Questions de base concernant les nuances

[Presto]

Bienvenue au club !
Souvent on croit les faire mais on ne les fait pas, elles ne sortent pas, alors tu peux t'obliger à les exagérer.

[jean-séb]

Bienvenue au club !
Souvent on croit les faire mais on ne les fait pas, elles ne sortent pas, alors tu peux t'obliger à les exagérer.

Oui, nous, quand nous jouons, nous entendons intérieurement les nuances subtiles que nous faisons, mais hélas, elles sont parfois trop subtiles pour que l'auditeur (et pire encore, l'enregistreur) les entende.
C'est un peu la même chose que les photos. Pendant plus de la moitié de ma vie, je croyais sourire légèrement mais quand même visiblement au moment de la photo, mais la photo semblait toujours l'ignorer. C'est en observant mes amis américains faire des grimaces exagérées au moment de la prise que j'ai compris le secret d'une photo réussie où l'on a l'air de sourire naturellement. Il faut EXAGÉRER et ça paraîtra naturel ! Depuis, je force mes zygomatiques au-delà de ce que je ressens, j'ai l'impression de tricher, mais l'effet est plutôt sympa.
On peut dire un peu la même chose en chant : il faut beaucoup exagérer l'articulation des consonnes du français pour donner l'impression de chanter de manière intelligible et naturelle dans notre langue.

[Oupsi]

C'est la différence entre le ressenti émotionnel et le ressenti objectif!
Pour ma part j'évite de me dire "je vais exagérer pour que ça s'entende". Je me dis plutôt: "que dois-je ressentir pour que ça s'entende?"
Concrètement: Sur un trait qui commence pianissimo et termine forte, je joue la première note ou accord du trait pp, puis sans transition la dernière note ou accord ff. Ce sont mon point de départ et mon point d'arrivée. Je ressens la différence de volume sonore, bien sûr, mais aussi je sens que la sensation aux doigts est différente. Ce n'est pas seulement que le ressenti intérieur (l'émotion) est plus intense, c'est qu'au clavier il se passe quelque chose de plus affirmé, qui produit plus de son et plus de contact, voire un autre type de contact. Puis je joue mon trait en veillant à retrouver mes sensations de départ et d'arrivée, en observant comment je gère ça avec le phrasé de mon trait, pour que ce soit fluide et vivant, avec cette amplification progressive.

[Lee]

Merci pour vos réponses de quoi faire et comment faire pour ce qui est tellement quelque chose de base...

C'est en observant mes amis américains faire des grimaces exagérées au moment de la prise que j'ai compris le secret d'une photo réussie où l'on a l'air de sourire naturellement.

Une chose américaine que je n'ai jamais bien maîtrisé à la grande différence de ma soeur !

[Presto]

Ben, pour moi...,
les nuances sont tout sauf une question de base je crois, c'est très difficile en fait, ma petite 2e de l'autre opus me donne beaucoup de fil à retordre d'ailleurs, faut appuyer le trait juste ce qu'il faut, savoir ce qu'on fait, surtout chez les baroques aussi, faut aussi les doser et éduquer son oreille... pas si simple

[Lee]

Je trouve que c'est beaucoup plus simple avec la musique lente.
Et je ne me souviens même pas dans le passé d'avoir joué un morceau très rapide sans parler d'un qui doit être joué Presto...mais finalement mes profs ne m'ont peut-être jamais donné... En tout cas je le trouve une tout autre paire de manches.

[Oupsi]

Je pense qu'il y a deux choses qui peuvent compliquer le rendu quand ça va vite: une question de contrôle, bien sûr, mais aussi, quand ça va vite il y a plus de notes, donc la charge sonore est plus dense même quand la nuance est piano, de sorte qu'il faut trouver comment jouer vite et piano tout en ayant un texte dense, et ça j'imagine que c'est difficile, il faut sortir du note par note pour chercher un effet de vague, ou de roulement, ou autre chose de spécifique pour le texte en question. En tout cas je suis d'accord, ce n'est pas du tout basique comme interrogation et recherche sonore!