Interview exclusive vue par les PMistes

[Caralire]

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Le temps d'abord : dans ma vie de pianiste amateur, le piano est en concurrence avec beaucoup d'autres activités aussi chronophages qu'indispensables, et je manque de temps pour jouer a satiété. Un autre aspect de ce manque de temps est aussi sans doute le lot quotidien de tout pianiste, quel que soit son niveau : je ne pourrai jamais connaître tout le répertoire, ni même apprendre tous les morceaux de mes rêves.
Ce qui est difficile aussi, c'est le renoncement aux autres instruments : le pianiste, tout amateur qu'il soit, est pianiste car il est spécialiste de son instrument. Or cette spécialisation ne peut exister qu'en privilégiant cet instrument là, à l'exclusion des autres. Bien sur il ne m'est pas interdit d'étudier aussi le chant, la clarinette, le violoncelle ou la trompette, mais jamais je ne pourrai me revendiquer spécialiste de tous ces instruments en même temps, et les étudier serait certainement au détriment de mon piano, alors... Il me reste le renoncement.

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Parce que mon grand frère (+9) en jouait, et bien. L'instrument m'attirait, je voulais y toucher, sans souvent en obtenir l'autorisation, car ça cassait les oreilles de mes auditeurs! J'ai donc réclamé des cours, du patienter un an au solfège, et constaté un peu déçue que mes morceaux de la méthode rose n'avaient pas la classe des classiques de mon aîné!

Est-ce que les "les concerts publics" vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
Non pas mieux dans l'immédiat, ça ne s'est jamais produit. Mais j'aime avoir un public, partager ma musique. Et lorsque j'ai la chance d'avoir parmi mes auditeurs de bienveillants experts, je gagne des avis éclairés sur mon jeu et des axes de progression réels. À une date ultérieure je joue mieux, ils en sont témoins.

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
C'est la question la plus difficile je trouve. Lorsque je travaille, c'est la paix, le calme : la régularité d'une gamme me met en condition pour visiter le morceau et construire patiemment chaque note. Lorsque j'interprète un morceau où les difficultés techniques sont dépassées, c'est un voyage, un élan qui me transporte.

Comment Chopin doit-il être joué ?
En automne ! Les jours qui raccourcissent, les températures plus fraîches, me ramènent à l'intérieur la tête pleine de rouges et jaunes, de feuilles volantes.... La nature suit son rituel dans un tempo qui lui est propre. C'est le moment de placer Chopin sur le pupitre.

[Presto]

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Monter une gamme c'est pas facile, alors le reste ... Peut-être garder une pulsation stable, de l'intérieur, et ensuite jouer avec (la pulsation).

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
On m'a mis devant trop jeune parce que mes parents avaient acquis le porte chandeliers pour ma sœur, fallait que ça serve !
la question serait pourquoi j'ai continué, je sais pas, j'ai toujours aimé la musique depuis qu'est entrée à la maison la cassette de la petite musique de nuit de Mozart. Donc pourquoi le piano ? Peut-être son son, encore que ce ne soit peut-être pas le plus bel instrument, ses 88 touches et son côté polyphonique, sa virtuosité, sa puissance émotionnelle et aussi et surtout son répertoire.
Je lui en ai beaucoup voulu de n'être pas un instrument d'orchestre.

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
joker

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
l'impression de rentrer dans la musique, de m'en approcher au plus près. Donc un réel bonheur même s'il s'accompagne d'une insatisfaction profonde et de découragements qu'il faut aussi apprendre à domestiquer.

Comment Chopin doit-il être joué ?
Je sais pas, Chopin c'est le grand prince. La dernière question renvoie peut-être à la première... Ses grands interprètes le jouent chacun à leur manière . Je dirais un mariage entre rigueur et souplesse, une imagination sonore qui doit toujours se renouveler, à voir ... En fait j'en sais rien

[Presto]

VERITE ! quelle est ta technique secrète pour jouer des octaves rapides ?

C'est pourtant pas dur
ce qui donne ça (ahurissant)

[Kât]

tu peux donc raconter à vive voix environ 30 fois.

bon tu m'as convaincue

Je ne réponds donc qu'à une seule question, celle du pourquoi!

J'ai toujours détesté le piano.
Je n'aimais pas le côté percussif de sa sonorité, ce son blanc qui n'est jamais coloré par le vibrato, cette absence de sons filés et de possibilités de messa di voce, cette certaine 'non action' sur le son une fois qu'il est émis, on attend qu'il s'évanouisse, et ça arrive...vite...
Les répèts de chant avec piano n'étaient pas quelque chose de transcendant pour le coup

J'avais l'habitude d'écouter au boulot l'émission de France Musique "le Matin des Musiciens" (qui n'existe plus, hélas) tous les matins. Ce mercredi 23 avril 2014 (m'en souviens encore...) c'était une émission de Philippe Cassard qui portait sur les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt et plus particulièrement sur l'une des pièces de l'oeuvre, "Funérailles".

J'étais donc en train de bosser quand le glas terrible qui débute "Funérailles" a retenti dans mes écouteurs...
Cela a été un choc majeur dans ma vie de petite apprentie musicienne amateur. Un choc incroyable, qui a fait table rase de tout ce que je croyais penser du piano les trente années qui ont précédé, et même table rase de tout ce que je croyais penser de la musique en général.
Je n'avais jamais, au grand jamais entendu un piano sonner comme cela et j'étais à mille lieux d'imaginer qu'on pouvait en tirer une sonorité qui aurait fait frémir tout un pupitre de contrebasses. Je ne savais pas qu'un piano pouvait "gronder" ainsi, et j'ai été proprement pétrifiée d'abord de stupeur, puis de délire d'enthousiasme et de rage boulimique de trouver tout ce qui pouvait sonner comme cela.
Le soir venu, j'ai passé une bonne partie du début de la nuit sur youtube à télécharger comme une dingue tout ce qui me tombait sous la main estampillé Liszt. J'ai ainsi découvert la sonate, la danse macabre, le 2e concerto, la mephisto waltz, les années de pèlerinage,les rhapsodies hongroises, et évidemment , les harmonies poétiques et religieuses. Je n'ai évidemment pas digéré tout cela en une nuit, et pendant les 12 mois qui ont suivi, je n'ai plus écouté que Liszt, en long, en large, en travers...
Pour quelqu'un qui ne connaissait rien à rien au répertoire du piano, et qui écoutait plutôt Bach/Perotin/Guillaume de Machaut juste avant cette découverte, j'ai dû faire un effort de compréhension assez violent (d'ailleurs je reste encore sur le bas côté de la route concernant certaines études d'exécution transcendante, mais je ne désespère pas!!)

c'était donc au printemps, et dès ce moment là, l'idée d'apprendre le piano (pas pour jouer Liszt évidemment, mais au moins pour savoir un peu et déchiffrer mes partitions en chant) a germé dans ma tête et s'est installée... Jusqu'à l'été, je me disais que ce n'était qu'une marotte passagère et que cette fantaisie complètement déraisonnable finirait bien par me passer (c'est complètement déraisonnable, trois instruments, voire même parfaitement ridicule... ) Et en fait, cela n'est pas passé, pas du tout, et j'ai sauté le pas en achetant un clavier numérique pourri d'entrée de gamme en septembre, 'juste pour voir', comme ça Toujours 'juste pour voir', comme ça, j'ai commencé à prendre un ou deux cours en novembre...

Bon deux mois plus tard, je m'inscrivais sur PM et je demandais des infos sur les pianos acoustiques

Et le 20 décembre mon piano Petrof arrivait chez moi ....

Le truc peut être le plus dingue de cette histoire, c'est que ma propre mère, qui petite a vécu dans un château dont ses parents avait la garde et a eu l'occasion de patouiller le piano à queue du grand salon, (avant que la châtelaine ne s'en aperçoive et le ferme à clé...) a toujours rêvé d'apprendre le piano. Mon piano étant actuellement stationné à un étage de sa maison....vous devinez la suite: ma mère, à l'âge de ...76 ans et en n'ayant jamais touché un instrument de sa vie, a eu son premier cours de piano aujourd'hui........!!!!

Je crois que je dois beaucoup à Philippe Cassard, car l'arrivée du piano dans ma vie l'a tout simplement bouleversée et m'a changé en tant que personne. On a tous connu des moments plus ou moins laborieux dans nos vies, des moments où on a l'impression de surnager ou de se débattre dans une mer démontée. Le piano m'a été "envoyé" non pas comme une bouée, mais carrément comme un bateau. Et alors, on ne se noie plus.... Aussi, malgré l'emploi du temps militaire en résultant, je ne troquerai tout cela pour rien au monde. Je navigue....le reste attendra!!

[Line-Marie]

merci Kât, pour nous avoir raconté ta super histoire. Ahhhhh Funérailles. ...une pièce extraordinaire pour moi. ...que j'ai eu la chance de travailler avec passion et qui est à l'origine (malheureusement) de la phobie de mon voisin pour le piano. .....

[Oupsi]

Merci Kât de ce récit. C'est une très belle histoire et tel que c'est parti je crois que tu vas avoir beaucoup de joies dans ta vie d'élève pianiste!

[Lee]

Merci beaucoup Kât, je ne regrette pas mon indiscretion et d'avoir insisté.
C'était encore un vrai plaisir de lire ton histoire, et je souhaite un bel avenir de piano et à toi et ta maman.

[BluePhoenix05]

Aaaahhh les chanteurs qui méprisent le piano et les pianistes...

Moi c'est l'inverse, avant je ne comprenais pas comment on pouvait aimer le chant lyrique et aimer chanter dans ce style là (avec ces voix traffiquées et caverneuses, et des chanteurs qui "font la gueule") - maintenant je comprends mieux ainsi que d'autres styles de chant.

Mais Kât... il y a encore plein de questions auxquelles tu n'as pas répondu !!! Qu'est-ce que tu travailles? qu'est-ce que tu trouves difficile dans le piano par rapport aux autres instruments? que rêverais-tu de jouer? quels pianistes aimes-tu écouter? etc. Tu es mystérieuse!

Tu as de la chance d'être arrivée à comprendre et aimer Liszt.

[Arabesque44]

merci Kât, pour nous avoir raconté ta super histoire. Ahhhhh Funérailles. ...une pièce extraordinaire pour moi. ...que j'ai eu la chance de travailler avec passion et qui est à l'origine (malheureusement) de la phobie de mon voisin pour le piano. .....

J'ai tout de suite pensé à toi, et à ton cher voisin!
Kat, on entend sur Radio Classique vanter les mérites d'un bouquin qui rappelle ton histoire...C'est celle d'une femme adulte qui entend jouer "Mazeppa" ( version piano évidemment) décide d'apprendre le piano et devient concertiste ( le livre s'appelle "l'adulte prodige", puisses-tu l'imiter!)

Le plus difficile: accepter que ce ne soit pas parfait
Comment j'au commencé: un peu comme Okay. J'étudiais la guitare classique mais ça n'avançait pas comme j'espérais .Entre temps un piano était arrivé à la maison, et je m'y suis mise toute seule , je trouvais ça mille fois plus intéressant que la guitare, en effet un piano ça vous sort des sons bien clairs et nets, alors qu'à la guitare, dès qu'on a passé le stade du tout début , il faut jouer avec des positions plus difficiles sur le manche, "barrer" avec l'index, et ça fait "plonk" ou "dzoinngg" si on n'a pas assez de force ou si on n'est pas bien coordonné. Les morceaux qu'on apprend ne font guère plus d'effet au bout de 2 ans qu'au bout de 3 mois, c'est un peu ingrat et décevant. J'ai donc arrêté les cours de guitare, et un ou deux ans plus tard, j'ai pris de cours de piano.
Jouer en public: je ne l'ai jamais fait lors de mon premier apprentissage, à part pour l'épreuve du bac. Je me rend compte que c'est très motivant et que ça incite à apprendre les morceaux bien plus "à fond". Mais quel stress!
Ce que je ressens;
Ca va du découragement ( mais ça ne dure jamais) à l'euphorie totale, selon la façon donc je m'en sors...
Parfois aussi de belles émotions purement musicales, pas forcément en lien avec le degré de réussite; ce peut être à cause d'un contrechant que je découvre au sein d'une pièce que je croyais connaître, ou une harmonie inattendue, une transition bien amenée...
Comment Chopin doit être joué: déjà dit plusieurs fois, naturel et élégance. L'émotion doit venir toute seule. Surtout pas de chichis ou de mièvrerie.

[Lee]

Mais Kât... il y a encore plein de questions auxquelles tu n'as pas répondu !!! Qu'est-ce que tu travailles? qu'est-ce que tu trouves difficile dans le piano par rapport aux autres instruments? que rêverais-tu de jouer? quels pianistes aimes-tu écouter? etc. Tu es mystérieuse!

Mais voilà, suivant l'idée de Nox, Blue est le interviewer et Kât le nouvel interviewee !

[Kât]

Merci pour vos souhaits

Un voisin qui n'aime pas "Funérailles", mais quel mauvais voisin Strumpf!! Tu lui jouais ça les froides nuits d'hiver, quand la lune est voilée par d'informes nuages et qu'on entend hululer la chouette Sans rire, j'espère que tu es débarrassée de ce voisin!!

Arabesque, je ne connais pas ce livre, j'essaierai de le trouver, mais pour ce qui est de prodige, pour moi il faudra repasser

Blue, oh non, je ne prétends aucunement comprendre la musique de Liszt, je suis plutôt d'un naturel bête d'ailleurs, juste je l'aime furieusement....et ça suffit à mon bonheur...!
bon les autres questions, j'y répondrai plus tard si j'y arrive, là faut que je bosse mon vibrato, je faisais juste une pause parce que j'ai trop mal aux doigts

[Moderato Cantabile]

Merci Kât , ravie de réécouter (i.e. lire) ta si jolie histoire et cette fois-ci avec tous les détails ! J'ai tellement aimé t'entendre dire que cette émission avait "changé ta vie" : c'est si beau !
Et puis je suis enchantée à l'idée de ta maman se mettant à l'étude du piano : il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves ! Dis-lui bien qu'elle va y arriver et embrasse-la de ma part .

[Kât]

Merci beaucoup Moderato je lui transmettrai, ça lui fera très plaisir!

[Presto]

Si tu es fan de Liszt tu as ce superbe livre, c'est cher mais ça les vaut

[Arabesque44]

J'ai tellement aimé t'entendre dire que cette émission avait "changé ta vie" : c'est si beau !

Ca ne m'étonne qu'à moitié! Lorsque j'ai découvert ( grâce au forum) Philippe Cassard et "notes du traducteur", je m'étais déjà remise au piano, mais si ça n'avait pas été encore le cas, il m'y aurait poussée!
Je pensais être relativement imperméable à Liszt, mais l'écoute de 2 parmi les dernières émissions ( à propos des "allées de pèlerinage" Suisse et surtout Italie ) m'a fait reconsidérer complètement des préjugés stupides sur ce compositeur.
Et Samedi j'ai joué "Warum"... ( pourquoi? les fans de l'émission auront compris l'hommage je pense...J'avais prévu d'annoncer le morceau en détachant, comme Cassard: "Notes..du traducteur") mais le stress m'a fait oublier )

[Line-Marie]

.....Un voisin qui n'aime pas "Funérailles", mais quel mauvais voisin Strumpf!! Tu lui jouais ça les froides nuits d'hiver, quand la lune est voilée par d'informes nuages et qu'on entend hululer la chouette Sans rire, j'espère que tu es débarrassée de ce voisin!!:

non je ne suis pas débarrassée de mon jeune voisin qui habite la maison derrière la mienne. Mais grâce à lui, j'ai crée dans ma maison une pièce relativement insonorisée et j'y ai mis mon cher piano à queue. Nous pouvons ainsi , ma fille et moi , jouer autant que nous voulons sans plus déranger qui que ce soit.
...
Pour Funérailles : c'est arrivé un dimanche d'été où j'ai profité d'un quart d'heure de battement dans notre rythme familial pour travailler un passage , redoutable pour moi, où la main gauche est mise à forte contribution... apparemment cela ne correspondait pas à leur ambiance barbecue-saucisses dans le jardin !

[Gracou]

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Pour tout musicien en général, c'est ce mélange, cet équilibre tellement délicat et difficile à trouver entre une concentration extrême et un lâcher-prise, un abandon qu'il faudrait total. Je crois que c'est l'une des caractéristiques principales qui fait les grands pianistes d'exception.

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Ma mère a été d'accord pour m'acheter un synthé qui me faisait baver à une seule condition : que je prenne des cours de piano. Mais patatra, un an de Méthode Rose aura suffit à me dissuader franchement. J'y suis revenu plus tard "grâce" à la faillite d'amis de ma mère qui lui ont demandé si elle pouvait abriter le quart de queue Pleyel dans son salon afin qu'il ne constitue pas chez eux une cible de choix pour les huissiers . Là, ça m'a vraiment donné envie de poser mes pattes dessus. J'ai fini par reprendre des cours parce que je voulais m'accompagner au chant, et puis j'ai finalement assez vite basculé sur l'instrument, finissant même par abandonner le chant.

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?
Oui, des choses sortent lors de concerts, mais c'est relativement récent, le trac omniprésent rendant cela compliqué auparavant. J'arrive parfois maintenant à retrouver cet état à la maison, mais le concert reste un moment particulier où on peut se sentir comme poussé par une force, celle de ceux avec qui on joue, de ceux qui écoutent. C'est un peu ésotérique, pour le coup, mais bon, après tout, il s'agit de musique.

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
Ca dépend . Cela dépend des pièces, de leur caractère, si je commence à les travailler ou si c'est quelque chose d'abouti, si je joue quelque chose d'écrit, si j'improvise ou si je fais des exercices. Mais globalement, cela m'apporte un bien-être certain et même à l'occasion, en plus d'un plaisir certain, quelque chose de l'ordre de la transcendance.

Comment Chopin doit-il être joué ?
Je dirais que pour que ça sonne le mieux possible, il faudrait dans l'idéal l'avoir tellement travaillé, s'en être tellement imprégné qu'il faudrait presque que ça sonne comme si c'était improvisé, comme si ce n'était pas du Chopin mais du soi-même, en quelque sorte. Cela peut sembler paradoxal, mais j'ai déjà ressenti ça à l'écoute de certains grands interprètes (un extrait de Brendel dans un documentaire m'avait particulièrement frappé, je croyais qu'il improvisait, était vraiment surpris de cette aptitude particulièrement maitrisée, jusqu'à ce qu'il soit affiché qu'il s'agissait d'une pièce de Liszt que je ne connaissais pas, c'était sidérant comme cela semblait lui appartenir, la respiration, le phrasé, quelle maitrise!).

[arg]

Qu'est-ce qui est le plus difficile pour un pianiste ?
Plusieurs réponses..... Laisser son piano lorsqu'il part, apprendre à se glisser dans le son des autres instruments, garder sa pulsation intérieure, avoir une seule main en conscience comme sylviepiano

Pourquoi avez-vous commencé le piano ?
Ma réponse est sans intérêt: enfant, piano proposé, piano accepté et piano aimé !

Est-ce que les concours (remplacer par "les concerts publics" si vous voulez) vous font jouez mieux ? Qu'est-ce qu'ils vous apprennent ?

Oui le jeu en public me pousse plus loin, mais au moment de la préparation. C''est lorsque j'ai un objectif de jouer en public que j'emmène le mieux une oeuvre jusqu'au bout de ce que je peux en faire à ce moment-là. Pendant le concert.... eh bien ça dépend du trac ! Cela m'apprend aussi que les gens aiment la musique et entendent très différemment de celui qui joue et qui connait l'oeuvre et ses propres défauts. Cela m'apprend à la fois l'exigence et aussi l'indulgence envers moi-même. Cela m'apprend aussi la confiance lorsqu'on joue à plusieurs....

Qu'est-ce que vous ressentez quand vous jouez ?
Trop intime .... au mieux joie et force !

Comment Chopin doit-il être joué ?
simple, intime, fougueux

[nox]

Si tu es fan de Liszt tu as ce superbe livre, c'est cher mais ça les vaut

Plus accessible, je trouve, et passionnant à lire : http://www.actes-sud.fr/catalogue/musiq ... t-un-roman

[Presto]

oui, je l'avais commencé mais le style est plutôt celui du roman si je me souviens bien et ça crée toujours un conflit chez moi (le roman historique ça me perturbe toujours ), et même s'il est bien informé ce n'est pas une étude rigoureuse comme celle de Walker où là tout est vérifié, argumenté et tout et tout...
Et le Walker se lit vraiment comme un roman