Avant de rentrer dans les formules et les notions très pointues, je pense qu'il est important de bien comprendre les éléments de base. Je vais tenter un petit résumé...
Un piano sonne parce que la corde qui vibre transmet sa vibration à la table d'harmonie, qui est mise en tension. Cette mise en tension fait "presque tout"; sans cela, la transmission et l'amplification du son est très peu sensible. C'est donc cette mise en tension que l'on calcule lors de la conception d'un piano, et ce que l'on observe "à la loupe" durant sa fabrication ou sa restauration.
Pour y parvenir, on fabrique la table d'harmonie avec un "double galbe"; son collage sous presse lui imprime une première courbure globale, et les barres de table à l'arrière maintiennent cette courbure. Sur le même principe de collage sous presse, les chevalets viennent ensuite installer une seconde courbure, selon le calcul propre à chaque modèle/marque de piano.
Lors du montage en cordes, on fait en sorte d'arriver à un équilibre entre la pression des cordes sur la table, la tension de la structure, et la résistance opposée par la table d'harmonie. Cet équilibre se calcule, et c'est cela, la charge; on essaie d'obtenir le meilleur rendement acoustique.
Quelques points qui permettent d'agir sur le rendu que l'on souhaite:
-l'implantation des barres de tables, transversale, ou radiale;
-la hauteur des chevalets et le positionnement du cadre en hauteur;
-la définition des angles des cordes entre les points de contact avec le sillet/les agrafes et le chevalet, ainsi qu'entre l'accroche de la corde et le chevalet (parfois avec des calages spécifiques entre l'accroche et le chevalet, feutre ou renflement du cadre en fonte).