Oupsi a écrit :Il faut essayer d'être hyper lucide. Si c'est juste un vague sentiment de culpabilité, il faut régler ça tout seul sans en plus en faire porter le poids par l'entourage. Si c'est vraiment qu'ils n'en peuvent plus, il est urgent soit de trouver une autre pièce où mettre le piano, soit d'équiper le piano d'un silencieux.
Je trouve ta proposition pleine de sagesse, j'espère qu'elle saura inspirer Mieuvotar : je ne suis pas sûre qu'un système silencieux soit la solution ultime pour tout le monde. Ca dépend vraiment de l'état d'esprit du pianiste et de sa tolérance (ça reste moins bien que de jouer en acoustique).
BluePhoenix05 a écrit :Tiens c'est marrant. Petit, quand je travaillais chez moi, j'ai pris l'habitude que ma famille m'ignore complètement lorsque j'étais au piano (En retour, on oublie facilement le reste, on rentre dans sa bulle de travail "piano"). Chacun vaquait à ses occupations.
Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion d'écouter attentivement (et longtemps) les séances de travail de quelqu'un d'autre (mais ça doit être intéressant !

)
Dans ma tête, peut-être que j'idéalise, mais une séance de travail devrait être agréable à écouter. On ne veut pas écouter les hésitations, les énervements, les répétitions des mêmes erreurs (ce n'est pas en répétant 50x le mauvais geste à la vitesse qu'on va finir miraculeusement par ne plus rater la note
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), qui sont complètement inefficaces dans le travail. Même une fausse note jouée avec un "beau son", de manière sûre/musicale, n'est pas forcément désagréable. Cela fait partie des tâtonnements, des recherches que l'on poursuit lorsqu'on travaille au piano. On écoute quelqu'un de serein, concentré, qui "réfléchit au piano".
C'est un peu comme rentrer et visiter l'atelier d'un artiste ! C'est peut-être un peu le bazar mais ce n'est pas forcément laid ni le chaos total.
Est-ce que j'idéalises totalement ?

Non je crois que c'est intéressant pour un pianiste, ou tout au moins pour un musicien. A condition que le pianiste qui travaille soit, comme tu le décris : patient, organisé et serein. S'il est encore jeune dans sa démarche, impatient et acharné jusqu'à la crispation (je caricature) ça devient sans doute moins sympa.
Petite j'avais la chance d'avoir un grand frère, j'ai toujours été habituée à l'entendre travailler et aujourd'hui ça me manque : ce n'est pas tellement que je veux entendre du piano bien interprété, c'est juste que j'ai envie de l'entendre joué par quelqu'un d'autre que moi, et qui vit une histoire avec. Je suis contente de voir que mon mari et ma fille s'y mettent, ça fait partie de ce qui fait une ambiance famille dans mon idéal

(avec l'odeur du repas qui cuit tout seul en bas le dimanche pendant que je traîne à l'étage... mais ça je croit que ça fait définitivement partie de mes souvenir d'enfance)
Cela dit, quand je suis arrivée en terminale et que je n'avais que ma Polonaise pas prête en ligne de mire pour le Bac, le reste complètement rouillé depuis un bon moment... Ca a beau n'être pas très important ces 5 points d'une option facultative, il n'était pas envisageable que je ne les aies pas tous. Je me suis mise à jouer au point d'atteindre la lassitude de mon père, il me demandait parfois d'arrêter. Aujourd'hui, il ne s'en rappelle pas du tout, il aime tellement nous entendre (mon frère et moi) quand il en a l'occasion, qu'il trouve incongru d'avoir été saturé.
A l'époque, même si ça m'agaçait de m'arrêter, cela a pu se régler facilement : j'étais quand même beaucoup plus à la maison que lui.
AJOUT : Moderato a écrit en même temps que moi, mais j'adhère pleinement à son développement de l'idée d'Oupsi. Et de la tirelire aussi
