Sauf que la n°2 est plus longue et que la main droite n'y a pratiquement aucune occasion de se détendre -sauf un accord, tout le reste du temps, elle est en doubles-croches.Okay a écrit :Je présume que ça se passe comme les tierces, les deux Etudes partagent une technique et des gestes assez proches.Midas a écrit : Au fait, ça donne quoi, l'étude op. 10 n° 2 sur ces pianos de salle de muscu?
Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Elle fait 2 pages et presque 30 secondes de moins... la main droite en fait change sans arrêt de postion, si elle se fatigue le geste est à revoir. Il faut pouvoir la jouer plusieurs fois de suite sans fatiguer... Je reconnais néanmoins qu'elle est plus épineuse que les tierces (probablement celle que je redoute le plus des 24), plus exposée surtout en raison du bien plus faible rôle de la main gauche...
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
En tout cas, du point de vue musical, je préfère de loin l'opus 25 n° 6 à l'opus 10 n° 2, qui à mon humble avis ressemble beaucoup plus à une étude/exercice à la Czerny qu'aux autres études de Chopin. Ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas plaisante à jouer d'ailleurs, de même que lesdites études de Czerny.
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
ça m'étonne parce que c'est une de celles que je préfère de l'op 10, je la trouve extrêmement spirituelle.
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Ah, ça y est, je comprends ! sur mon édition il y avait une pédale là où tu as mis le cadre rouge et je croyais que tu l'avais retirée !Okay a écrit :Oter la pédale et tout à coup jouer staccato dans cette mesure est terriblement sec, quand on pense au chant hyper legato ininterrompu de cet Impromptu. Chopin demande simplement de ne plus être dans ce legato coulant, et de trouver un son un peu irréel et suspendu avant de reprendre le thème principal. Mais pour ne pas créer de rupture de timbre sur un piano moderne (ça reste le même chant, c'est juste comme si le chanteur appuyait un peu plus la diction des syllabes au lieu de couler les mots), il faut bien vibrer la pédale, jouer léger en prenant soin de ne pas trop piquer. Sur le Pleyel, ça se fait "tout seul" sans pédale...
Du coup, je suis allé voir le manuscrit,

Je n'avais pas remarqué avant à quel point les indications de Chopin sont précises, si je vois bien il l'arrête juste après la 2e croche du premier temps. Pas sûr du tout que l'observation fasse sens, ça peut être aussi juste un "défaut" calligraphique, plus loin dans la partition il y a une certaine "indécision"

La question que je me pose est de savoir comment se passe l'échange des accords du 2e au 4e temps sur ces pianos, raison primaire pour laquelle j'aurais beaucoup de mal à m'en passer ...
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Comme quoi, les goûts et les couleurs…Presto a écrit :ça m'étonne parce que c'est une de celles que je préfère de l'op 10, je la trouve extrêmement spirituelle.

Ce sont avant tout les parties encadrantes A/A' que je trouve faibles, à l'exception des mesures 16 à 18 plus "piquantes". La main droite dans l'extrême aigu sur pédale de dominante à la main gauche, et qui précède la reprise est plutôt bienvenue. Je lui trouve un caractère un peu mendelssohnien. Mais c'est sans doute cette omniprésence de gammes chromatiques qui doit me gêner: une gamme chromatique c'est moins mélodieux que des tierces ou des sixtes.
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Sacrilège! Pour moi, c'est une des plus belles, et je la comparerais bien plus à un prélude de Bach qu'à une étude de Czerny.
Quant aux chromatismes, ils ne sont qu'un motif tourmenté sur une trame éminemment mélodieuse, rien à voir avec ceux de Liszt, par exemple.

Quant aux chromatismes, ils ne sont qu'un motif tourmenté sur une trame éminemment mélodieuse, rien à voir avec ceux de Liszt, par exemple.
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
oui il y a beaucoup de Bach là dedans avec toutes ses bifurcations, en fait elle est pour moi très mélodique avec cette ponctuation qui est une des plus espiègles que je connaisse à la main gauche. C'est pas comparable mais par exemple je la préfère à la 5e, même si ça reste très relatif.
et comme quoi Midas c'est très subjectif parce qu'elle me fait penser aux Feux follets ! même si les moyens développés sont tout autres ...
Les 4 premières fonctionnent admirablement par paires, ensuite j'en suis moins certain...
Dans l'opus il y en a une autre qui me semble assez redoutable, mais je n'ai aucune idée de ce qu'il en est vraiment, c'est la 7e
et comme quoi Midas c'est très subjectif parce qu'elle me fait penser aux Feux follets ! même si les moyens développés sont tout autres ...
Les 4 premières fonctionnent admirablement par paires, ensuite j'en suis moins certain...
Dans l'opus il y en a une autre qui me semble assez redoutable, mais je n'ai aucune idée de ce qu'il en est vraiment, c'est la 7e

"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Je pense que la précision de la pedale n'est pas d'ordre calligraphique, c'est vraiment ultra précis. Ce n'est pas pour ça qu'il faut tout suivre à la lettre mais en tout ca ca renseigne énormément sur les intentions sonores. De même où en certains endroits Chopin tient la pedale pour créer des effets quasi impressionnistes (ce qui est très différent des longues pédale de Beethoven puisque Chopin peut par ailleurs être très méticuleux à un accord près... je pense que la pedale de Chopin est bien plus proche de nous).
Ah oui je comparerais bien plus l'opus 10 n°2 aux lueurs de Feux-Follets qu'a l'aridité d'un prélude de Bach... écoutez Geniusas il y est fantastique. Quant à la n°7 je dirais que ce n'est pas vraiment une compliquée. C'est la toute première que j'ai apprise sérieusement. Pour moi les pires c'est la 2 et la 4. Ensuite la 1 et la 8, puis 5, 12 et 10, et enfin 7, 11, 3, 6 et 9, par difficulté décroissante en toute subjectivité.
Ah oui je comparerais bien plus l'opus 10 n°2 aux lueurs de Feux-Follets qu'a l'aridité d'un prélude de Bach... écoutez Geniusas il y est fantastique. Quant à la n°7 je dirais que ce n'est pas vraiment une compliquée. C'est la toute première que j'ai apprise sérieusement. Pour moi les pires c'est la 2 et la 4. Ensuite la 1 et la 8, puis 5, 12 et 10, et enfin 7, 11, 3, 6 et 9, par difficulté décroissante en toute subjectivité.
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Et bien c'est fâcheux pour moi parce que mon groupe de cœur c'est 1, 2, 4 et 8 

"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
On boude souvent la 11 mais elle est merveilleuse 

Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Elle n'a pas l'air très "confortable" !
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Elle l'est.... tout en souplesse avec les aigus qui tintent. Un vrai carillon
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Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
J'aurais réservé la comparaison avec Czerny à la n°8, la seule que je trouve mécanique et qui au final me touche assez peu. Il me semble que c'était une des premières composées.
La n°11 est effectivement superbe (mais quelle horreur pour les doigts)
La n°11 est effectivement superbe (mais quelle horreur pour les doigts)
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Okay a écrit :... l'aridité d'un prélude de Bach...


Je sais que tu rêves de te payer un Steinway grand-queue, mais ce n'est pas une raison pour vendre ton âme au diable. Remember Faust.

Tiens, pour ton absolution, tu nous joueras la Méphisto-Valse à la prochaine réunion PM. Tu as un mois.

Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Contrairement à toi Midas, je suis pour la liberté de culte.
Ce ne sont que les Bachistes faisant autant de taches sur un fil d'Okay sur un concert de Chopin

Ce ne sont que les Bachistes faisant autant de taches sur un fil d'Okay sur un concert de Chopin

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Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Tu parles d'un challenge t'aurais dit une semaine passes encore (et même là si il est au congélateur..........)Midas a écrit :[
Tiens, pour ton absolution, tu nous joueras la Méphisto-Valse à la prochaine réunion PM. Tu as un mois.

Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
Me trouvant en Asie sans piano pour la semaine et encore en plein jetlag, oui ca corse un peu les choses... autrement bien vu, en place au congélateur sous une belle couche de glace....pianojar a écrit :Midas a écrit : t'aurais dit une semaine passes encore (et même là si il est au congélateur..........)
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
J'ai une question un peu bête que je pose dans ce fil puisqu'il a été question des pianos du temps de Chopin. Savez vous, ô savants spécialistes, quelle était la note la plus basse des pianos de Chopin? Était-ce le la comme aujourd'hui?
Je me pose la question parce que je commence à travailler la 2e polonaise de l'opus 40 et je me demande comment se situe le départ de la main gauche sur ces pianos là. Et, du coup, aussi, comment ça sonne. Si les basses sont moins "d'outre-tombe", alors ça change peut-être un peu le style de ce début, par rapport à ce que l'on aurait tendance à faire sur un piano moderne?
Je me pose la question parce que je commence à travailler la 2e polonaise de l'opus 40 et je me demande comment se situe le départ de la main gauche sur ces pianos là. Et, du coup, aussi, comment ça sonne. Si les basses sont moins "d'outre-tombe", alors ça change peut-être un peu le style de ce début, par rapport à ce que l'on aurait tendance à faire sur un piano moderne?
Re: Concert Chopin à Nohant - 16 octobre 2016 à 22h
La question est tout sauf bête, est en réalité très difficile. Durant la décennie 1840, Chopin aurait donc eu chaque année un Pleyel différent à Nohant. Il semble que c'est seulement à partir du modèle 1846 qu'on a assez de touches pour jouer "tout" ce qu'il a écrit, même si ce modèle a encore quelques touches en moins par rapport à nos pianos modernes. Donc très compliqué de savoir si au moment où c'est composé, Chopin a déjà toutes les touches nécessaires ou pas, mais on peut présumer que oui.
Sur ce piano 1846 en tout cas (postérieur à cette œuvre mais contemporain de Chopin), on a bien le tout premier do tout en bas dans ta Polonaise, et quelque part, les basses sont encore plus d'outre-tombe. C'est bien moins profond qu'aujourd'hui, ça sonne plus caverneux et moins net en fait... contribuant à cet effet d'une façon tout à fait différente que la puissance et la rondeur (qu'il faudrait à mon avis rechercher aujourd'hui).
Sur ce piano 1846 en tout cas (postérieur à cette œuvre mais contemporain de Chopin), on a bien le tout premier do tout en bas dans ta Polonaise, et quelque part, les basses sont encore plus d'outre-tombe. C'est bien moins profond qu'aujourd'hui, ça sonne plus caverneux et moins net en fait... contribuant à cet effet d'une façon tout à fait différente que la puissance et la rondeur (qu'il faudrait à mon avis rechercher aujourd'hui).