Je crois aussi que les grandes avancées n'ont pas besoin de plusieurs décennies pour être reconnues comme telles, même si en matière d'histoire, ce recul est d'habitude nécessaire. Ceux qui font faire un bond en avant à la musique ou au moins qui ouvre une porte sont immédiatement reconnus par leurs pairs (au moins une partie importante d'entre eux, souvent les meilleursOupsi a écrit :Je n'ai pas une culture encyclopédique, mais il me semble que pour chacun de ces grands compositeurs, l'écoute des contemporains n'a pas été entièrement dénuée de sensibilité et qu'il y a bien eu des auditeurs capables de reconnaître au moment même où ils découvraient Haydn, ou Beethoven, ou Debussy ou Ravel, que c'était là de la très grande musique, de la musique nouvelle et géniale. L'impact, l'émotion, la sidération, l'émerveillement, tout ça a bien eu lieu quand même. Ça ne veut pas dire que la société est toujours à la hauteur de cet impact, ça dépend aussi de la manière dont l'art est perçu, vécu, diffusé etc. Mais la capacité à entendre et à juger n'est pas seulement le produit d'une culture historique ou historisante; c'est surtout une expérience présente, pour nous comme pour les auditeurs d'autres époques.nox a écrit :Quand peut-on parler d'une "avancée" en musique ? Peut-on dire avec certitude, seulement 10 ou 20 ans après que telle ou telle oeuvre ou compositeur a apporté une pierre incontestable à l'édifice de l'histoire de la musique ? Honnêtement, je ne crois pas. Parce qu'on ne connait le sens de l'histoire qu'après des dizaines d'années (voire plus)...


En pensant à la notion de génie, je me disais que finalement, plutôt que de qualifier quelqu'un qui fera de très belles choses, qui possèdera vraiment son art, c'est surtout celui qui innove. Un génie qui n'innove pas, est-ce vraiment un génie ?

Posons-nous la question de savoir combien nous reconnaissons de génies parmi les nombreux grands musiciens chinois, indiens, moyen-orientaux, etc, maitrisant leur musique, la faisant avancer, etc, rentrant donc dans les critères du "génie". Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait ce délire autour des génies partout dans le monde, cela dit.Okay a écrit :Si c'en est une, la contradiction porterait sur le fait que je suis sceptique à l'idée qu'un des marqueurs fiables du génie soit son universalité. Mais je n'ai pas proposé de meilleure idée non plus, et m'en tiens à ma définition plus haut, qui est néanmoins bien vague...
