Débutant: pouce dessus, pouce dessous

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

BM a écrit :je ne sais si 80 % du texte est à revoir, j'avais l'impression que c'était bien moins que celà
Je pense que Samson ne parlait pas de la traduction à ce moment-là, mais bien du contenu de la méthode Chang... Enfin, je pense puisqu'il dit :
Samson a écrit :Comment peut-on aligner servilement des phrases ineptes à l'origine (80% du bouquin)
Samson
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Message par Samson »

tout à fait d'accord, BM :
Car je reste persuadé que ce terrain en friche (rationalisation et compréhension des phénomènes liés à la technique du piano) mérite d'être exploré.
C'est pour celà que je respecte votre entreprise - tout en étant critique -
partageant le désir de mettre les choses à plat, au clair là dessus.

C'est pour celà aussi que j'engueule régulièrement tous les bons pianistes qui enseignent dans les belles institutions et qui me tombent sous la main, en leur expliquant qu'a force de rester dans l'oralité élitiste (c'est bien en soi, il en faut), ou la démagogie condescendante, (c'est très mal mais fréquent ... !)
et surtout dans un discours technique en fait très approximatif, eux qui ont souvent reçu une tradition de haut niveau, ils laissent le champs libre aux charlatans comme ce Chang. Surtout à l'heure de l'internet.

Car vous pouvez traduire autant que vous pourrez avec les meilleurs compétences littéraires : ce texte est bourrés de présupposés qui témoignent de l'ignorance artistique quasi totale qui préside à sa démarche - et à celle de son auteur.

Chang, c'est comme Le Pen : de bonnes questions dans une mauvaise optique ! (Quoique que Le Pen est quand même plus cultivé et manie une langue irréprochable, lui ...)

Si, comme je le regrette avec vous tous, il y a, somme toute, si peu d'ouvrage de fond sur le jeu du piano, à la fois expérimental, descriptif, rationel, et pluridisciplinaire, c'est bien parce qu'il y a un obstacle majeur !

Mes maîtres me l'on fait comprendre comme suit : "on en ressent le besoin quand on commence à croire qu'on va savoir ou pouvoir faire quelque chose au piano, ..."
- t'en prend déjà plein la tronche au passage pour 100 euro de l'heure prix d'ami -

" ...après, quand on maîtrise un peu, surtout beaucoup, on comprend qu'il n'y avait rien à comprendre 'en soi', rien d'autre à coucher sur le papier que ce qu'on fait les Chopin, Liszt, et compagnie ... "

Bon.
On reste sur un vaste problème, philosophique pour les uns, lucratif pour les autres ... circuler y a rien à voir !
Il sont chouettes les grands artistes !

N'empêche qu'en s'y mettant entre gens intelligents comme beaucoup sur ce beau forum, on devrait arriver, dans notre médiocrité relative et tristement humaine, à quelques choses de positif et de vivant.

Inch'Allah.
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quasimodo
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Message par quasimodo »

Samson,

Cela ne surprendra personne que je sois essentiellement en désaccord avec tes vues sur le livre de Chang et, je dois le dire, un peu choqué par le ton : « inepte », « charlatan », waouw !
Déjà, ton commentaire sur la pauvreté de l’Anglais utilisé (petit negre ?) est assez révélateur, ce n’est certes pas du Shakespeare ou le dialecte de Cambridge University, mais c’est de l’ « American English » simple, structuré et parfaitement intelligible, ce qui est idéal pour un ouvrage de ce type, s’adressant à un large public. Je suis de ceux qui pensent qu’en matière de communication, la compréhension doit primer sur le style. En l’occurrence sans vouloir te vexer, j’ai mille fois plus de difficultés à capter tes messages en français qu’à lire l’anglais de Chang. Chang est un physicien à la retraite, on ne peut pas raisonnablement exiger de sa part de faire du Paul Auster.
L’accusation de charlatanisme me semble déplacée, un charlatan est un escroc qui fait état de compétences qu’il n’a pas pour en tirer un profit matériel. L’ouvrage de Chang est gratuit, il ne gagne pas un Kopeck de cet imposant travail, au contraire il s’investit en temps et intellectuellement pour nous livrer son bouquin et le mettre a jour régulièrement, alors qu’il pourrait sans nul doute profiter, bien pepere, de sa retraite. De plus il ne revendique nulle part une competence particuliere en tant que pianiste. Il se place davantage dans la position de l'eleve que dans celle du professeur.
Je concède que le fait que Chang ne soit pas un professionnel du piano nuit à la crédibilité de l’ouvrage, néanmoins je serais paradoxalement encore plus sceptique sur un livre de technique écrit par un grand virtuose car en tant que tel, il aurait du mal à véhiculer, vulgariser l’information sur quelque chose qui pour lui représente une grande facilite.
Enfin, les propositions apportées par Chang dans son ouvrage sont en grande partie inspirées des méthodes d’enseignement d’Yvonne Combe, elle-même élève de Debussy. Apres, on peut toujours mettre en question la pertinence aussi bien d’Yvonne Combe elle-même, que de la tentative par Chang de bien comprendre et de systématiser ses méthodes. Mais dans une telle logique, plus aucun ouvrage ne mériterait d’être lu…
Dans ma perception, ta réaction ainsi que quelques autres dans ce topic est l’illustration typique de l’incommunication culturelle Europe – USA. N’étant ni Américain ni Européen, et n’ayant pas de préférence particulière pour l’un ou l’autre, j’observe le phénomène avec amusement et parfois irritation.
La plupart des réactions négatives à Chang me laisse toujours l’impression que les gens prennent ce livre pour ce qu’il n’est pas. Ce n’est pas un livre sur la technique du piano et encore moins sur la musicalité, c’est un livre sur les pratiques optimales d’apprentissage.
Comprenez bien cependant que je ne prends pas ce qu’il dit pour vérité absolue, pas plus que je ne le ferais pour n’importe quel ouvrage. Néanmoins pour challenger avec crédibilité son approche, il me parait nécessaire d’apporter des réponses alternatives et concrètes, plutôt que d’assener un verdict péremptoire sans réelle base factuelle.

Quant a ce que Le Pen vient faire dans le débat… hummm…
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egtegt
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Message par egtegt »

Pour aller dans le sens de Quasimodo, je trouve que Chang a au moins une qualité je pense indéniable pour tous :
Il se pose la question de savoir comment apprendre le piano de la manière la plus efficace, contrairement à beaucoup d'auteurs de livres d'apprentissage qui se sont souvent contenté de reprendre les idées reçues en cours, ou encore de simplement écrire ce qui était déjà en usage sans se poser de questions. Hanon en est un excellent exemple.
Samson a écrit :Mes maîtres me l'on fait comprendre comme suit : "on en ressent le besoin quand on commence à croire qu'on va savoir ou pouvoir faire quelque chose au piano, ..."
- t'en prend déjà plein la tronche au passage pour 100 euro de l'heure prix d'ami -

" ...après, quand on maîtrise un peu, surtout beaucoup, on comprend qu'il n'y avait rien à comprendre 'en soi', rien d'autre à coucher sur le papier que ce qu'on fait les Chopin, Liszt, et compagnie ... "
J'ai rien compris à la première phrase, si tes maîtres te l'ont fait compredre comme ça, tu dois être vachement intelligent pour avoir compris :)

Pour la seconde, c'est génial mais ça m'aide en quoi à apprendre le piano ? Quand je serai bon, je comprendrai ! super, et comment je deviens bon ? je peux pas comprendre, je suis pas assez bon pour ça !

Samson, je ne suis absolument pas d'accord avec toi sur un point : Chang n'est pas plein de présupposés, il se pose des questions et il essaye d'y apporter des réponses. Certaines sont probablement sans intérêt (le pouce au dessus ? :) ) mais quoi que tu en dises, ses indications sur la méthode d'apprentissage sont intéressantes. Et elles ont au moins un intérêt par rapport à ce que j'ai lu d'autre : il cite ses sources et il a visiblement fait un réelle recherche. Il n'écrit pas comme ça, tombé d'on ne sait où des vérités indiscutables, contrairement à beaucoup. Il pose une question, expose les hypothéses, les solutions possibles, et donne celle qui est à son sens la meilleure.

Celà dit, je trouve également que citer Le Pen dans ce contexte est ridicule, c'est de la pure insulte, sans intérêt, typique des gens à cours d'argument.
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Bonjour, oui la technique du piano fait couler beaucoup d'encre!...entre ce qu'il y a d'écrit, ce que l'on fait, ce que l'on ne fait pas ou que l'on ne peut pas faire voilà bien des obstacles réservés à certains preneurs de conseils prenant tout à la lettre par ce que c'est écrit...Prenez 2 auteurs différents et vous serez surpris de constater que les avis divergent. Alors à qui se fier? Certainement pas au premier bouquin venu écrit par un pianiste qui a sa propre technique. Cette physiologie ne vous permettra pas forcément de pouvoir faire la même chose. Samson François jouait mains à plat au grand désarroi de sa prof Marguerite Long...LE PAPIER NE REFUSE PAS D'ENCRE !!!!!!!!!
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Re, à mon sens, la meilleure méthode pour apprendre le piano c'est la partition, le clavier et les suggestions du maître...Il n'y a pas de méthode en lisant un simple un livre. Chaque individu a déjà sa "technique" en arrivant au monde. S'il est doué, il connait déjà le piano il ne reste plus qu'à le développer. A bientôt.
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egtegt
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Message par egtegt »

Et comment on fait si on n'a pas ce don ? On n'a pas le droit d'apprendre le piano ? Ou plutôt de ne pas l'apprendre puisque c'est inné :)

En fait, ça ne m'intéresse pas tellement de savoir comment Samson François ou Claudio Arrau ont appris le piano. Parce que je sais trés bien que je ne joue pas dans la même catégorie. Ce qui les préoccupe n'a rien à voir avec ce qui me préoccupe, malheureusement :( Quand je parle exécution et technique, ils parlent (ou plutôt parlaient) interprétation.

J'aimerais bien en être à ce stade, mais malheureusement, en ce qui me concerne, la technique n'est pas un don, alors il faut que je l'apprenne :(
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Bonjour Egtegt, j'ai dit: "S'IL EST DOUE", il connait déjà le piano il ne reste plus qu'à le développer; cela ne veut pas dire qu'un individu moins doué n'a pas le droit d'apprendre le piano et d'arriver à un certain niveau; mais il aura plus de difficultés et mettra plus de temps que l'artiste né.

Ne me fais pas dire ce que je ne veux pas dire...A bientôt, André.
Syl
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Message par Syl »

André Quesne a écrit :Re, à mon sens, la meilleure méthode pour apprendre le piano c'est la partition, le clavier et les suggestions du maître....
Encore faut-il trouver le "maître". Ce n'est hélas pas mon prof actuel. Ils sont où ces "maîtres" qui pourraient donner des cours à des adultes (peut-être dans certains conservatoires mais les adultes dans les conservatoires? voir un topic précédent). Pas évident à trouver...
Lire des conseils type Chang (ou d'ailleurs ceux donnés dans ce forum) permet d'ouvrir de nouveaux horizons, d'essayer de nouvelles choses auxquelles on n'avait pas pensé...
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egtegt
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Message par egtegt »

André Quesne a écrit :Bonjour Egtegt, j'ai dit: "S'IL EST DOUE", il connait déjà le piano il ne reste plus qu'à le développer; cela ne veut pas dire qu'un individu moins doué n'a pas le droit d'apprendre le piano et d'arriver à un certain niveau; mais il aura plus de difficultés et mettra plus de temps que l'artiste né.

Ne me fais pas dire ce que je ne veux pas dire...A bientôt, André.
En ce qui me concerne, le piano inné, j'ai du mal à y croire. Que certains soient plus rapides à apprendre, je veux bien, mais celui qui sait déjà jouer du piano dans son berceau ....

Celà dit ta réponse est tout de même drôlement vague : la partition, le clavier et les suggestions du maître ? Quelle partition ? Quel maître ? Et surtout : ce maître, comment il fait passer son art ?

Je vais enfoncer une porte ouverte, mais tout le monde sait que les meilleurs dans une discipline sont rarement les meilleurs professeurs. Ce qui implique que transmettre son savoir est un peu plus complexe que de simplement exposer ses connaissances. J'en sais quelque chose pour avoir fait quelques formations dans mon domaine.

Donc on revient toujours au même problème : on a d'un côté des gens qui savent jouer du piano et de l'autre des des gens qui veulent apprendre. Quelle est la meilleure méthode pour y arriver ?
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BM607
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Message par BM607 »

Tiens ca faisait plusieurs jours que je n'avais pas fait mon parallèle préféré entre sport et piano, ca me manquait ; là le débat m'ouvre plus qu'un chemin, c'est un boulevard (les maréchaux à Paris avant le tram').

Le livre de Chang ainsi qu'il a été dit par plusieurs ne parle que d'apprentissage de technique et non pas du reste (bien que certains aspects soient abordé de manière plus anecdotiques) ; rien à avoir par exemple avec le livre (que je viens juste de commencer) de NEUHAUS sur l'art du piano qui traite (au point de lecture où j'en suis) de la musique au piano et non de la manière d'éviter les murs de vitesse ou d'enrouler les arpèges.
Partant de là, tout d'abord on peut supposer que de toute façon une personne très douée sans aucune méthode fera mieux qu'un autre très peu doué avec la meilleure méthode, mais celà n'est pas forcément le débat, et pour moi le débat n'est pas non plus de dire qu'il y a des méthodes applicables aux "doués" et d'autres applicables aux "pas doués".

En Course à pied, pendant des années on a fait n'importe quoi : les plus doués couraient plus vite que les moins doués, avaient leurs méthodes empiriques, qui étaient copiées par les moins doués (c'est d'ailleurs encore un peu vrai) et ca marchait plus ou moins, mais les doués étaient (et restent) devant dans les courses.

Une bête comme Zatopek a testé des choses nouvelles, et a obtenu des résultats, il a été copié ; il faisait des séries de 40 x 400 m en 1min20, on a cherché à faire pareil, il faisait 29min sur 10000 m. Il a cherché à faire progresser les choses, ce type d'entraînement était nouveau, il en avait assez de répéter bêtement le HANON de la course à pied, il se trompait un peu c'est normal, on ne peut en partant de méthode empiriques trouver la vérité du premier coup, mais il a fait progresser les choses.

Maintenant on a bien progressé dans nos connaissances car on a fait l'effort de tester et de comprendre, on sait qu'avec ses capacités il aurait fallu qu'il fasse 12 fois 400 m vers 1 min 03 et il aurait couru ses 10000 m en 27min (je schématise, il y a d'autres séances à rajouter, des erreurs à éviter, ...). Un bon coureur national de l'époque qui aurait fait des séances "modernes" en faisant 10 x 1 min 06 (car étant moins doué, il n'aurait pu faire 10 x 1 min 03) aurait écrasé Zatopek qui était pourtant un monstre à son époque !

Donc CC CHANG se trompe probablement dans certains cas, est approximatif (en tant qu'ingé certaines parties m'ont laissé sceptique car il ne démontre par beaucoup, sur la cinétique des marteaux par exemple), mais au moins il cherche ; il fait des 40 x 400 m en 1min20, on attend maintenant le successeur qui prendra la relève et montrera comment mieux faire.
Et, comme souvent les américains, il n'hésite pas à tout bousculer ou remettre en question, c'est parfois surprenant pour notre mentalité française, mais ils n'ont pas que des échecs dans leurs activités, n'est-ce pas ? Même si ca choque l'esprit français (sauf ceux qui ont travaillé avec les américains et connaissent leur puissance dans certains domaines).

Le style d'ailleurs est celui qu'on retrouve dans les ouvrages ou les discussions de vulgarisation, assez imagé et direct, pas littéraire, ni même un véritable article technique, mais un article de vulgarisation.

Ce qu'il ya a c'est que les sommes investies dans le sport (que ce soit pour des raisons de sponsoring ou de fiertés nationales) n'ont rien à voir avec celles investies dans la musique savante, donc on peut craindre plus de difficultés à progresser dans ce domaine précis.

BM

NB : et comme on le dit souvent ici ou ailleurs, après avoir appris le piano, reste le plus dur à apprendre, la musique !
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Re Egtegt, je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre...bien entendu un bébé ne sait pas jouer de piano dans son berceau...s'il doit devenir un grand artiste, il a déjà cette faculté en lui qu'il faudra développer. S'il trouve quelques conseils, il ne trouvera pas la potion magique dans les livres. BM l'explique très bien et si tu te passionnes pour la course à pieds ce n'est pas en lisant dans ton fauteuil que tu deviendras performant. Quant à la partition et au clavier, comment veux-tu faire autrement pour apprendre à jouer du piano? Les suggestions du maître seront appréciées par l'élève bien que sa pédagogie soit différente d'un autre; si cela est possible, il est intéressant d'en changer quelquefois. Entr'autre, il y a de très bons pianistes pas forcément bons pédagogues...
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egtegt
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Message par egtegt »

André Quesne a écrit :Re Egtegt, je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre...bien entendu un bébé ne sait pas jouer de piano dans son berceau...s'il doit devenir un grand artiste, il a déjà cette faculté en lui qu'il faudra développer. S'il trouve quelques conseils, il ne trouvera pas la potion magique dans les livres. BM l'explique très bien et si tu te passionnes pour la course à pieds ce n'est pas en lisant dans ton fauteuil que tu deviendras performant. Quant à la partition et au clavier, comment veux-tu faire autrement pour apprendre à jouer du piano? Les suggestions du maître seront appréciées par l'élève bien que sa pédagogie soit différente d'un autre; si cela est possible, il est intéressant d'en changer quelquefois. Entr'autre, il y a de très bons pianistes pas forcément bons pédagogues...
Si si ! Je pense t'avoir compris. J'ai répondu sous forme de boutade mais en fait, je ne crois pas tellement au principe des facultés déjà existantes qu'on développe seulement. Pour moi on apprend, simplement les vitesses d'apprentissage sont variables en fonction des facultés et surtout de l'intérêt qu'on porte à la discipline.

Déjà une différence pour la course à pieds car à la base, la marche est un reflexe, pas une discipline apprise, comme le piano.

Je ne voulais pas dire qu'il ne faut pas de partition ni de clavier, encore moins que le maître est inutile (bien que je préfére le terme de professeur) mais simplement que celà ne suffit pas à mon sens à définir une bonne méthode d'apprentissage, loin de là.

C'est comme si, pour garder la comparaison avec la course, je disais que pour devenir un bon coureur, il faut de bonnes chaussures et courir. tout est vrai, mais ça ne sert à rien.

Ce qui m'intéresse, c'est justement ce qu'il y a en plus. Je pense que chacun, et chaque professeur à une méthode de travail et d'apprentissage différente, et certaines sont plus efficaces que d'autres. Ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de trouver lesquelles, et éventuellement des nouvelles.
Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

egtegt a écrit :...en fait, je ne crois pas tellement au principe des facultés déjà existantes qu'on développe seulement. Pour moi on apprend, simplement les vitesses d'apprentissage sont variables en fonction des facultés et surtout de l'intérêt qu'on porte à la discipline
Oh, tu es sûr de ça? Moi, je n'en suis pas convaincu du tout. Bien sûr, il y a des personnes qui apprennent plus vite que les autres, mais si tous les hommes naissaient égaux, ca se saurait... non? C'est une très belle idée de le croire, mais soyons réalistes.

Par exemple, il y a des gens qui n'ont aucune oreille, et je pense notamment au recrutement d'un chanteur cette année, (dont la mère était prof de chant au Conservatoire), et qui n'avait ni le sens du rythme, ni d'oreille. Et ce n'est pas parcequ'il a manqué d'un environnement propice! Il a été pistonné par sa maman pour suivre des cours, mais n'a pas été retenu par la prof avec qui je travaille. Il en était désespéré, son rêve était de devenir chanteur lyrique.
Samson
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Message par Samson »

Evidement, s'agissant de Chang j'ai fais court et un peu provoc... pas dans la nuance, mais j'avais déjà dit ici, il y a un an ce que je trouve positif dans cet ouvrage.

Je trouve intéressante ta réponse, Quasimodo, en ce sens qu'elle pointe le fond du problème qui me chatouille, et dépasse les plans littéraires ou pianistiques :
c’est de l’ « American English » simple, structuré et parfaitement intelligible, ce qui est idéal pour un ouvrage de ce type, s’adressant à un large public. Je suis de ceux qui pensent qu’en matière de communication, la compréhension doit primer sur le style.
On peut allez très loin sur ce principe, et visiblement, il fait recette
sur chez nos ados à l'écrit, à l'oral, (et refléchissons-y, aussi en musique par conséquent...)

Si je suis, entre autres, musicien, c'est sans doute parce que je sens, j'ai appris, et je constate, en musique autant qu'ailleurs qu'il n'y a pas de communication, plus généralement de pensée indépendante du style.
L'un est la concrétisation de l'autre.
Sinon, pourquoi s'emmerder à parler d'interpretation musicale ? Pourquoi utiliser une grammaire à l'écrit... préfèrer un auteur à un autre, une langue à une autre, etc. ?

Nous sommes donc très, mais alors très éloignés sur ce point.

Sur l'anti-américanisme, - je suis plutôt américanophile façon Revel - il n'y a pas grand rapport. Le projet de niveller la culture mondiale pas le bas, par une sous langue véhiculaire, n'est pas américain...
simplement l'ignorance - pour rester poli - fédère plus facilement que toute autre chose, l'histoire et la vie nous l'enseigne.
On est pas tenu d'entrer au club au seul motif de la majorité.

Si cette langue 'Changesque' peut te sembler aujourd'hui "simple, structurée et parfaitement intelligible", alors c'est qu'on est entrain d'atteindre un dégré de décadence assez inédit.
Dont acte.

Sur le projet d'étudier l'art d'apprendre qui serait l'intérêt du livre :
juste une question : apprendre quoi ? Il n'y pas a une ligne d'analyse sur le sens du geste musical, l'esthétique, les problématiques à poser en termes musical pour fonder une méthodologie.
Quand même génant.

Dès lors on traite un sujet non défini, délimité.

Mais celà 'sonne bien', pragmatique parce que les milliers de pianistes qui bricolent ou qui étudient à grand peine de par le monde se retrouve bien dans les problèmes soit disant traités.
Au mythe de la méthode miracle s'ajoute la logique de la gratuité du net, et donc en plus, pour suivre l'objection, l'affranchissement des contraintes linguistiques...

D'où ma comparaison avec un certain démagogue du cru. Diable !
J'ai touché un tabou du politiquement correct !

Précisément, tu as bien raison Quasimodo, c'est de la 'com' pur porc, tout ça. Et donc la langue va très bien avec.

CQFD.
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Samson bonsoir, tu me fais rire en employant ce terme CQFD; si ça continue on va se retrouver sur un forum de transmission radio puisque tu emploies le code Q qui est le code international des transmissions...je plaisante et mille excuses pour la dérive de fréquence...
Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

Pardon de me mêler de cette conversation entre vous (Quasimodo et Samson), mais après tout ce forum est public... :lol:

Bien. Comme toujours avec toi, Samson, je comprend le sens général de ton propos, mais dès que j'essaie de rentrer dans les détails, je n'y parviens pas.

Bien sûr, certaines choses que tu énonces sont exactes, et je suis d'accord notamment sur la phrase suivante :
Sur le projet d'étudier l'art d'apprendre qui serait l'intérêt du livre : juste une question : apprendre quoi ? Il n'y pas a une ligne d'analyse sur le sens du geste musical, l'esthétique, les problématiques à poser en termes musical pour fonder une méthodologie.
Certes, c'est exact. Mais franchement, pour quelqu'un qui commence à peine le piano, est-il nécessaire de commencer par aborder l'esthétique et le sens du geste musical? Je pense que non.
Je ne suis pas professeur comme toi, mais j'ai appris avec une excellente professeur qui avait une vraie passion pour son métier, et qui a formé de brillants élèves (moi, je faisais parti des moyens). Toujours est-il qu'elle n'avait pas d'élèves médiocres, et même avec les pires éléments, elle arrivait à en sortir toujours quelque chose de propre et musical. Il n'y a pas de miracles, c'est son enseignement qui était de qualité. Et la première année de son enseignement aservi a poser des bases très simples, et ce n'était pas de la musique à proprement parler.

C'est pourquoi il ne faut pas tout mélanger. Ce dont tu parles dans la phrase citée au-dessus ne s'adresse en aucune manière à des débutants qui commencent le piano.

Bien sûr, la musique est un tout, et l'apprendre dans n'importe quel livre de manière théorique (aussi merveilleux soit-il) n'est pas une bonne manière. C'est un excellent complément, mais je reste persuadé qu'il faut un (bon) professeur qui parvienne à vous motiver, vous exalter, vous encourager, vous engueuler, vous faire prendre conscience de vos limites et de vos qualités.
Il est évident que le but du livre de Chang n'est pas celui-là, et qu'aucun livre ne peut remplacer l'enseignement direct avec un élève. Dans ce livre, il donne quelques trucs que j'ai moi-même appris, et pourtant je n'ai pas appris l'Ecole Française. On m'a toujours appris que la technique est un moyen et non une fin : il faut la maîtriser complètement pour être capable d'exprimer musicalement ses émotions, son interprétation. Et on est bien obligé de commencer par là la première année.

Il y a des incontournables à connaître , des choses basiques, très simples qui nécessitent d'être répétées. Chang les énonce, avec beaucoup de maladresse certes, mais ce bouquin a le mérite de rassembler quelques points clés.

Tout le monde ne peut pas se payer un prof à 100 euros le cours. Et même quand on trouve un professeur, il peut faire plus de dégâts que la lecture du livre de Chang.

Loin de moi l'idée de défendre ce livre contre vents et marées, mais il expose simplement les problèmes de bases, et je ne connais pas d'autres bouquins qui soient aussi synthétiques. Ce serait un peu comme une revue de la littérature, sauf qu'il n'y a jamais eu de littérature sur des sujets aussi basiques que ceux-là.

Je ne sais pas comment tu enseignes à des débutants mais j'ose penser, même si je ne suis pas professeur, qu'il n'y a pas 36 manières de poser les bases pianistiques. C'est quand l'élève commence à comprendre ce qu'est le piano, ce qu'est jouer du piano et donc ce qu'est l'expression musicale, que l'enseignement peut varier à l'infini. Ce n'est pas ce que Chang fait ici.

En résumé, le livre de Chang s'adresse à de vrais débutants, mais selon moi, il constitue un complément à un enseignement avec un prof.

PS : allez, un peu de provoc pour terminer :wink: : quand on prétend que le nivellement par le bas est une catastrophe (ce en quoi je suis d'accord) et lorsqu'on défend avec ardeur notre belle langue française, il serait de bon ton de faire moins de 5 fautes d'orthographe dans un message... :wink:
Sans rancune :lol: !
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Bonsoir Egtegt, Jean-Luc confirme ce que j'ai dit. Personnellement je ne me prends pas pour quelqu'un de doué cependant lorsque j'avais 4 ou 5 ans, mes parents m'avaient acheté un petit piano d'enfant (que j'ai gardé en souvenir) lorsque j'entendais un air j'étais capable de le reproduire aussitôt sur ce petit piano...j'avais peut-être une prédisposition pour la musique et aujourd'hui c'est toujours de piano qu'il s'agit...Bien amicalement, André.
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

QUASI SAMSON RESTONS ZEN!

pour résumer, Quasi dans un de tes précédents messages, tu donne l'impression que c'est facile de jouer du piano si l'on en joue depuis l'enfance...Ben figure toi que NON!

Ce qui est difficile, c'est de conserver ses acquis et là franchement c'est plus que rude et d'AUGMENTER LA VITESSE OUI MONSIEUR, c'est pas parce que tout va bien au niveau d'octaves par exemple que Mister Thumb va forcément faire ce qu'on lui dit de faire! les passages d'arpèges viruoses qui vont dans tout les sens nécessite toujours un investissement immense qui reste toujours aussi repoussant!

Mais bon concentrons-nous sur l'essentiel:

La méthode de chang te propose une sorte de raccourci casse-gueule...La méthode pouce dessus présente un avantage okay c'est que c'est easy c'est rapide tout le monde il est beau, tout le monde il est content merci Chang!

MAIS ce que l'on n'exhibe pas, c'est que la méthode pouce dessus nécessite de lever la main du contact avec l'instrument, en dehors de la peine physique qui s'ensuit, il faut compter avec l'éloignement physique de la main et de la touche ce qui rend la chose un peu scabreuse.

Une méthode pouce DESSOUS comme je l'ai apprise permet de jouer une gamme parfaitement legato, sans perdre les pédales, la vitesse venant avec la capacité de chacun à anticiper le moment où le pouce va passer par dessous les autres doigts!
Totalement fan de la 2ème Ballade de Chopin...
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quasimodo
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Message par quasimodo »

Samson a écrit :Je trouve intéressante ta réponse, Quasimodo, en ce sens qu'elle pointe le fond du problème qui me chatouille, et dépasse les plans littéraires ou pianistiques :
c’est de l’ « American English » simple, structuré et parfaitement intelligible, ce qui est idéal pour un ouvrage de ce type, s’adressant à un large public. Je suis de ceux qui pensent qu’en matière de communication, la compréhension doit primer sur le style.
On peut allez très loin sur ce principe, et visiblement, il fait recette
sur chez nos ados à l'écrit, à l'oral, (et refléchissons-y, aussi en musique par conséquent...)

Si je suis, entre autres, musicien, c'est sans doute parce que je sens, j'ai appris, et je constate, en musique autant qu'ailleurs qu'il n'y a pas de communication, plus généralement de pensée indépendante du style.
L'un est la concrétisation de l'autre.
Sinon, pourquoi s'emmerder à parler d'interpretation musicale ? Pourquoi utiliser une grammaire à l'écrit... préfèrer un auteur à un autre, une langue à une autre, etc. ?
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit… Il y a évidemment un monde entre le langage SMS, les dialectes ephemeres des bandes d’ado et l’anglais basique mais correct de Chang.

Par ailleurs l’idée que l’expression musicale (et plus généralement artistique) est une forme de communication reste un vaste débat philosophique… ou sémantique. Lorsque j’utilise le terme communication je l’entends au sens technique, à savoir la transmission d’informations entre un émetteur et un récepteur. La musique ne transmet pas d’information, elle véhicule de la beauté et/ou des émotions. Pour cette raison je suis très réticent, pour ne pas dire allergique, à la comparaison musique/langage, je lis ça et là des expressions comme « grammaire musicale », je trouve cela totalement absurde, hérétique.

Le pragmatisme veut que, quel que soit le niveau de langue dont on est capable, il n’a aucune importance si l’on est incapable de se faire comprendre. On est plus ou moins tenu de s’adapter au niveau de la population ciblée. Cela peut être déplaisant mais soit on l’accepte, soit on se résout à ne s’adresser qu’à une partie minime de l’auditoire potentiel.
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