Merci pour ces nouveaux retours.
Je suis heureux que tant de monde découvre le Prélude opus 45. Je trouve que c'est un mini chef d'oeuvre, un bijou de Chopin bien trop peu joué, et dont il était en plus satisfait, donc ne faisons pas la fine bouche. C'est dommage et un peu inexpliquable, car c'est une oeuvre vite accessible après peu d'années de piano (à part la cadence à la fin, assez difficile) et avec laquelle on peut se faire très plaisir.
Je note ces deux avis contrastés sur l'esthétique du Prélude :
Serge a écrit :Pour le prélude je dirai comme ça à chaud... Magnifique... Mais où est chopin?
nox a écrit :très touchant mais très sobre. C'est le Chopin que j'aime, y'a pas de doute (mais est-ce un compliment ? Je sais que ma conception de Chopin est loin d'être partagée par tous )
Serge, en quoi trouves-tu que Chopin a "disparu" ? A quoi de plus chopinien t'attends-tu dans ce morceau ?
Pour la Polonaise-Fantaisie, comme souligné par JMV et Serge, j'ai clairement adopté le parti-pris de la Fantaisie ici, très moderne. Après il y a de la place pour la faire vivre davantage, notamment les passages passionnés et plus enlevés. L'enregistrement et la compression limitent certaines choses, en particulier sur la dynamique entre forte et piano, mais je ne pense pas que ça change quelque chose à l'émotion. Je pense avoir besoin d'un public en chair et en os pour en donner davantage. Je vais réécouter pour voir les délimitations que Lee a notées.
Tiens, Jean-Luc en nox ne sont pas gênés par les basses dans l'opus 25 n°1, mais je pense que leur impression est partagée par les autres avis, mais qu'ils attribuent leur gêne à autre chose. J'ai vérifié sur ma partition, il y a quand même beaucoup de basses qui sont écrites en petites notes, donc il ne faut a priori pas toutes les sortir. C'est aussi vrai que j'ai trop varié le tempo. J'ai choisi de partir très tranquillement, mais comme toujours quand je fais ça, le naturel me rattrape ... Je n'ai pas non plus maintenu l'aspect irréel dans la continuité, mais je sais quoi faire pour ça. Merci aussi de m'avoir fait remarquer qu'il y avait un temps de trop au début.
Je suis très heureux que la 7e t'ait plu Jean-Luc, je dois dire que j'en suis assez content (elle compte des imperfections, et des erreurs de mémoire depuis le temps, mais sur le global je crois que c'est une belle version). C'est le piano qui m'a inspiré, car d'habitude je joue ça davantage dans le clavier et avec intensité. Là j'ai joué très souplement avec un minimum de poids, surtout sans chercher à appuyer le chant, et j'ai réussi à oublier le micro. A mon avis, c'est grâce au Steinway précis qui permet de contrôler aisément les PP/PPP sans avoir à trop chercher les plans, du coup ça libère le chant.
nox a écrit :Je peux me tromper, mais j'ai vraiment l'impression que la clé, c'est la compréhension de la partition. Apprendre un texte dans une langue étrangère est infiniment plus compliqué que de le retenir dans sa langue. C'est exactement le même principe.
Je pense que c'est une partie de la clé oui, ce que je joue me raconte quelque chose. Mais l'autre partie est la kinesthésie, une façon de travailler qui fige les morceaux dans la mémoire musculaire. L'opus 25 n°4, je l'ai apprise il y a une quinzaine d'années, en passant notamment sur ce morceau tout un mois de juillet 6-8h/jour pour un concours, donc ça laisse des traces indélébiles et il ne faut pas longtemps pour raviver ce genre d'oeuvres, qui est en effet une des études corsées. Je me souviens que ça avait été très fastidieux, alors que l'étude en sixtes je l'ai apprise en quelques jours cet été pour compléter le cahier. Pour le tempo, je pense que le mien est déjà assez rapide, mais on peut la jouer plus vite sans faire de faute de goût, et elle peut y gagner sur le côté fantomatique.