socle harmonique et dynamique au piano.
Par contre, une fois de plus, je trouve l’interprétation de Lucas Debargue très touchante. C’est délicat, pudique, d’une clarté cristalline, on dirait la musique des anges (cf. min. 12:54, 20:03, 33:46). Il nous montre qu’on peut jouer Chopin sans être dans la démonstration ni le pathos et qu’une émotion exprimée avec retenue n’en est que plus vraie.
Fait intéressant : il y a quelques semaines à peine, sur ce même forum, à l’occasion d’une retransmission d’un autre de ses concerts en Russie où il jouait un nocturne du même Chopin, on a reproché à Lucas Debargue son interprétation excessive, trop sentimentale, limite outrancière.
Aujourd’hui on lui reproche l’inverse.
Voilà ce qui est fascinant chez cet artiste et qui explique peut-être l’ampleur qu’a pris le fil qui lui est consacré ici. Son talent lui permet d’embrasser des points de vue opposés sans avoir l’air de se contredire. Si Lucas vous dit « non », comprenez « oui », et s’il vous dit « blanc », considérez toutes les nuances chromatiques de l’arc-en-ciel, et envisagez même le noir. Il fait partie de ces êtres paradoxaux qui visitent les contraires non pas pour attiser la controverse mais parce que la contradiction leur est naturelle et nécessaire, elle représente leur aiguillon spirituel et créatif, l’ultime énigme à résoudre. Sans elle, ce serait à coup sûr la mort psychique. Finalement, la réalité est infiniment complexe et l’antagonisme est partout. Les êtres contradictoires sont juste des êtres authentiques qui acceptent de se coltiner cette réalité sans chercher à la simplifier.
On m’excusera cette psychologie de supermarché. Mais c’est pour suggérer de ne pas prendre au pied de la lettre chacune des interprétations de Lucas Debargue. Ce ne sont au final que des instantanés d’un talent qui, lui, est toujours en mouvement et n’a pas fini de nous surprendre. Voilà notre chance !
Je suis d’accord avec Katy et Florestan pour dire que la partie orchestrale est ratée. Pletnev est collé à la partition, il cherche à faire des effets plutôt que d’offrir simplement un socle harmonique et dynamique au piano.
Par contre, une fois de plus, je trouve l’interprétation de Lucas Debargue très touchante. C’est délicat, pudique, d’une clarté cristalline, on dirait la musique des anges (cf. min. 12:54, 20:03, 33:46). Il nous montre qu’on peut jouer Chopin sans être dans la démonstration ni le pathos et qu’une émotion exprimée avec retenue n’en est que plus vraie.
Fait intéressant : il y a quelques semaines à peine, sur ce même forum, à l’occasion d’une retransmission d’un autre de ses concerts en Russie où il jouait un nocturne du même Chopin, on a reproché à Lucas Debargue son interprétation excessive, trop sentimentale, limite outrancière.
Aujourd’hui on lui reproche l’inverse.
Voilà ce qui est fascinant chez cet artiste et qui explique peut-être l’ampleur qu’a pris le fil qui lui est consacré ici. Son talent lui permet d’embrasser des points de vue opposés sans avoir l’air de se contredire. Si Lucas vous dit « non », comprenez « oui », et s’il vous dit « blanc », considérez toutes les nuances chromatiques de l’arc-en-ciel, et envisagez même le noir. Il fait partie de ces êtres paradoxaux qui visitent les contraires non pas pour attiser la controverse mais parce que la contradiction leur est naturelle et nécessaire, elle représente leur aiguillon spirituel et créatif, l’ultime énigme à résoudre. Sans elle, ce serait à coup sûr la mort psychique. Finalement, la réalité est infiniment complexe et l’antagonisme est partout. Les êtres contradictoires sont juste des êtres authentiques qui acceptent de se coltiner cette réalité sans chercher à la simplifier.
On m’excusera cette psychologie de supermarché. Mais c’est pour suggérer de ne pas prendre au pied de la lettre chacune des interprétations de Lucas Debargue. Ce ne sont au final que des instantanés d’un talent qui, lui, est toujours en mouvement et n’a pas fini de nous surprendre. Voilà notre chance !
Re: Lucas Debargue
Appogiature, je t'aime ) pour tes musiques des anges: ce sont justement les miennes, et tout l'espace 19.36-20.03 de plus. Ces notes répétées, si-si, sol-sol, avec ce son un peu sec et claire, c'est absolument déchirant et personne ne les fait comme ça.
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Re: Lucas Debargue
Oh Pochette, heureuse que tu partages mes goûts. Je voulais réécouter la séquence que tu mentionnes mais le replay n'est déjà plus disponible. Flûte!pochette a écrit : sam. 28 avr., 2018 19:05 Appogiature, je t'aime ) pour tes musiques des anges: ce sont justement les miennes, et tout l'espace 19.36-20.03 de plus. Ces notes répétées, si-si, sol-sol, avec ce son un peu sec et claire, c'est absolument déchirant et personne ne les fait comme ça.
Re: Lucas Debargue
mais si, ça marche, je viens de rafraîchir la page sur meloman.ru
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Re: Lucas Debargue
Bonjour Pochette ! Long time no see, comme on dit chez nous ! 

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Re: Lucas Debargue
J’ai regardé le concert, puis réécouté les yeux fermés (c’est important car le visuel nuit à mon écoute), et comparé. Et j’ai aussi des réserves sur cette prestation - mais plus proches de celles de Florestan que de celles de Katy. Dès le premier thème, et malgré que je m’ennuyais déjà dans l’introduction, j’ai été happée par l’émotion si prégnante exprimée par Lucas, pas une émotion juvénile, non, mais quelle émotion quand même ! (Il n’y a pas forcément qu’une façon de voir et de communiquer cette musique, après tout !). Oui, il y a des passages un peu flottants par moment, oui ça manque d’élan et de brio par moments, mais aucun doute, c’est bien notre Lucas qui joue, et qui touche, avec son âme.
J’ai regardé sur yt plusieurs interprétations de ce concerto pour voir si Pletnev est objectivement aussi lent que le ressent Katy. Voici les durées (à peu près) pour le 1er mouvement:
En finale au concours Chopin 2010, avec le même orchestre et le même chef pour tous (Antoni Wit et l’Orchestre philharmonique national):
Geniusas entre à 4’03, durée totale 1er mouv 20’25 https://www.youtube.com/watch?v=_reEtcnYEVII
Trifonov entre à 3’59 durée totale 19’27 https://www.youtube.com/watch?v=41sVzqYvA9c
Bozhanov entre à 4’02 durée totale 20’15 https://www.youtube.com/watch?v=su_M1OitSGY
Avdeeva entre à 3’56 durée totale 20’27 https://www.youtube.com/watch?v=CHJ_dl-ouTo
- c’est la plus lente, mais son jeu est très vigoureux et impliqué donc ça ne parait pas long.
La vidéo de Martha mentionnée par Florestan (qui date du Festival Chopin et son Europe, 27 08 2010, et non du concours) avec Kaspszyk: https://www.youtube.com/watch?v=MkrwU5Pd93c
Martha entre à 4’05, durée totale 20’15 (elle ne joue pas si vite finalement !)
Au même Festival Chopin et son Europe, sur pianos anciens avec orchestres sur instruments d’époque:
- Nelson Goerner avec Fabio Biondi et son Europa Galante, en août 2016, entre à 4’08 env, durée totale 19’28 https://youtu.be/CK_yBcb5u9Q?list=PLTmn ... EU8M1u9Ny4
- Szimon Nehring avec l’Orchestre du XVIIIe siècle dirigé par Gustavo Gimeno en août 2017, entre à 4’08, durée totale 19’27 https://youtu.be/ADn6S2YV6Qo
Lucas à Moscou avec Pletnev:
Lucas entre à 4’32 - durée totale du mouv environ 21’05
Donc oui, Katy a raison, c’est nettement plus lent que la ‘norme’ et c’est particulièrement frappant lors de l’introduction, où non seulement l’orchestre joue lentement, mais où il ralentit nettement avant l’entrée du pianiste. C’est lent, mais surtout, c’est lourd, alors que les autres orchestres sont transparents.*
Lucas aurait-il pu imposer un tempo plus rapide lors de son entrée ? Plusieurs ci-dessus (Goerner par exemple) l’ont fait et le chef a suivi. Mais à Moscou, Lucas jouait ce concerto pour la seconde fois seulement avec orchestre (la première à Kazan quelques jours plus tôt) et pour la première fois avec cette orchestration lourde. Les orchestres ci-dessus sont légers, peuvent rapidement ajuster leur tempo à celui du pianiste (d’autant plus que l’orchestration est légère). Ici, on a affaire à un gros orchestre, avec une partition plus chargée, de surcroit dans une grande salle de concert à l’aménagement un peu bizarre avec ces grandes trouées dans les gradins, toutes conditions susceptibles d’imposer au chef un tempo plus lent pour des raisons d'acoustique (bien que Pletnev n'ait nullement besoin de tels prétextes pour jouer lentement...).
Le tempo était-il le choix de Lucas ? J’imagine qu’il s’est entendu avec Pletnev lors de la répétition - mais cette impression qu’on a parfois qu’il se retient suggère-t-elle ‘que ce concerto ne lui va pas vraiment’, ou plutôt qu’il est bridé dans son élan ? Pour ce concert en particulier, on ne le saura jamais, mais Lucas va rejouer ce concerto ailleurs, entre autres avec l’orchestre philharmonique de Radio France et Roger Norrington, à Lille et à Paris les 19 et 20 octobre prochains. Ça risque forcément d'être différent. Peut-on espérer une radio-diffusion pour ceux qui ne peuvent y être ?
Pour mettre un peu les choses en perspective, j’ai aussi réécouté ce soir ce concerto #1 joué par Krystian Zimerman, sur un cd que j’ai depuis 20 ans (https://www.deutschegrammophon.com/fr/cat/4596842). Zimerman, grand chopinien devant l’éternel, médaillé d’or au concours Chopin, dirige du piano et joue donc exactement au tempo de son choix. Dans ce 1er mouvement, il se paie une introduction de 4’52, et le mouvement dure 23’19. Et c’est un enregistrement studio, avec l’orchestre léger habituel dans ce répertoire. Qui dit mieux ?
Je préfère très largement la version Pletnev-Lucas Debargue.
*Personne n’en parle, mais le son, le son de cette transmission internet - est d’une fidélité plus que douteuse. On est loin de Medici, on est aussi loin des transmissions du concours Chopin. Le son du piano est dur et sa qualité, fluctuante (écoutez au casque). La si magnifique, si touchante sonorité de Lucas nous manque cruellement ! Ce qu’on entendait dans la salle pouvait être bien différent.
J’ai regardé sur yt plusieurs interprétations de ce concerto pour voir si Pletnev est objectivement aussi lent que le ressent Katy. Voici les durées (à peu près) pour le 1er mouvement:
En finale au concours Chopin 2010, avec le même orchestre et le même chef pour tous (Antoni Wit et l’Orchestre philharmonique national):
Geniusas entre à 4’03, durée totale 1er mouv 20’25 https://www.youtube.com/watch?v=_reEtcnYEVII
Trifonov entre à 3’59 durée totale 19’27 https://www.youtube.com/watch?v=41sVzqYvA9c
Bozhanov entre à 4’02 durée totale 20’15 https://www.youtube.com/watch?v=su_M1OitSGY
Avdeeva entre à 3’56 durée totale 20’27 https://www.youtube.com/watch?v=CHJ_dl-ouTo
- c’est la plus lente, mais son jeu est très vigoureux et impliqué donc ça ne parait pas long.
La vidéo de Martha mentionnée par Florestan (qui date du Festival Chopin et son Europe, 27 08 2010, et non du concours) avec Kaspszyk: https://www.youtube.com/watch?v=MkrwU5Pd93c
Martha entre à 4’05, durée totale 20’15 (elle ne joue pas si vite finalement !)
Au même Festival Chopin et son Europe, sur pianos anciens avec orchestres sur instruments d’époque:
- Nelson Goerner avec Fabio Biondi et son Europa Galante, en août 2016, entre à 4’08 env, durée totale 19’28 https://youtu.be/CK_yBcb5u9Q?list=PLTmn ... EU8M1u9Ny4
- Szimon Nehring avec l’Orchestre du XVIIIe siècle dirigé par Gustavo Gimeno en août 2017, entre à 4’08, durée totale 19’27 https://youtu.be/ADn6S2YV6Qo
Lucas à Moscou avec Pletnev:
Lucas entre à 4’32 - durée totale du mouv environ 21’05
Donc oui, Katy a raison, c’est nettement plus lent que la ‘norme’ et c’est particulièrement frappant lors de l’introduction, où non seulement l’orchestre joue lentement, mais où il ralentit nettement avant l’entrée du pianiste. C’est lent, mais surtout, c’est lourd, alors que les autres orchestres sont transparents.*
Lucas aurait-il pu imposer un tempo plus rapide lors de son entrée ? Plusieurs ci-dessus (Goerner par exemple) l’ont fait et le chef a suivi. Mais à Moscou, Lucas jouait ce concerto pour la seconde fois seulement avec orchestre (la première à Kazan quelques jours plus tôt) et pour la première fois avec cette orchestration lourde. Les orchestres ci-dessus sont légers, peuvent rapidement ajuster leur tempo à celui du pianiste (d’autant plus que l’orchestration est légère). Ici, on a affaire à un gros orchestre, avec une partition plus chargée, de surcroit dans une grande salle de concert à l’aménagement un peu bizarre avec ces grandes trouées dans les gradins, toutes conditions susceptibles d’imposer au chef un tempo plus lent pour des raisons d'acoustique (bien que Pletnev n'ait nullement besoin de tels prétextes pour jouer lentement...).
Le tempo était-il le choix de Lucas ? J’imagine qu’il s’est entendu avec Pletnev lors de la répétition - mais cette impression qu’on a parfois qu’il se retient suggère-t-elle ‘que ce concerto ne lui va pas vraiment’, ou plutôt qu’il est bridé dans son élan ? Pour ce concert en particulier, on ne le saura jamais, mais Lucas va rejouer ce concerto ailleurs, entre autres avec l’orchestre philharmonique de Radio France et Roger Norrington, à Lille et à Paris les 19 et 20 octobre prochains. Ça risque forcément d'être différent. Peut-on espérer une radio-diffusion pour ceux qui ne peuvent y être ?
Pour mettre un peu les choses en perspective, j’ai aussi réécouté ce soir ce concerto #1 joué par Krystian Zimerman, sur un cd que j’ai depuis 20 ans (https://www.deutschegrammophon.com/fr/cat/4596842). Zimerman, grand chopinien devant l’éternel, médaillé d’or au concours Chopin, dirige du piano et joue donc exactement au tempo de son choix. Dans ce 1er mouvement, il se paie une introduction de 4’52, et le mouvement dure 23’19. Et c’est un enregistrement studio, avec l’orchestre léger habituel dans ce répertoire. Qui dit mieux ?
Je préfère très largement la version Pletnev-Lucas Debargue.
*Personne n’en parle, mais le son, le son de cette transmission internet - est d’une fidélité plus que douteuse. On est loin de Medici, on est aussi loin des transmissions du concours Chopin. Le son du piano est dur et sa qualité, fluctuante (écoutez au casque). La si magnifique, si touchante sonorité de Lucas nous manque cruellement ! Ce qu’on entendait dans la salle pouvait être bien différent.