Merci Presto pour avoir indexé + tes conseils (c’est que ça prend du temps tout ça).
Youpi too, je suis chez Scarlatti !
Cours avec mon prof hier. Avant que je reparte, nous avons écouté ensemble mon enregistrement et je lui ai fait part des différentes remarques et conseils : son retour a pas mal de points communs avec les vôtres Nox, Presto et André.
Ex :
• L’arc (Nox) ou mouvement plus souple du bras (Presto), il me l’avait déjà dit – Dingue comme certains trucs finissent par passer à l’as quand on enregistre.
• Pour les doubles croches, je pourrais les jouer en effet davantage près des touches afin qu’elles résonnent moins staccato, surtout au regard de la suite. C’est également ce que tu me conseilles André.
Tu ne les détachais pas du tout pas du tout Athos ? (merci pour ton retour

)
Y a un aspect psychologique à ce staccato : comme si j’étais un coureur sur le starting block qui démarre dans l’optique et la hantise de bien démarrer la course pour finir la ligne en sifflotant tranquillement loin derrière les autres coureurs…
• Le tempo : il pense aussi que je pourrais tenter un jeu plus rapide mais en même temps, il est content de la régularité et de la stabilité, pas une mince affaire pour ma part de bien garder la mesure : il en sait quelque chose car on travaille beaucoup là-dessus: ça ne vient pas de suite chez moi quand on travaille un morceau.
• Liée à ce point en sus du pbl "staccato puis legato", se pose en effet la question de la cohérence, de l’idée globale de la direction que l’on souhaite donner à l’ensemble. J'avoue que ce sont vos remarques qui m'ont permis d'en prendre conscience sinon je serais passée à côté de ce paradoxe.
nox a écrit : mer. 13 sept., 2017 18:34
Mais je pense que la seule erreur, c'est d'essayer de jouer avec des choix non assumés. S'enregistrer aide beaucoup à travailler là-dessus.
Réfléchis à la partition loin de ton piano, fais des choix, et va au bout. Que tes "Forte" soient de vrais "Forte", et tes "Piano" de vrais "Piano". Si tu dois faire des échos, fais des vrais échos. Si tu veux des changements de couleur, tu peux utiliser la una corda. Et si tu te ré-enregistres, n'ait pas peur d'exagérer. L'enregistrement te permettra d'ajuster si nécessaire, mais dans ce répertoire, je trouve qu'on a plutôt tendance à en faire pas assez que trop.
Même écho (c'est le cas de le dire

) de mon Prof sur cet aspect là aussi : ASSUMER ses choix (si j’en fais un, je dois avoir le courage de…Et puis Scarlatti étant un peu mort, il ne va pas venir m’enguirlander…En outre, il composait sur/pour les instruments d'époque): ne pas hésiter à forcer les contrastes, à utiliser l’una corda etc…
Réfléchir à la partition sans le piano, ce ne sera pas un exercice facile pour moi mais je trouve que ce serait un truc excellent. C’est marrant, hier, j’abordais la Romance sans paroles op 19-2 de Mendelssohn et le cours a commencé par du chant à partir de la partition, sans le piano, pour bien comprendre où respirer etc…J’ai trouvé ça génial et ça m’a fait penser à ce conseil Nox.
nox a écrit : mer. 13 sept., 2017 18:34
Je comprends par contre bien ce que tu veux dire quand tu parles de "peur de dénaturer ce qu'aurait souhaité le compositeur", j'ai vécu la même chose l'année dernière en bossant deux sonates de Scarlatti. Surtout que comme c'est du baroque, on hésite à faire de vraies nuances, à mettre beaucoup de couleurs, parce qu'on a peur que ça sonne "décalé", exagéré.
Ca me rassure. J’ai peu travaillé de la musique baroque et il est vrai que la posture par rapport à ça : pas du tout, pas assez, pas trop, trop, trop peu etc… Ouille ! Je trouve ça très dur...
Vos conseils/remarques et critiques bienveillantes (vraiment merci), loin de me « titiller » ou « de me torturer l’esprit » me font réfléchir un peu plus (je dois être maso alors parce que tout cela me fait même plutôt plaisir).
Sinon, c’est joué sans pédale ici. Du moins, telle en était l’intention. Je ne me souviens pas l’avoir utilisée en tout cas (mais on est pas à l'abri d'une action non réfléchie), car le deal, justement, était de jouer de façon à donner un « effet » pédale à certains passages mais sans la pédale : en jouant par exemple certains groupes de notes comme un arpège tenu + notes très collées, ou très (très) près des touches. Les notes graves soutiennent les notes plus aigues etc…Après, bon…Pas à l‘abri d’un truc non contrôlé en effet…
Il faut peut-être dire aussi que mon Schimmel très puissant et ses basses profondes. Oupsi l'avait déjà évoqué pour le Mvt de sonate de Beethoven posté fin 205 déjà!). J’ai une pièce où la résonance est très forte et une caméra qui amplifie du coup certaines fréquences et en occulte d’autres. Ca doit jouer je pense.
André Quesne a écrit : jeu. 14 sept., 2017 17:52
Ah oui, en fin de phrase avant chaque reprise, je ralentirais légèrement et tiendrais plus longtemps le point d'orgue.
Dès le début de l’apprentissage de cette pièce, j’étais tentée de faire ça et de ralentir oui, mais mon prof pense que ce n’est pas forcément à faire.
Les poignets bas : je crois que c’est l’1 de mes défauts qui, depuis le temps et tous les morceaux travaillés, ne devrait ne plus être d’actualité mais qui se pose désormais comme un moyen de réprimer les tremblements (je « m’accroche au clavier » en quelque sorte tu vois ?).
Quant aux doigts trop levés Presto, clair que ça doit me faire perdre du temps…je me demande si je n’ai pas eu une ancêtre « araignée » car ça me fait penser à la posture de défense de ces petites bestioles avec leurs longues papattes!
En tout cas, merci encore Presto, Nox, Athos, Spianissimo et André. C’est aussi très encourageant tout ça.
Je ne garantis pas un autre enregistrement car j’aborde un nouveau morceau.
Je ne vais pas laisser tomber pour autant car ce serait du gâchis après tout ce travail, mes cours et ces nombreux conseils si généreusement prodigués. Il est stable, faut que j’en profite pour bien réfléchir à tout cela, prendre du recul et affiner. Je ne pense pas que cette sonate va s’évanouir rapidement de mon esprit. Et puis cette histoire de vitesse me titille quand même un peu : façon Gilels plutôt que Michelangeli je crois (pour ce dernier, vue la vitesse, c’est clair qu’on ne peut pas rater la construction du morceau ! Quelle précision! Mais c'est trop rapide à mon goût - Ce qui n'est pas étonnant vu mon tempo

).
C'est long. Pardon
