Jean-Luc a écrit :Je suis tombé sur cet article (l'auteur est d'origine flamande) qui m'a interpellé et m'a fait poser pas mal de questions. Sans vouloir faire de politique sur ce forum, je voulais juste partager cette vision avec vous. C'est une vision parmi d'autres.
Si ça t'intéresse Jean-Luc je peux te donner par MP un lien de blog (dont je suis aussi modo) qui fait de la réinformation ; je me permets de te faire cette proposition car ce lien y a été cité il y a quelques heures (j'avais donc déjà lu l'article), mais il y a beaucoup d'autres liens encore, qui pourraient peut-être t'intéresser puisque tu as apprécié celui-là.
Je ne m'étendrais pas davantage non plus bien sûr (assez à faire là-bas en ce moment, en plus) ni ne mettrai ici aucun des liens.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
Whaou, c'est ça être civilisé. Vive la culture qui aide à la réflexion, afin de chercher des solutions qui vont au-delà de couper la main aux voleurs.
BM je veux bien aussi le lien.
Edit: je n'efface pas mon message parce que je n'aime pas ça, mais je n'aurais peut-être pas du me lancer dans quelque chose qui peut appeler à polémique. Donc je ne répondrai pas si discussion s'engage.
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
Marie-france a écrit :J'ai été prévenue de bonne source par ceci:
"Vous risquez de recevoir un mail nommé "on est tous Paris" qui est diffusé à grande échelle depuis ce WEEK-END.
Dans ce message une photo de bébé avec un bracelet de naissance où il est écrit "on est tous PARIS" vous invitant à cliquer sur la photo.
Ce message contient un malware (virus) qui permet de prendre le controle à distance de votre ordinateur et de récupérer toutes vos données et mots de passe.
Source : service de cyber criminalité du ministère de la défense.
Donc, envoyez ce message à vos contacts. C'est urgent et ca va très vite, ca circule depuis dimanche.
La confirmation de cette info a été diffusée sur EUROPE 1 ce matin."
Ce serait peut-être mieux de mettre ça dans la rubrique Piano qui est plus vue, mais je ne sais pas si je peux
Amis d'anonymous, si vous nous lisez, je pense que l'abruti fini derrière ça mérite aussi d'être privé d'accès internet pendant quelque temps.
Nox tu as raison, et je suis désolée d'avoir fait suivre ce message. J'aurais dû vérifier. Ce qui m'étonne le plus c'est que j'ai eu connaissance de ce mail par une personne qui n'aurait pas dû être dans l'erreur vue sa profession. J'en suis donc désolée et étonnée. Déjà que je n'interviens plus beaucoup sur le forum, si en plus c'est pour dire n'importe quoi
Marie-france a écrit :
Nox tu as raison, et je suis désolée d'avoir fait suivre ce message. J'aurais dû vérifier. Ce qui m'étonne le plus c'est que j'ai eu connaissance de ce mail par une personne qui n'aurait pas dû être dans l'erreur vue sa profession. J'en suis donc désolée et étonnée. Déjà que je n'interviens plus beaucoup sur le forum, si en plus c'est pour dire n'importe quoi
Mais non Marie-France, il vaut mieux être trop prudent que de s'engouffrer dans n'importe quoi, ce genre de message aurait pu ne pas être un fake !
Tout à fait ! Par contre attention, ce n'est pas forcément qu'une mauvaise blague, et le fake peut lui même être malveillant (un but classique est de récupérer des adresses email pour envoi de spam).
Il ne faut jamais relayer ces messages (enlèvement, virus, ou même powerpoint marrant ayant été transféré 50 fois...).
Pour revenir au sujet, je laisse parler ceux qui le font mieux que moi.
"Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris
Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est si fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai
Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré"
L.Aragon
Jean-Luc a écrit :Je suis tombé sur cet article (l'auteur est d'origine flamande) qui m'a interpellé et m'a fait poser pas mal de questions. Sans vouloir faire de politique sur ce forum, je voulais juste partager cette vision avec vous. C'est une vision parmi d'autres.
Si ça t'intéresse Jean-Luc je peux te donner par MP un lien de blog (dont je suis aussi modo) qui fait de la réinformation ; je me permets de te faire cette proposition car ce lien y a été cité il y a quelques heures (j'avais donc déjà lu l'article), mais il y a beaucoup d'autres liens encore, qui pourraient peut-être t'intéresser puisque tu as apprécié celui-là.
Hem... Pour ma part, je trouve ça simpliste, comme analyse. Le parallèle avec le précédent américain ne tient pas. En 2001, il s'agissait d'éradiquer le terrorisme d'Afghanistan, ce que toute la communauté internationale a approuvé et qui a donné (au moins partiellement) ses fruits.
L'erreur, la faute énorme, stupide, monumentale, de Dobbelyou (définitivement aussi crétin que son père pouvait être avisé) a été de céder aux lobbies du pétrole et aux faucons (style Cheney et "Rumsfeld-marechal") et de prétexter la présence d'armes de destruction massive (un mensonge éhonté qui n'a dupé personne, surtout pas le pauvre Colin Powell obligé de faire semblant d'y croire) pour aller renverser Saddam Hussein, simplement en espérant que les nouveaux dirigeants seraient prêts à livrer le pétrole irakien à ces salopards cupides.
Je n'ai aucune envie de défendre Flanby, mais il est loin de ce genre de considérations. La seule chose qu'on peut craindre de lui, c'est sa tendance à jouer les matamores pour prouver qu'il vaut plus qu'un capitaine de pédalo. Cette tendance l'a beaucoup poussé à faire des bêtises, il va peut-être se calmer un peu, maintenant (je précise que je ne pense guère mieux, voire pire, de son prédecesseur).
Petite anecdote. Constatation ce matin du très peu de monde présent dans le super marché de ma petite ville, très éloignée de Paris. Selon une employée que je connaît, c'était pire encore hier. Cette employée m'a de plus confiée que la direction du magasin à fait observer, hier, une minute de silence par toutes les personnes présentes. Pendant ce petit moment de recueillement, certaines personnes ont ostensiblement marché en tapant bruyamment du pied.
Tout le monde il n'est pas beau, tout le monde il n'est pas gentil.
Ce midi, concert avec deux pianos à Cortot, avec Michael Wladkowski et Steven Silverman, devant une salle bien remplie.
Ils ont joué d'abord la sonate de Brahms pour deux pianos en fa mineur, op.34 bis, rarement donnée, et intéressante en ce qu'elle est l'étape intermédiaire entre un quintette à cordes dont Brahms ne fut pas satisfait et le fameux et superbe quintette avec piano op.34 que Brahms réalisa à la demande de Hermann Levi sur la base de la sonate pour deux pianos. Je trouve la version quintette avec piano bien plus séduisante que la version pour deux pianos, qui m'a paru en fait assez ennuyeuse et qui pâtissait un peu d'un manque de coordination précise entre les deux pianistes.
Ensuite, changement d'atmosphère avec la belle et émouvante suite de Debussy pour deux pianos, En blanc et noir, écrite pendant la Grande Guerre. Le second mouvement est particulièrement émouvant et approprié pour l'atmosphère de ce fil. Son épigraphe provient de la Ballade contre les ennemis de la France de Villon : Prince, porté soit des serfs Eolus
En la forest où domine Glaucus
Ou privé soit de paix et d'espérance
Car digne n'est de posséder vertus
Qui mal vouldroit au Royaulme de France. https://www.youtube.com/watch?v=Ab6H-ul3Q5w
Je ne sais pas si quelqu'un a publié cette lettre de ce monsieur qui a perdu sa femme dans les attentats. Je trouve que cela vaut le détour :
“Vous n’aurez pas ma haine”
Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.
Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus."
Je viens de tomber là-dessus, c'est exactement ça !
" Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance...Le vice le plus désespérant est celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer. L'âme du meurtrier est aveugle et il n'y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.” Albert Camus. " La peste."
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
Lettre à ma génération : moi je n'irai pas qu'en terrasse
20 novembre 2015 - par Sarah Roubato
Salut
On se connaît pas mais je voulais quand même t’écrire. Il paraît qu’on devrait se comprendre, puisqu’on est de la même génération. Je suis française, je n’ai pas trente ans. Paris, c’est ma ville. J’ai grandi dans une école internationale où on était plus de quatre-vingt nationalités. J’ai beaucoup voyagé et je parle plusieurs langues. J’ai « des origines » comme on dit maghrébines. Je suis auteur compositeur interprète, artiste, et même un peu anthropologue.
J’ai toujours adoré les terrasses. La dernière fois que j’étais à Paris j’y ai passé des heures, dans les cafés des 10e 11e et 18e arrondissements. J’y ai écrit un livre qui s’appelle Chroniques de terrasse. Il est maintenant quelque part dans la pile de manuscrits de plusieurs maisons d’édition. Ça fait drôle d’y penser maintenant. J’aurais envie de rajouter quelques pages. Pourtant aujourd’hui, ce n’est pas en terrasse que j’ai envie d’aller.
Depuis plusieurs jours, on m’explique que c’est la liberté, la mixité et la légèreté de cette jeunesse qui a été attaquée, et que pour résister, il faut tous aller se boire des bières en terrasse. C’est joli comme symbole, c’est même plutôt cool comme mode de résistance. Je ne suis pas sûre que si les attentats prévus à la Défense avaient eu lieu, on aurait lancé des groupes facebook « TOUS EN COSTAR AU PIED DES GRATTE-CIELS ! » ni qu'on aurait crié notre fierté d’être un peuple d’employés et de patrons fiers de participer au capitalisme mondial, pas toi ?
On nous raconte qu’on a été attaqués parce qu’on est le grand modèle de la liberté et de la tolérance. De quoi se gargariser et mettre un pansement avec des coeurs sur la blessure de notre crise identitaire. Sauf qu'il existe beaucoup d’autres pays et de villes où la jeunesse est mixte, libre et festive. Vas donc voir les terrasses des cafés de Berlin, d’Amsterdam, de Barcelone, de Toronto, de Shanghai, d’Istanbul, de New York !
On a été attaqués parce que la France est une ancienne puissance coloniale du Moyen-Orient, parce que la France a bombardé certains pays en plongeant une main généreuse dans leurs ressources, parce que la France est accessible géographiquement, parce que la France est proche de la Belgique et qu’il est facile aux djihadistes belges et français de communiquer grâce à la langue, parce que la France est un terreau fertile pour recruter des djihadistes.
Oui je sais, la réalité est moins sexy que notre fantasme. Mais quand on y pense, c’est tant mieux, car si on a été attaqué pour ce qu’on est, alors on ne peut pas changer grand chose. Mais si on a été attaqué pour ce qu'on fait, alors on a des leviers d’action :
- S'engager dans la recherche pour trouver des énergies renouvelables, car quand le pétrole ne sera plus le baromètre de toute la géopolitique, le Moyen-Orient ne sera plus au centre de nos attentions. Et d'un coup le sort des Tibétains et des Congolais nous importera autant que celui des Palestiniens et des Syriens.
- S'engager pour trouver de nouveaux modèles politiques afin de ne plus déléguer les actions de nos pays à des hommes et des femmes formés en école d'administration qui décident que larguer des bombes, parfois c'est bien, ou qu'on peut commercer avec un pays qui n'est finalement qu'un Daesh qui a réussi.
- Les journalistes ont montré que les attentats ont éveillé des vocations de policiers chez beaucoup de jeunes. Tant mieux. Mais où sont les vocations d’éducateurs, d’enseignants, d’intervenants sociaux, de ceux qui empêchent de planter la graine djihadiste dans le terreau fertile qu’est la France ?
Si la seule réponse de la jeunesse française à ce qui deviendra une menace permanente est d’aller se boire des verres en terrasse et d'aller écouter es concerts, je ne suis pas sûre qu’on soit à la hauteur du symbole qu’on prétend être. L'attention que le monde nous porte en ce moment mériterait que l'on sorte de la jouissance de nos petits plaisirs personnels.
Ma mixité
Qu’on soit maghrébin, français, malien, chinois, kurde, musulman, juif, athée, bi homo ou hétéro, nous sommes tous les mêmes dès lors qu'on devient de bons petits soldats du néo-libéralisme et de la surconsommation. On aime le Nutella qui détruit des milliers d’hectares de forêt et décime les populations amazoniennes, on achète le dernier iphone et on grandit un peu plus les déchets avec les carcasses de nos anciens téléphones, on préfère les fringues pas chères teintes par des enfants du Bengladesh et de Chine, on dépense des centaines d'euros en maquillage testé sur les animaux et détruisant ce qu'il reste de ressources naturelles.
Ma mixité, ce sera d’aller à la rencontre de gens vraiment différents de moi. Des gens qui vivent à huit dans un deux pièces, peu importe leur origine et leur religion. Des enfants dans les hôpitaux, des détenus dans les prisons. Des vieilles femmes qui vivent seules. De ce gamin de douze ans à l'écart d'un groupe d'amis, toujours rejeté parce qu'il joue mal au foot, qui se renferme déjà sur lui-même. Des ados dans les banlieues qui ne sont jamais allés voir une pièce de théâtre. Ceux qui vivent dans des petits villages reculés où il n'y a plus aucun travail. Les petits caïds de carton qui s'insultent et en viennent aux mains parce que l'un n'a pas payé son cornet de frites au McDo. D'habitude quand ça arrive, qu'est-ce que tu fais ? Tu tournes la tête, tu ris, tu te rassures avec un petit "Et ben ça chauffe !" et tu retournes à ta conversation. Si tous ceux qui ont répondu à l'appel Tous en terrasse ! décidaient de consacrer quelques heures par semaine à ce type d'échange... il me semble que ça irait déjà mieux. Ça apportera à l'humanité sans doute un peu plus que la bière que tu bois en terrasse.
Ma liberté
Je ne vois pas en quoi faire partie du troupeau qui se rend chaque semaine aux messes festives du weekend est une marque de liberté. Ma liberté sera de prendre un autre chemin que celui qui passe par l’hyperconsommation. D’avoir un autre horizon que celui de la maison, de la voiture, des grands écrans, des vacances au soleil et du shopping.
Ma liberté sera celle de prendre le temps quand j'en ai envie, de ne pas m'affaler devant la télé en rentrant du boulot, d'avoir un travail qui ne me permet pas de savoir à quoi ressemblera ma journée.
Ma liberté, c'est de savoir que lorsque je voyage dans un pays étranger je ne suis pas en train de le défigurer un peu plus. C'est vivre quelque part où le ciel a encore ses étoiles la nuit. C'est flâner dans ma ville au hasard des rues. C'est avoir pu approcher une autre espèce que la mienne dans son environnement naturel.
Ma liberté, ce sera de savoir jouir et d'être plein, tout le contraire des plaisirs de la consommation qui créent un manque et le besoin de toujours plus. Ma liberté, ce sera d'avoir essayé de m'occuper de la beauté du monde. "Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête que quelque chose a changé pendant que nous passions" (Claude Lemesle).
Ma fête
Ma fête ne se trouve pas dans l’industrie du spectacle. Ma fête c'est quand j'encourage les petites salles de concert, les bars où le musicien joue pour rien, les petits théâtres de campagne construits dans une grange, les associations culturelles. Passer une journée avec un vieux qui vit tout seul, c’est une fête. Offrir un samedi de babysitting gratuit à une mère qui galère toute seule avec ses enfants, c’est une fête. Organiser des rencontres entre familles des quartiers défavorisés et familles plus aisées, et écouter l'histoire de chacun, c'est une fête.
La fête c’est ce qui sort du quotidien. Et si mon quotidien est de la consommation bruyante et lumineuse, chaque fois que je cultiverai une parole sans écran et une activité dont le but n’est pas de consommer, je serai dans la fête. Préparer un bon gueuleton, jouer de la gratte, aller marcher en forêt, lire des nouvelles et des contes à des jeunes qui sentent qu’ils ne font pas partie de notre société, quelle belle teuf !
N’allez pas me dire que je fais le jeu des djihadistes qui disent que nous sommes des décadents capitalistes… s’il vous plaît ! Ils n’ont pas le monopole de la critique de l’hyper-consommation, et de toute façon, ils boivent aux mêmes sources que les pays les plus capitalistes : le pétrole et le trafic d’armes.
Voilà. Je ne sais pas si on se croisera sur les mêmes terrasses ni dans les mêmes fêtes. Mais je voulais juste te dire que tu as le droit de te construire autrement que l'image que les médias te renvoient. Bien sûr qu'il faut continuer à aller en terrasse, mais qu'on ne prenne pas ce geste pour autre chose qu'une résistance symbolique qui n'aura que l'effet de nous rassurer, et sûrement pas d'impressionner les djihadistes (apparemment ils n'ont pas été très impressionnés par la marche du 11 janvier), et encore moins d'arrêter ceux qui sont en train de naître.
Ce qu’on est en train de vivre mérite que chacun se pose un instant à la terrasse de lui-même, et lève la tête pour regarder la société où il vit. Et qu isait... peut-être qu'un peu plus loin, dans un lambeau de ciel blanc accroché aux immeubles, il apercevra la société qu’il espère.
Sarah
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."