Les paroles riches comme la littérature
Re: Les paroles des chansons pour la littérature
Il y a eu déjà des exemples de lauréats non écrivains au sens strict (Churchill, Russell).
Re: Les paroles des chansons pour la littérature
Euh... leur production littéraire n'est pas vraiment comparable.
Re: Les paroles des chansons pour la littérature
Mais c'est bien la décision du comité qui a fait polémique et qui la rendait un sujet lié à la musique pour que je puisse l'aborder ici sans être trop hors sujet.Spianissimo a écrit : L'info vient de tomber, le comité Nobel décerne le prix de la meilleure lanceuse de débats polémiques sur Pianomajeur à Lee, à l'unanimité du jury et pour des siècles et des siècles![]()
![]()
...
C'est vrai que sur le plan de la renommée et sur le plan financier (822 000 €...) ça aurait pu être plus utile à d'autres, le jury a voulu faire exploser une barrière...Pour moi, la chanson est un art à part entière qui mêle la poésie et la musique, un art mineur comme le disait Gainsbourg ? ça c'est une autre question... mais ça me semble être un art d'une autre nature que la littérature de toute façon.

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
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Re: Les paroles des chansons pour la littérature
John Le Carré raconte dans ses Mémoires qu’il déjeunait à Londres avec le poète russe en exil Joseph Brodsky au moment où celui-ci apprit qu’il venait de se voir attribuer le prix Nobel de littérature en 1987. La réaction de Brodsky ne fut pas de joie mais plutôt d’accablement et de détresse : « c’est parti pour un an de blabla » se lamenta-t-il comme exténué par avance, en quittant la table pour rejoindre la meute des journalistes qui l’attendaient dehors.
Re: Les paroles riches comme la littérature
je recycle le fil pour d'autres fins plus educatives. Pourriez-vous proposer des riches et belles paroles de la musique classique pour ceux qui connaissent mal ?
Je connais très mal...mais un aria que je trouve très émouvant est Vissi d'arte de Tosca. Je serai surtout intéressée par les paroles en français.
Merci beaucoup.
Je connais très mal...mais un aria que je trouve très émouvant est Vissi d'arte de Tosca. Je serai surtout intéressée par les paroles en français.
Merci beaucoup.
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Il faut chercher sur internet
:
http://www.promopera.fr/downloads/Vissi-darte.pdf
Bonne journée, pleine de chants !

http://www.promopera.fr/downloads/Vissi-darte.pdf
Bonne journée, pleine de chants !
Re: Les paroles riches comme la littérature
Merci Lee de remettre ce fil dans une perspective plus positive que celui dont il émane...
Pour ma part, je trouve les textes de nombreux leider de Schubert, notamment ceux de Goethe ou de Müller particulièrement touchants, poignants même souvent. La musique de Schubert les sublime véritablement, mais les textes en eux-mêmes sont de vrais joyaux d'écriture. Je n'ai pas trop le temps d'en proposer plusieurs ici, mais le 1er qui me vient à l'esprit, c'est Le Roi des Aulnes. L’original en allemand est incomparablement plus beau, mais en voici une traduction
Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant.
Il porte l'enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe.
« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes,
Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
— Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.
— Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d'or.
— Mon père, mon père, et tu n'entends pas
Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ?
— Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.
— Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.
— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?
— Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.
— Je t'aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
— Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
Le roi des aulnes m'a fait mal ! »
Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L'enfant dans ses bras était mort.

Pour ma part, je trouve les textes de nombreux leider de Schubert, notamment ceux de Goethe ou de Müller particulièrement touchants, poignants même souvent. La musique de Schubert les sublime véritablement, mais les textes en eux-mêmes sont de vrais joyaux d'écriture. Je n'ai pas trop le temps d'en proposer plusieurs ici, mais le 1er qui me vient à l'esprit, c'est Le Roi des Aulnes. L’original en allemand est incomparablement plus beau, mais en voici une traduction
Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant.
Il porte l'enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe.
« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes,
Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
— Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.
— Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d'or.
— Mon père, mon père, et tu n'entends pas
Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ?
— Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.
— Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.
— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?
— Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.
— Je t'aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
— Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
Le roi des aulnes m'a fait mal ! »
Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L'enfant dans ses bras était mort.
- Arabesque44
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Je ne peux que rejoindre Mieuvotar.
Les lieder romantiques et préromantiques allemands ont ma préférence.
Grâce à Schubert, Schumann, Brahms, Wolff, Mahler...mais aussi Goethe, Müller, Heine, Rückert, Chamisso, Brentano et j'en passe.
Surtout si on a la chance d'avoir étudié l'allemand.
Mais on (je) devrait (s) davantage se(me) pencher sur la mélodie française qui ne manque pas de joyaux!
"L'heure exquise" de Verlaine/ R.Hahn par exemple!
Les lieder romantiques et préromantiques allemands ont ma préférence.
Grâce à Schubert, Schumann, Brahms, Wolff, Mahler...mais aussi Goethe, Müller, Heine, Rückert, Chamisso, Brentano et j'en passe.
Surtout si on a la chance d'avoir étudié l'allemand.
Mais on (je) devrait (s) davantage se(me) pencher sur la mélodie française qui ne manque pas de joyaux!
"L'heure exquise" de Verlaine/ R.Hahn par exemple!
Re: Les paroles riches comme la littérature
Merci pour vos réponses. Vous n'avez pas plus que ça ? Des Romances AVEC paroles ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Les paroles riches comme la littérature
Voici pour t'occuper un peu
http://www.lieder.net/lieder/index.html
quand j'aurai un peu de temps je parlerai un peu de l'Italie, Monteverdi, La lettera amorosa, https://www.youtube.com/watch?v=gusv3vkCFW8 sans doute un archétype de l'étroite relation entre la parole et le chant.
On pourrait aussi parler, des troubadours, bref il y aurait beaucoup à explorer et à dire mais là... j'ai pas le temps
http://www.lieder.net/lieder/index.html
quand j'aurai un peu de temps je parlerai un peu de l'Italie, Monteverdi, La lettera amorosa, https://www.youtube.com/watch?v=gusv3vkCFW8 sans doute un archétype de l'étroite relation entre la parole et le chant.
On pourrait aussi parler, des troubadours, bref il y aurait beaucoup à explorer et à dire mais là... j'ai pas le temps

- Arabesque44
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Si on cherche des textes de qualité, on en trouvera davantage chez les grands poètes que chez les librettistes d'opéra.Lee a écrit :Merci pour vos réponses. Vous n'avez pas plus que ça ? Des Romances AVEC paroles ?
Je prends conscience que c'est probablement une des raisons qui me font préférer le lied à l'opéra...
Et même lorsque c'est le compositeur qui écrit le livret, comme Wagner, les résultats ne sont pas vraiment à la hauteur de la musique.
Dans le domaine du sacré, peu de libertés pour les textes utilisés...Les Messes ( toujours le même texte en latin chez les Catholiques

J'ai réécouté récemment " Un Requiem Allemand" de Brahms ( rien à voir avec une "messe de requiem" comme chez Mozart ou Verdi) et même si on n'est pas croyant, on peut trouver une grande profondeur dans les textes bibliques choisis ( si bien servis par la musique) :
http://dixdechoeur.free.fr/brahms/requiem/paroles.html
Re: Les paroles riches comme la littérature
Merci beaucoup pour ça !
Pas de feu, je pars demain et je ne sais pas si j'aurai Internet. Alors tranquillement entre vous, si ou quand vous voulez.
Pas de feu, je pars demain et je ne sais pas si j'aurai Internet. Alors tranquillement entre vous, si ou quand vous voulez.

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Re: Les paroles riches comme la littérature
Pour revenir à Dylan, c'est le nivellement par le bas ; dans notre société actuelle, on confond écrivain et saltimbanque 

- Moderato Cantabile
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Art poétique
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
Paul Verlaine
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
Paul Verlaine
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
- jean-séb
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Lee a écrit :Le Comité Nobel donne le prix de la littérature à Bob Dylan.
Verlaine, juste cité, et souvent mis en musique, me fait penser à un prix Nobel de littérature, le plus important dans un sens mais un peu oublié aujourd'hui, et dont probablement les seules bribes qui restent dans nos oreilles le sont parce qu'elles ont été mises en musique. Vous voyez qui je veux dire ?Oupsi a écrit :Il y a eu déjà des exemples de lauréats non écrivains au sens strict (Churchill, Russell).
Re: Les paroles riches comme la littérature
Oui, je crois bien. Le "metteur en musique" est Gounod, c'est bien ça ?
C'est si bien à lui que tu penses, je l'ai découvert il y a biiiiiieeeeeeeen longtemps, ma petite amie de l' époque portant un prénom qui, associé au mien, faisait de notre histoire un vrai poème épique...
C'est si bien à lui que tu penses, je l'ai découvert il y a biiiiiieeeeeeeen longtemps, ma petite amie de l' époque portant un prénom qui, associé au mien, faisait de notre histoire un vrai poème épique...
- jean-séb
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Re: Les paroles riches comme la littérature
Ah, non, je n'avais pas pensé à celui-là. Mais c'est vrai, on ne pense pas souvent à Mistral comme prix Nobel de la littérature, et l'essentiel de son nom reste associé à Mireille, si merveilleusement mis en musique par Gounod.
Il y a donc au moins une autre solution à ma petite énigme.
Il y a donc au moins une autre solution à ma petite énigme.
Re: Les paroles riches comme la littérature
Si ce n'est Gounod, serait-ce Debussy alors celui qui a mis le texte de l'auteur en musique ?
Et sinon, dans un autre registre, il reste encore Maurice Jarre, qui a composé une ritournelle célèbre en lien avec l'oeuvre d'un Prix Nobel (qui d'ailleurs n'a pas pu le garder).
Sinon, je ne vois pas...
Et sinon, dans un autre registre, il reste encore Maurice Jarre, qui a composé une ritournelle célèbre en lien avec l'oeuvre d'un Prix Nobel (qui d'ailleurs n'a pas pu le garder).
Sinon, je ne vois pas...

- Moderato Cantabile
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Re: Les paroles riches comme la littérature
S.P. of course !
Et sinon pour Verlaine, à côté de l'incontournable Léo il y aussi Julos, tellement moins connu mais que j'aime beaucoup :
https://www.youtube.com/watch?v=YvB4kwoKPyI

Et sinon pour Verlaine, à côté de l'incontournable Léo il y aussi Julos, tellement moins connu mais que j'aime beaucoup :
https://www.youtube.com/watch?v=YvB4kwoKPyI
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."