En plus, il est assez probable que si chang a envie de faire ça, c'est un peu pour satisfaire sa volonté de puissance..

Ne sois pas désolée, Lee. Si on était tous d'accord, ça n'empêcherait peut-être pas les attentatsLee a écrit : Désolée mais ça me semble une très bonne idée.
Donc si tu veux jouer ton morceau à 100, il faudrait que tu le travailles à 90 plutôt que 110 !Oupsi a écrit :Je suis au regret de vous dire que si vous avez rusé chez vous pour jouer à 110 un morceau qui se joue à 100 en prévision de cette accélération, ce qui se passera c'est que le jour J vous jouerez le morceau à 120
Parce qu'elle ne correspond pas à la représentation intérieure que j'ai du morceau, mais à un affolement dû à la situation du jeu en public. Donc une partie de mon énergie ira à faire coller ce que je joue avec ce tempo trop rapide que je percevrai comme étrange ou étranger. Donc, forcément, ce sera moins bien. Le tempo trop rapide sera vécu comme un intrus, je perds l'unité de mon jeu.BluePhoenix05 a écrit :Plus sérieusement, pourquoi ton interprétation à 120 le jour J serait "moins bien" que celle à 100 ou 110 d'ordinaire ? Parce que la partition indique exactement 100 ?
presto a écrit : 132 c'est trop lent, dans cette éventualité, je ne l'aurai jouée, travaillée oui, pas jouée. 150 c'est je pense le minimum syndical
+1Okay a écrit :C'est tout sauf une théorie fumeuse. Cette théorie se trouve entre autres dans le fabuleux "Thinking fast and slow" ! j'ai la flemme de ressortir mais en gros il expose le cas d'un très bon joueur d'échecs qui est capable a priori intuitivement de systématiquement jouer un coup au moins fort (et très fort s'il prend le temps de réfléchir). L'explication en est les milliers de parties et configurations jouées et étudiees qui ont été internalisées par notre joueur, si bien que ce comportement qui semble intuitif parce que rapide et automatisé, est en fait le fruit d'un long apprentissage répété.zebestovol a écrit :Moi, j'ai une théorie fumeuse : c'est que l'intuition repose en grande partie sur l'expérience.
Donc, si on travaille bien, on développe son intuition.
Et ensuite, cette intuition nous permet de mieux travailler..
Concernant les exemples de Chang, je suis globalement d'accord avec (et plus que tout autre chose, ce que tu as mis en petit sur le métronome), peut-être un peu moins pour le premier que les trois suivants mais je pense qu'il est dans le vrai. En effet, il paraît intuitif de devoir jouer lentement pour ensuite jouer vite mais c'est faux, de même il est plus simple de mémoriser une pièce pour l'apprendre que de la connaître pour la mémoriser, tout comme il est vrai que jouer sans arrêt vite de manière enchaînée ne permet pas une mémorisation solide.
Ça rejoint un peu ce que je racontais sur les accords dans l'autre fil. Pour bien jouer des passages en accords ou octaves, il faut parvenir à ne pas les préparer. Pour attraper le geste on est donc conduit à ne pas nécessairement chercher à jouer les bonnes notes au début, car in fine ce que fait le bras est plus important que de tomber sur les bonnes touches au départ (j'ai observé que chercher à jouer les bonnes notes au départ produit par défaut le mauvais geste).
Autre truc non intuitif esquissé dans ce fil, on peut parfois donner une meilleure impression de jeu lié en ne jouant pas lié. Dans la même série, plus les bras sont détendus et utilisent peu leur force dans le forte, plus le son se projette avec puissance. Le meilleur pour la fin, et sûrement le moins intuitif : il n'y a rien de plus difficile que de jouer du Bach
zebestovol a écrit : En plus, il est assez probable que si chang a envie de faire ça, c'est un peu pour satisfaire sa volonté de puissance..![]()
Effectivement, Chang dit que quand on arrive à jouer direct ME, ça ne sert à rien de faire MS. On travaille MS quand on rencontre un problème et que le travail s'y prête.Wandarnok a écrit :Le travail MS c'est pas pour tout le morceau, tout le temps, c'est juste pour les points à travailler.
[...]
Donc en gros, plus le pianiste est bon, et c'est le cas d'Okay, moins il passera de temps en MS en moyenne sur l'ensemble du travail de son répertoire.
CQFD![]()
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Non je ne parle pas de celui-là, mais bien de l'autre..BluePhoenix05 a écrit :zebestovol a écrit : En plus, il est assez probable que si chang a envie de faire ça, c'est un peu pour satisfaire sa volonté de puissance..![]()
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On ne doit pas parler du même Chang.
Ce que je veux dire, c'est que de mon côté, j'accepte que le tempo auquel j''envisage un morceau puisse fluctuer (si on essayait de le mesurer) en fonction du moment, de l'humeur, de l'atmosphère d'où je me trouve, des cumulo-nimbus dans le ciel, etc. (en même temps, je n'ai jamais vérifié ; si ça se trouve, j'ai une pulsation intérieure absolue et joue toujours un même morceau exactement à la même vitesseOupsi a écrit :Parce qu'elle ne correspond pas à la représentation intérieure que j'ai du morceau, ...BluePhoenix05 a écrit :Plus sérieusement, pourquoi ton interprétation à 120 le jour J serait "moins bien" que celle à 100 ou 110 d'ordinaire ? Parce que la partition indique exactement 100 ?![]()
Là je vois mieux ce que tu veux dire, mais idéalement, cet "affolement émotionnel", a-t-il lieu d'être lorsque tu t'apprêtes à jouer sur scène ? il ne devrait pas influencer autant nos "moyens" - et ce ne sont alors pas nos moyens (techniques) qui sont en cause.Oupsi a écrit : ... mais à un affolement dû à la situation du jeu en public. Donc une partie de mon énergie ira à faire coller ce que je joue avec ce tempo trop rapide que je percevrai comme étrange ou étranger. Donc, forcément, ce sera moins bien. Le tempo trop rapide sera vécu comme un intrus, je perds l'unité de mon jeu.
Pareil pour moi, que croyais-tu ?Presto a écrit : En fait je ne dis pas avoir trouvé la meilleure méthode, ni même la méthode qui me convienne au mieux, d'où l'intérêt pour moi d'en discuter.
Tu parles du truc du quintolet ?Presto a écrit :Passer les mesures par 4, puis 5 puis ... ça je garde !
Oui, alors je pense qu'il une vraie question d'économie de mouvement dans cette étude (tout doit s'enchaîner de façon fluide, on ne peut pas se permettre de gaspiller de l'énergie et effectuer des mouvements parasites en plein milieu des arpèges - et il faut gérer les changements de direction - les "tournants" vers l'aigu ou le grave) mais je n'ai pas trouvé comment faire exactement à ce jour.Presto a écrit : oui, j'aime bien le faire aussi et c'est très ludique mais dans cette étude je ne suis pas sûr du tout que ce soit une solution.
Eh bien désolé mais je ne vois toujours pas de quoi tu parleszebestovol a écrit : Non je ne parle pas de celui-là, mais bien de l'autre..
Pour moi, ça dépend des morceaux. Sur certains morceaux, un changement de tempo, même assez modéré, altère considérablement la coloration générale du morceau, intérieurement. Je m'amuse parfois à changer le tempo justement pour explorer cela. Mais il y a toujours un tempo que je préfère, et c'est celui-là que je vais garder. (je conçois d'ailleurs parfaitement qu'il puisse y en avoir deux, mais je ne crois pas que le morceau raconte la même chose dans les deux!)BluePhoenix05 a écrit :Ce que je veux dire, c'est que de mon côté, j'accepte que le tempo auquel j''envisage un morceau puisse fluctuer (si on essayait de le mesurer) en fonction du moment, de l'humeur, de l'atmosphère d'où je me trouve, des cumulo-nimbus dans le ciel, etc. (en même temps, je n'ai jamais vérifié ; si ça se trouve, j'ai une pulsation intérieure absolue et joue toujours un même morceau exactement à la même vitesse; mais je n'y crois pas trop, déjà parce que ma pulsation n'est pas tout le temps fiable ni régulière
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).
Moi non plus. Je ne cale jamais sur un chiffrage métronomique (je n'utilise pratiquement jamais le métronome). Par contre je cherche toujours le tempo que je préfère, mais bien souvent je serais incapable de dire à quel chiffre du métronome ça correspond! Et ce tempo choisi, n'est pas prédéterminé, il finit par s'imposer à moi. Il devient "naturel". Et c'est ce que je déteste perdre à cause du trac.BluePhoenix05 a écrit :Donc je ne me préoccupes pas du tout de caler mon tempo sur un éventuel chiffrage métronomique prédéterminé, j'essaie de penser davantage musicalement. Cette conception me semble désormais naturelle, mais j'ai l'impression, en vous lisant, qu'elle n'est pas partagée, et que vous croyez à l'"objectivité" de la mesure métronomique qui se transcrirait dans l'interprétation.
Je partage complètement cette disposition. Ne serait-ce que parce que je m'aperçois souvent changer d'avis pour diverses raisons (ou juste selon l'humeur du moment), et aussi parce que j'ai trop peur de me tromper en figeant mal les choses dès le départ, alors qu'il faut pas mal de temps avec l'œuvre pour sentir ces choses avec justesse. Déjà que ça me contrarie qu'il soit indispensable de figer les doigtés dès les premiers jours où j'apprends une nouvelle œuvre ... (mais là aussi je change souvent d'avis ...)BluePhoenix05 a écrit :Ce que je veux dire, c'est que de mon côté, j'accepte que le tempo auquel j''envisage un morceau puisse fluctuer (si on essayait de le mesurer) en fonction du moment, de l'humeur, de l'atmosphère d'où je me trouve, des cumulo-nimbus dans le ciel, etc. (en même temps, je n'ai jamais vérifié ; si ça se trouve, j'ai une pulsation intérieure absolue et joue toujours un même morceau exactement à la même vitesse; mais je n'y crois pas trop, déjà parce que ma pulsation n'est pas tout le temps fiable ni régulière
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Donc je ne me préoccupes pas du tout de caler mon tempo sur un éventuel chiffrage métronomique prédéterminé, j'essaie de penser davantage musicalement. Cette conception me semble désormais naturelle, mais j'ai l'impression, en vous lisant, qu'elle n'est pas partagée, et que vous croyez à l'"objectivité" de la mesure métronomique qui se transcrirait dans l'interprétation.
En branchant un clavier numérique et à l'aide d'un logiciel type Cubase, tu peux t'enregistrer et le logiciel transcrit tout ce que tu fais en partition. Tu peux réécouter l'enregistrement en remettant le métronome par dessus, aussi, etc.Lee a écrit :Nos discussions m'ont donné une idée. Existe-il ou serait-il difficile de créer un métronome en revers ? Je veux dire au lieu de nous infliger tic tic tic, un enregistreur qui nous mesure en silence pendant notre jeu, mais créant un affichage mesurant combien on joue par mesure et / ou qui correspond à un enregistrement qu'on peut relire / réécouter ?
Tiens, qui veut une idée d'invention ? Vous me dîtes quand vous le vendez, je l'achète.
Tout bien pesé, et mesurée ta version je crois que oui aussi !nox a écrit :Honnêtement, je pense que 132 est un tempo tout à fait suffisant pour cette étude.Presto a écrit : Et rassure toi aussi, la jouer à 150 proprement (ça veut dire bien articulée sans stress) avec un peu de musique en juin serait déjà pour moi une grande satisfaction
Aller au-delà, c'est je pense réservé aux professionnels. A mon avis, impossible pour un amateur de viser plus haut sans perdre en musicalité.