piano de saison

[Line-Marie]

je préfère et de loin Waldscenen de Schumann aux Saisons de Tchaikowski, mais je ne sais pas si c'est comparable...
Historiquement
Les Saisons: environ 40 minutes
Tchaïkovski composa Les Saisons de décembre 1875 à novembre 1876 à la demande de Nikolaï Matveïevitch Bernard, l'éditeur du Nouvelliste, un magazine musical mensuel de Saint-Pétersbourg. Ce magazine publiait des partitions en supplément et deux morceaux de Tchaïkovski avaient déjà été publiés en 1873. On lui demanda de composer un morceau chaque mois pour le magazine. Selon les mémoires de Nikolaï Kachkine, Tchaïkovski trouvait la tâche simple et insignifiante et demandait à son domestique de la lui rappeler au début de chaque mois. Tchaïkovski se réjouissait sans aucun doute d'une telle commission, qui apportait un supplément à son salaire de Professeur d'Harmonie au Conservatoire de Moscou et au revenu qu'il tirait de ses compositions et de ses activités de critique musical pour leRousski Vedemosti.

Waldscenen : environ 20 minutes
Dans le style simple et harmonieux qui lui est caractéristique, Robert Schumann décrit avec poésie une promenade faite de tableaux, où vogue un esprit d'enfant habituel dans sa musique. On y trouve l'amusement (Paysage souriant, Chant de chasse), le faux sérieux (Lieu maudit, Chasseur aux aguets), la tendresse (Entrée, À l'auberge, Adieu), l'émerveillement onirique (Fleurs solitaires) et jusqu'à la fascination. L'Oiseau-prophète, la pièce la plus étrange du recueil, qui entreprend d'imiter un chant d'oiseau, fait en effet preuve d'une pureté qui préfigure les futurs efforts de Maurice Ravel et d'Olivier Messiaen en la matière.

Et puis bravo Arlf, j'ai eu vraiment du plaisir à t'écouter sur un piano bien accordé. Oui il y a des petites choses à améliorer encore mais tu sembles en très bon chemin !

[jean-séb]

Certes, il y un côté sentimental un peu facile dans ces Saisons, comme bien souvent dans la musique de Tchaïkowsky, mais cela dépend aussi beaucoup de la façon dont on le joue. Tout le monde s'est extasié sur la petite valse sentimentale que Lucas Debargue avait jouée lors du concours de Moscou, alors qu'elle a intrinsèquement le même défaut.
J'ai un attachement particulier pour la musique de Tchaïkowsky, et peut-être un certain attachement pour le mauvais goût salonnard de la fin du XIXe. Tant pis, j'assume. Mais pour les Saisons, s'y attache un souvenir particulier qui me rend l'album encore plus précieux. Lorsque j'étais coopérant en Algérie dans les années 70, sevré de piano et de musique classique, je fréquentais l'Institut culturel soviétique pour apprendre le russe et aussi pour bénéficier de leur nouveau piano à queue Estonia. Ma prof de russe m'avait donné comme prix pour les examens la partition de l'Album pour enfants de Tchaïkowsky et un enregistrement microsillon des Saisons, Времена года, que je ne pouvais pas écouter, faute d'électrophone, mais que j'ai entendu interpréter par des pianistes soviétiques au Centre. Ce fut une découverte heureuse, une bulle de fraîcheur et de poésie dans un monde culturel très différent. Je conserve probablement la nostalgie de cette première découverte.
Cela dit, ce sont aussi juin et décembre qui sont mes préférés, ou du moins ceux que j'ai joués.

[Oupsi]

du reste, comme j'en ai fait l'expérience il n'y a pas très longtemps, il est intéressant de défendre (en la jouant) la musique qu'on aime, ne pas toujours tenir pour acquis que c'est beau pour tout le monde.

[alrf31]

D'accord avec Oupsi. Cette pièce n'est sans doute pas une musique extraordinaire, mais elle permet, à mon sens, de dire un petit quelque chose quand on n'a pas trop de moyens techniques.

[pianojar]

Tout le monde s'est extasié sur la petite valse sentimentale que Lucas Debargue avait jouée lors du concours de Moscou, alors qu'elle a intrinsèquement le même défaut.

J'avais également ce sentiment à propose de cette pièce mais le génie de Lucas en a fait quelque chose d'autre, il en a retiré toue la mièvrerie pour n'en garder que le meilleur et le révéler

[pianojar]

du reste, comme j'en ai fait l'expérience il n'y a pas très longtemps, il est intéressant de défendre (en la jouant) la musique qu'on aime, ne pas toujours tenir pour acquis que c'est beau pour tout le monde.

+10

[Christof]

Certes, il y un côté sentimental un peu facile dans ces Saisons, comme bien souvent dans la musique de Tchaïkowsky, mais cela dépend aussi beaucoup de la façon dont on le joue.

Oui, tu as raison. Je vais peut-être faire un peu "tâche" par rapport à nombre de messages dans ce fil, mais je trouve ces pièces très subtiles. Et il faut se méfier de l'apparente facilité technique... (exactement comme pour l'aria des variations Goldberg, si vous voyez ce que je veux dire)...

[Arabesque44]

Tout le monde s'est extasié sur la petite valse sentimentale que Lucas Debargue avait jouée lors du concours de Moscou, alors qu'elle a intrinsèquement le même défaut.

J'avais également ce sentiment à propose de cette pièce mais le génie de Lucas en a fait quelque chose d'autre, il en a retiré toue la mièvrerie pour n'en garder que le meilleur et le révéler

Je n'avais pas accroché plus que cela...Même sous les doigts de Lucas Debargue
Tandis que "Juin" (la barcarolle) jouée par Guzelya (rien que pour moi!) m'avait mis les larmes aux yeux.
Je reconnais que c'est un morceau assez "sentimental" et qu'on chavire très vite pour peu que l'interprète soit à la hauteur et qu'on soit dans une disposition d'esprit favorable ...Je ferais un peu le même "reproche" aux Romances sans paroles de Mendelssohn. "Trop joli" "trop émouvant..... (mais pas trop difficile à "défendre" en public! )
Mais à travailler, je crois que je préfère désormais des morceaux plus intimes, profonds, dont les beautés vont se découvrir peu à peu.( j'évoquais récemment cet opus 116 n°2 de Brahms dans lequel j'ai hâte de me plonger!)

Tchaïkovski composa Les Saisons de décembre 1875 à novembre 1876 à la demande de Nikolaï Matveïevitch Bernard, l'éditeur du Nouvelliste, un magazine musical mensuel de Saint-Pétersbourg. Ce magazine publiait des partitions en supplément et deux morceaux de Tchaïkovski avaient déjà été publiés en 1873. On lui demanda de composer un morceau chaque mois pour le magazine. Selon les mémoires de Nikolaï Kachkine, Tchaïkovski trouvait la tâche simple et insignifiante et demandait à son domestique de la lui rappeler au début de chaque mois. Tchaïkovski se réjouissait sans aucun doute d'une telle commission, qui apportait un supplément à son salaire de Professeur d'Harmonie au Conservatoire de Moscou et au revenu qu'il tirait de ses compositions et de ses activités de critique musical pour leRousski Vedemosti.

Assez révélateur...Bon, on cite toujours le contre-exemple du "Requiem" de Mozart, pièce écrite sur commande!

[Spianissimo]

, et peut-être un certain attachement pour le mauvais goût salonnard de la fin du XIXe. Tant pis, j'assume.

j'assume aussi...pour ma part, ça va même un peu plus loin....je suis tout à fait capable d'écouter certains titres de Clayderman sans choper des boutons ...(bon, pas trop non plus hein....)... j'ose avouer un certain goût pour le sentimentalisme dégoulinant...mais je suis sûr que ça n'a pas échappé à certains.... qu'ils se dénoncent Entre autres plaisirs infâmes....j'aime écouter Julio Iglesias dans ma voiture, ça m'apaise...et si par malheur, je sens que je peux sombrer dans la léthargie...un petit coup de Rammstein ou de ACDC et hop, ça repart...

Alors....les Saisons de Tchaïkovsky....ne me posent aucun problème de conscience, j'aime les écouter et les jouer. Super sympa ton morceau Arlf, j'ai du l'enregistrer aussi mais c'est vieux et ça doit pas être bien beau à entendre...

[Midas]

J'espère que tu n'es pas un dégât collatéral de GS
Mais je ne crois pas

Peut-être un peu... Il ne faut pas trop se laisser influencer par ses écrits, qui sont certes intéressants (rien de plus ennuyeux que l'idolâtrie inconditionnelle) mais ne sont pas forcément des références (même lui, sans doute, ne serait pas d'accord qu'ils soient pris comme tels). D'autant que même si je suis d'accord avec sa démarche, qui ne se refuse aucun droit de critique, même avec les plus grands, il faut avouer que parfois, il tend à forcer le trait à l'excès, peut-être pour enfoncer le clou avec des oeuvres populaires qu'il juge surfaites.

[Presto]

Ce dont je me souviens bien, c'est d'avoir un jour acheté la partition et d'avoir déchiffré les pièces une par une, et d'avoir été souvent déçu par des choses convenues et prévisibles.

En fait je ne connais rien à la musique russe, je n'en ai jamais travaillé mais ça m'étonne car au déchiffrage je n'ai pas trouvé ça facile et ai été très surpris pas certaines hardiesses qui m'ont mis en mode lecture note-à-note. Reste la magie du matériel thématique, qui opère ou n'opère pas et ça c'est personnel.
Mais je le répète, je ne connais pas grand chose à la musique russe, jamais travaillé de Rachma, tout juste une sonate, splendide, de Balakirev (celle en sib) et une sonate pour cello de Shosta et ce que tu dis me rappelle l'expérience que j'ai eue avec les préludes de Shosta où j'ai eu le sentiment d'une étrange déception et qui m'a fait classer la partition dans le rayon "pour les pro".

[Presto]

Peut-être un peu... Il ne faut pas trop se laisser influencer par ses écrits, qui sont certes intéressants (rien de plus ennuyeux que l'idolâtrie inconditionnelle) mais ne sont pas forcément des références (même lui, sans doute, ne serait pas d'accord qu'ils soient pris comme tels). D'autant que même si je suis d'accord avec sa démarche, qui ne se refuse aucun droit de critique, même avec les plus grands, il faut avouer que parfois, il tend à forcer le trait à l'excès, peut-être pour enfoncer le clou avec des oeuvres populaires qu'il juge surfaites.

C'est un bouquin utile (en fait je n'ai que le 1er volume) mais j'ai beaucoup de mal avec lui, ça manque de fond souvent, j'ai l'impression de subir les goûts de l'auteur qui manie avec l'habilité d'un maître en chaire l'autorité de la "science" et ses jugements personnels. Et si toute musique se réduisait à son art de l'écriture, ce serait triste.
Certaines notices sont éclairantes, comme celle des 32 variations de Beethoven parce qu'elles permettent de comprendre ce que Beethoven pensait de lui-même a posteriori "quelle âne je fais" ( ) mais n'enlèvent en rien le plaisir que j'ai à écouter ces variations qui sont pour le moins efficaces et m'ont permis de mieux piger l'affinité particulière que Ludwig avait pour Haendel, et puis la notice est écrite d'une main très sûre qui sait de quoi elle cause.
En fait, je crois qu'il est touché par la maladie du critique telle que Proust l'avait décrite, celle de celui dont la sévérité s'exerce à l'égard des grands noms et qui s'entiche des auteurs secondaires...
Bon, là, ce n'est qu'un avis

hypothèse basique, si pas mal de pianistes (mais souvent russes je crois) ont enregistré ces pièces, c'est que tout de même ce sont de sacrées planches à savon où la moindre faute s'entend

[chantal313]

Zende a écrit :
Je propose, pour les 15 heures de pianomajeur de mai 2017, qu'on choisisse le mois de mai

Zut ! J’avais déjà choisi juin ! Je suis en train de me colleter avec les accords arpégés de la fin de l’allégro giocoso…

Compte tenu du nombre de PMistes qui l’ont travaillé, le travaillent ou envisagent de le travailler, on pourrait peut-être proposer un atelier sur juin aux 15 heures de PianoMajeur ?

[zende]

Zende a écrit :
Je propose, pour les 15 heures de pianomajeur de mai 2017, qu'on choisisse le mois de mai

Zut ! J’avais déjà choisi juin ! Je suis en train de me colleter avec les accords arpégés de la fin de l’allégro giocoso…

Compte tenu du nombre de PMistes qui l’ont travaillé, le travaillent ou envisagent de le travailler, on pourrait peut-être proposer un atelier sur juin aux 15 heures de PianoMajeur ?

moi je suis tout à fait d'accord, car je le préfère largement. Je mets ce message dans le fil des 15 heures

[oiseau.prophète]

A chaque fin d'année je rejoue "Décembre" et j'avoue que je ne m'en lasse pas

Juin est très belle mais peut-être un peu trop jouée

J'aime bien aussi Août et Novembre, mais trouve Septembre (mois où je suis né) d'une platitude absolue (quel dommage pour un si beau mois...)

Les autres mois ne m'ont jamais marqué

Un cycle bien inégal tout de même

[Spianissimo]

Pour ma part, j'ai un gros faible pour Mars, Juin (évidemment), Octobre et Novembre...simplement à l'instinct et à l'écoute, sans parler de la valeur absolue des oeuvres, de toute façon, c'est du piano de salon et revendiqué comme tel...C'est amusant car Décembre ne m'a jamais marqué mais je vais réécouter tout ça du coup...Novembre est très prévisible mais c'est du folklore russe, c'est beau...Octobre et Mars sont vraiment des oeuvres mélodiques, très belles, tout comme Juin.

[oiseau.prophète]

J'ai écouté Mars et je partage ton avis

Pour Décembre il faut s'imaginer un peu avant Noël au coin du feu quand il neige dehors

[Midas]

En fait, je crois qu'il est touché par la maladie du critique telle que Proust l'avait décrite, celle de celui dont la sévérité s'exerce à l'égard des grands noms et qui s'entiche des auteurs secondaires...
Bon, là, ce n'est qu'un avis

Je ne crois pas, en général, il est rare qu'il éreinte globalement un "grand". Il s'en prend juste à une oeuvre par-ci, par-là, de celles qu'il doit juger surfaites et qui font de l'effet "facile". Souvent alors, ça sent l'exagération, mais ça reste quand même localisé. Par contre, oui, il semble monter en épingle globalement certains auteurs qui ne font pas particulièrement parler d'eux, mais je ne suis pas assez érudit musicalement pour donner un avis sur des styles ou des auteurs que je n'ai pas appris à apprécier.

[Okay]

Les principales victimes "globales" sont Messiaen et Chostakovitch. Je comprends ou partage certaines reserves mais je trouve son jugement vraiment excessif. Après je ne vois pas le problème à trouver de la faiblesse à tel mouvement de Beethoven ou Mozart, et a contrario s'extasier sur une miniature d'un compositeur inconnu. Cette indépendance de pensée et louable, et outre l'exhaustivité et le sérieux de ce dictionnaire, une grande partie de sa valeur réside justement dans ces avis subjectifs. Il me serait presque totalement inutile s'il plaçait toute la musique sur le même rang. Lorsqu'une sonate de 40 minutes a 5 lignes et qu'une miniature a une page, ça veut dire quelque chose, ça interpelle. Vu la somme que constitue le répertoire pour piano solo, je trouve de telles opinions salutaires pour aider à faire un premier tri.
Quitte à faire des découvertes en partant d'un écrit, autant que ce soit via la plume de Sacre, élégante, immensément érudite, impossible à prendre en défaut sur le fond, et offrant le prisme précieux de l'oreille du compositeur qu'il est. Ensuite, libre à chacun de ne pas partager l'un de ses coups de coeur ou d'adhérer à une oeuvre qu'il vilipende.

[oiseau.prophète]

Pour ceux qui ne connaissaient pas cette version des saisons, avec en prime la description dans la langue originale (nb je suis subjugué par son jeu)

https://www.youtube.com/watch?v=vc8Ju2t4jTk