Okay a écrit :Ce n'est pas une question évidente. Je me dis qu'avec ce type de critère, je n'aurais pas le droit de participer, ayant un prix du CNR de Paris. Je me considère cependant comme un vrai amateur, puisque je l'ai obtenu en 2003, n'ai pas pris un seul cours de piano depuis, et ai un job à temps plein à des années lumières de la musique.
C'est clairement compliqué.
Je prends des cours avec une concertiste internationale, et espère donner au printemps des concerts avec une violoniste professionnelle dans un cadre juridique déclaré (à la sacem, via une association). Du coup je pourrais recevoir un cachet officiel... et franchir ainsi le rubicond ?!? (ou le styx

).
Pourtant j'ai arrêté le piano pendant 15 ans, et j'ai un job fantastique que je ne quitterai pour rien au monde. Je me sens parfaitement amateur au sens le plus noble du terme!
C'est difficile de mettre des catégories, ou d'essayer de "juridifier" le truc au nom d'un concours qui aurait un certain label (international machin). Le concours dont nous parlons dépend essentiellement de son organisateur qui souhaite finalement voir des gens qui lui ressemble. Qui pourrait l'en blâmer? Tant qu'il s'agit d'initiatives privées, on ne peut pas dire grand chose, si? On n'a qu'à organiser un concours international PM si on n'est pas content !
Il pourrait y avoir des catégories, un peu comme à St Pétersbourg, mais on voit venir les discussions sans fin qui ne reflèteraient que l'immense diversité des profils.
Finalement, la volonté des participants, c'est quoi: esprit de compèt (ça pourquoi pas), mais surtout volonté de reconnaissance et d'obtention d'un caisse de résonance (pub) pour passer la vitesse supérieure côté concerts et contacts musicaux. Tout ceci, en particulier surtout les 2 derniers points, serait moins nécessaire si nous étions plus d'emblée en contact voire osmose avec d'autres amateurs, pros ou semi-pros. Par exemple si les conservatoires remplissaient mieux leur rôle d'éducation tout au long de la vie, plutôt que de vouloir à tout prix former des gens à des carrières pro (parce qu'on parle piano ici, on ne se rend plus trop compte qu'il faut des bassonistes dans pas mal d'orchestres, que ça ne courre pas les rues, et qu'il est hors de question pour un orchestre régional ou national d'embaucher un amateur fût il de très haut niveau) au prix d'un enseignement réservés au jeunes (aisés du centre ville) complètement rétrograde (solfège!!)... je m'égare....
L'idéal serait d'avoir plus d'occasions de jouer avec d'autres amateurs et surtout avec des professionnels. Ca voudrait dire avant tout
simplifier l'accès à l'art, pour éviter d'avoir à déclarer les concerts payants et les cachets, ce qui débouche sur la multiplication des concerts au chapeau. Ce point entraîne mécaniquement la non participation des pros qui vivent sur le statut d'intermittent et on besoin de déclarer leur quota d'heures. C'est essentiellement ça qui sépare le monde des pros et celui des amateurs, bien plus que le niveau musical: les uns ont tous leur temps à perdre, les autres comptent leurs heures...
Vaste programme donc!
Sans parler bien sûr de la maladie des diplômes qui font qu'en France c'est ça qui fait la différence et sépare 2 mondes et mets les gens dans des cases pro/papro à l'âge de 25ans (exactement comme les grands écoles d'ingénieurs, sciences po ou ENA) alors qu'en musique on progresse toute sa vie.
Moi je dirais que c'est un peu à nous grands amateurs de nous prendre en main: chercher des contacts, organiser des concerts officiels ou pas via la création où la participation à une association, se rendre compte que certains pros ou semi pros sont effectivement prêt à faire des démarches "amateurs". Après c'est du donnant-donnant de bon aloi: je joue avec vous ou vous donne une master class, et en échange vous me montez un concert payant le lendemain.. etc... Je pense que chez les cordistes c'est plus répandu comme habitude... Mais ça demande du boulot d'organisation tout ça, et les journées ne font que 24h
