BluePhoenix05 a écrit :Selon toi, la musique sert de cache-misère à la technique ?
Pas "sert de", évidemment. Mais oui, clairement, pour moi le contexte musical peut masquer les défauts. Et cela peut induire des catastrophes lors des prestations publiques, où le moindre élément perturbateur (piano très différent, acoustique, stress etc...) peut déséquilibrer une technique qui paraissait pourtant solide.
BluePhoenix05 a écrit :On perçoit moins bien un défaut technique parce qu'on joue musical ?
Oui
BluePhoenix05 a écrit :Remplace "gammes/Hanon" par "extrait de morceau" et cela sert tout aussi bien d'outil de diagnostic.
Non
BluePhoenix05 a écrit :Tu pars du principe qu'une gamme représente de la technique "pure", "essentialisée", alors c'est une formule musicale comme une autre, il n'y rien de plus dur ou moins dur, plus évident ou moins évident.
C'est ton avis. Je ne le partage pas.
BluePhoenix05 a écrit :On (Okay) l'a déjà dit, il n'y a pas de "qui peut le plus peut le moins". Et puis des crescendos bien étalés dans le temps, savamment dosés, sans que le son devienne dur à la fin... ce n'est pas une mince affaire !
Je n'ai pas dit le contraire, mais si maîtrises ton instrument, l'intensité du son, les sensations etc... au point de pouvoir jouer parfaitement égal, tu sauras très bien ensuite jouer un crescendo ou decrescendo. Je ne dis pas que ça sera immédiat et sans difficulté, mais je pense que le fait d'avoir travaillé l'égalité est facilitateur.
Travailler en crescendo ou decrescendo, pourquoi pas...Mais il y a 100 manières de jouer crescendo, il n'y a qu'une manière de jouer égal. C'est pour ça que c'est beaucoup plus facile comme configuration de travail tout en étant aussi exigeant (voire plus).
BluePhoenix05 a écrit :
Pour que jouer devienne aussi naturel que parler, il faut savoir à l'avance (même un instant d'avance) ce qu'on a à dire - et on peut parler tout en faisant des fausses notes, on comprend quand même ce qui est dit.
Mais évidemment ! De même que même si on sait tous parler, on ne peut pas tous être acteurs ! Ca se travaille ! Mais si tu es bègue, tu auras plus de mal qu'avec une élocution parfaite !
D'après les biographies que j'ai lues, Liszt a beaucoup travaillé la technique dissociée de toute oeuvre, justement. Il se concentrait sur le son d'une note, il "faisait connaissance" avec son instrument dans les moindres détails.
Cela m'amène un prolongement du débat peut-être plus intéressante, car après avoir bossé la "technique pure", faudrait-il travailler la "musique pure" ?
BluePhoenix05 a écrit :Comment fais-tu pour travailler la musicalité dans tes morceaux ?
Pourquoi le fait de travailler la technique pure induirait forcément de travailler également la musique pure ? C'est là que j'ai l'impression de ne pas m'exprimer correctement - ou que vous n'arrivez pas à comprendre ce que j'essaye de dire. Je ne fais pas un puzzle dont il suffit à la fin de recoller les morceaux.
Je dis juste qu'avant de vouloir faire du théâtre, il faut savoir parler, en somme.
Mais bon, oui, la "musique pure" ça se travaille. Typiquement tout le travail que tu ne fais pas à ton piano (écoute, étude de la partition, réflexion - consciente ou non - etc...)