nox a écrit :si ma mesure sans rubato dure 10 secondes, elle doit (dans l'absolu) durer 10 secondes avec rubato.
Barococo a écrit :En fait, pour te donner un exemple simple, si ta mesure entière doit durer 10 secondes, tu vas "ralentir le début" mais forcement accélérer la fin. la mesure dans tous les cas doit durer 10 secondes.
Il y a de la transmission de pensée dans l'air
Lee a écrit :J'imagine que le rubato est une façon de respirer de l'âme dans la musique, j'ai du mal à croire cette coté "exacte en totale". Quelqu'un a-t-il fait les calculs sur une belle interprétation pour réfuter ou confirmer mes suspicions??
Tu as bien raison d'être suspicieuse, et j'aurais dû exercer le même esprit critique lorsqu'on m'a "enseigné" le rubato, mais mon esprit simple et naïf a tout pris à la lettre

. Il ne faut pas essayer de "calculer" en se disant par ex: "là je retarde la note d'2/5 de croche, je vais avancer telle autre de 1/3 et celle d'après de 1/15... ouf le compte est bon, je retombe sur mes pattes"
D'ailleurs si on replace le rubato dans le cadre plus large de l'agogique, il ya bien des endroits dans la musique où l'on s'autorise à prendre le temps (le voler) ou élargir la pulsation, sans avoir à le restituer.
christianj a écrit :Reste la question de départ : si l'on rubate à droite, doit-on garder la main gauche immuable ?
Lee a écrit :je ne touche pas l'idée de garder la main gauche fixé en rythme pendant que la main droite chante plus librement, j'ai déjà du mal avec le polyrythme...
La question m'a fait réfléchir, et je pense finalement que c'est une mauvaise manière de voir le rubato. En effet, si la on respecte le rythme, MD et MG doivent tomber ensemble là où il le faut, et entre deux "points de rendez-vous", ça peut être flexible, mais sans que cela signifie que MD et MG soient à deux points éloignés de l'espace-temps (qui ferait que le temps s'écoulerait différemment pour chacune).
C'est toujours la même pulsation en toile de fond pour MD et MG, la même "locomotive interne" (c'est ce qui fait marcher la polyrythmie, c'est l'unité de pulsation). La subdivision rythmique entre les pulsations peut bouger néanmoins (sans que la locomotive s'arrête).
J'ai déjà essayé de "dédoubler" ma pulsation dans l'idée de créer ce rubato : c'était dans Funérailles (Liszt), je voulais faire en sortir d'avoir un chant MD agité mais n'arrivant pas à sortir du carcan de la MG. Au final ça ne fonctionne pas (pire, c'est ça qui a détraqué ma pulsation), on ne peux pas dissocier musicalement les deux mains, elles doivent toujours communiquer à la fin, sinon c'est anti-musical (sauf cas particuliers de musiques modernes).
Qu'en pensez-vous ?
On pourrait prendre l'exemple du 20e nocturne de Chopin, pour lequel il existe 2 versions, différant par la notation rythmique de la MD.