gestion du trac...

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Wandarnok
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Re: gestion du trac...

Message par Wandarnok »

Bluephoenix, je ne savais pas que tu chantais... :mrgreen: =D>

Toi qui est très friand d'ouvrages, je ne peux que te recommander celui de Marie-Jeanne Rodière dont l'approche croise l'interet des pianistes je trouve (relaxation, lacher prise, gestion du trac...et d'autres choses assez profondes qui m'ont un peu surpris...):

http://www.amazon.fr/Construire-voix-m% ... 2354900538

Si tu le lis, merci de nous faire un retour!
:) 8)
BluePhoenix05
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Re: gestion du trac...

Message par BluePhoenix05 »

Wandarnok a écrit :Bluephoenix, je ne savais pas que tu chantais... :mrgreen: =D>
Oui, et au collège je faisais de la flûte à bec ^^. Tu vois, il y a plein de choses que tu ignores sur moi :mrgreen: 8)
Toi aussi tu chantes ? :D

Merci pour ta suggestion de livre, je ne connais pas, je le mets sur ma liste de lecture. :wink:

En parlant de chant, dans "Singing and teaching singing", Janice Chapman décrit son approche "holistique" du chant et de l'expérience scénique, de la communication artistique. Je trouve que ça peut également s'appliquer au piano et aux problèmes de trac :
Janice Chapman a écrit :I use the term holistic to mean that the act of singing involves the whole person (i.e., body, mind, spirit, emotion, and voice). Holistic singing has the potential to become great singing.

Regardless of the cultural or musical style, great singing reaches out to the audience on many levels. In some cultures, singing can even take the singers and listeners into "out of body" or trance-like states.

Holistic singing can be achieved when the performer is able to attain a state of unself-conscious focus. A number of complex factors contribute to this "zone" but many performers have found it by accident. In this "zone", perfomers and listeners have a reciprocal empathy, wonderful moments in the concert hall, village hall, opera house, church, club, or indeed anywhere. Time stands still, critical faculties are suspended, and the experience imprints on the memory of those lucky enough to be there. Singers and audience are drawn into a web of shared concentration that is greater than any of its individual parts.
Vous reconnaissez la même chose au piano ? :D

Un peu plus loin, elle décrit aussi son utilisation du "son primal" (idée reprise d'Oren Brown), qui permet une connexion émotionnelle pour chanter avec liberté, aisance, et naturel. Il y a moyen que cela soit transposable aussi dans une certaine mesure au piano.
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Okay
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

Retour rapide après le 2e concert dans la foulée. Ca a été filmé par une tablette, ça ne vaut pas les 4 micros du 1er concert, mais c'est 100 fois mieux que rien et il y aura de l'image. Je n'ai pas encore pu voir/écouter. Je créerai un fil séparé lorsque j'aurai récupéré ces enregistrements.

Le piano était aussi un Steinway D, mais les sensations étaient très différentes de l'autre. Je suis presque sûr qu'il était intrinsèquement moins brillant, même si l'acoustique n'avait rien à voir. A savoir, elle était bien moins sèche lors du 2e concert (j'ai eu un peu peur quand j'ai vu le plafond en béton, mais à ma surprise ça sonnait superbement). Je me suis vite aperçu que ce lieu permettait des économies de pédale assez confortables.

Je pense que ça s'est un peu mieux passé que le 1er concert, je suis davantage satisfait. Trac encore un peu diminué et l'ensemble a été plus abouti techniquement, mieux fini. Ce n'était pas parfait bien sûr, mais je pense cette fois-ci que je n'ai quasiment pas commis de raté ennuyeux. En dépit d'un dialogue intérieur curieusement plus présent sur le moment, ça a été plus solide. Et surtout j'ai à nouveau pu faire taire sur commande ces pensées parasites en me re-focalisant sur le sens de ma musique. C'est désormais une nouvelle corde à mon arc sur scène, et des plus utiles. Savoir que c'est possible est une vraie arme contre le trac. Il faut dire que j'ai aussi fait un travail ciblé entre les 2 concerts à partir des décéptions du 1er, et surtout, j'ai pu passer le double de temps sur le piano avant. Ca fait une sacré différence, et me conduit a repenser le rôle de l'échauffement. Si j'avais un Steinway à la maison, la question ne se poserait pas dans les mêmes termes. Mais mine de rien, je réalise que j'ai toujours besoin de m'y réadapter. Pour moi ce piano, c'est un peu la même chose que passer d'une citadine à une voiture de course, on a à la fois un nouveau monde de possibilités sonores, mais en contrepartie il pardonne beaucoup moins de choses, il faut vraiment être ultra précis (car il est ultra précis, comme le volant du bolide j'imagine). Lorsqu'on le prend dans le sens du poil, ce piano est vraiment un allié incroyable.

Anecdote amusante. 5 minutes avant de jouer, je me suis replongé sur le début de ma 1ère sonate, et très bizarrement, j'ai eu un trou de mémoire "virtuel" (en jouant dans ma tête) sur 2 mesures de main gauche. Je n'ai jamais eu de souci de mémoire, mais là, j'étais sûr et certain qu'en jouant de suite, j'allais avoir ce flop puisque mentalement ça coinçait. (la preuve, même si ça va mieux, que le trac n'est toujours pas dompté). Travaillant sans partitions depuis des mois sur ces oeuvres, je suis naturellement venu les mains dans les poches. Je croise les doigts pour que mon iPhone capte, je suis en edge, et j'arrive quand même à telecharger la partition sur imslp, retrouve le passage, et fixe le problème quelques instants avant de jouer ... je pense que ces 2 mesures sont gravées à vie désormais.
BluePhoenix05
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Re: gestion du trac...

Message par BluePhoenix05 »

Les enregistrements s'annoncent sacrément intéressants en plus des impressions que tu nous livres ! :D
Okay a écrit :Je n'ai jamais eu de souci de mémoire
Pourrais-tu être un peu plus dissert là-dessus ? :shock:
Je suis vraiment impressionné par ceux à qui la musique "parle" directement, qui n'ont donc plus besoin d'aucun moyen "analytique" pour connaître par coeur la musique note à note, quelle que soit la musique. Il me semble, d'après ce qu'il m'a dit, que davsad est dans le même cas, quasiment jamais de trou de mémoire.

Je me rends compte également que le par coeur en chant me vient assez différement et plus facilement qu'au piano. Il y a le fait que les paroles (chantées mais pas forcément parlées) viennent plus facilement "à la bouche", mais il n'y a pas que ça. Pour moi cela est également un signe que j'abordais le par coeur de la mauvaise façon au piano et que je pourrais m'inspirer davantage de comment j'y arrive en chant. C'est vrai qu'aujourd'hui je cherche beaucoup moins à apprendre par coeur "à tout prix" (en m'y efforçant) au piano. Je me me concentre plutôt à fond sur la musique, en l'étudiant et la creusant dans les moindres recoins, et elle finit par prendre un sens d'une évidence telle que le par coeur (en grande partie) est corrélativement là.
Okay a écrit : et fixe le problème quelques instants avant de jouer ...
anglicisme ! :twisted:
nox
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Re: gestion du trac...

Message par nox »

C'est parce qu'il est plongé dans la biographie de Rubinstein
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Lee
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Re: gestion du trac...

Message par Lee »

Et il lit beaucoup de livres en anglais. C'est difficile de ne pas melanger les pinceaux. Malgré mon pauvre niveau en français, mon anglais ne ressemble plus à une "vrai" américaine. #-o
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
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Okay
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

BluePhoenix05 a écrit :
Okay a écrit :Je n'ai jamais eu de souci de mémoire
Pourrais-tu être un peu plus dissert là-dessus ? :shock:
Euh ... je vais essayer, car je n'ai jamais vraiment refléchi à ça. Je n'ai jamais essayé de volontairement apprendre par coeur quoi que ce soit (à par les poèmes à l'école primaire). Au piano en particulier, je pense que plusieurs mémoires sont à l'oeuvre, mais pas forcément celles qu'on croit (par exemple, je ne me sers peu ou pas de la mémoire visuelle en musique). C'est surtout une mémoire musicale et kinesthésique. J'ai le déroulé des oeuvres et leur sens musical dans la tête, et les gestes dans les mains. En combinant les deux ça se solidifie mutuellement.
Par "sens musical" j'entends beaucoup de choses, il y a toute la structure, la narration, le suivi harmonique et/ou mélodique, les émotions et la psychologie de l'oeuvre ... bref, ce qui a à la fois une signification (relié à des émotions) et une logique interne (peut se comprendre) se retient sans apprendre pour moi. En effet, il y a peu de choses en musique que je trouve creuses. Je peux plus ou moins apprécier, mais ça a quand même un sens, ça me raconte une histoire, avec l'action principale, les péripéties secondaires, etc...
Et de l'autre côté, il y a tout le travail au piano, pratiqué le plus souvent possible de manière très concentrée et présente, et bien sûr répété un nombre incalculable de fois.
BluePhoenix05 a écrit :
Okay a écrit : et fixe le problème quelques instants avant de jouer ...
anglicisme ! :twisted:
En plus, j'ai eu une hésitation là dessus, et puis j'ai laissé... à y reflechir, ça ne se dit pas du tout en français "fixer un problème". Un parfait faux-ami.
nox a écrit :C'est parce qu'il est plongé dans la biographie de Rubinstein
Oui, je recommande chaudement d'ailleurs. Je viens de finir le premier tome, c'est jubilatoire comme lecture.
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Okay
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

Stephen Hough vient de publier sur son excellent blog un nouvel article dédié au trac sur scène. Pour les anglophobes, voilà la traduction made in Google.
Je pense qu'il est totalement dans le vrai dans son analyse des causes profondes de ce phénomène. Ce qui me semble le plus important :
À moins que nous soyons incompétents pour ce qui nous amène sur sur scène (et en soyons conscients), la présence de l'anxiété est à proprement parler illogique.
[...]
La nervosité prend ses racines dans notre désir d'être approuvé. [...] Notre nudité sur scène est une exposition de jugement, que nous avons nous-même initée.
[...]
Pour ceux d'entre nous moins exposés à ces moments épineux soumis au risque [je ne sais pas comment traduire mieux], peut-être que la première étape pour surmonter l'anxiété est de reconnaître sa source : notre ego. Si nous nous mettions à regarder au-delà de nous, à la musique et à ceux pour qui nous jouons - le compositeur, le public - nous pourrions commencer à démêler la peur qui nous hante, qui peut résulter d'un besoin insatiable de l'approbation et l'admiration.

Et au-delà de ce truisme, pourrions-nous être effectivement capables d'embrasser notre nervosité ? La plupart des artistes ont besoin de cette forme d'excitation, ce parfum du danger, pour donner le meilleur d'eux-mêmes, et les risques qui viennent avec un concert en direct font également partie de son attrait.
[...]
... laisser l'obsession de soi derrière et emmener le public dans un voyage à travers la haute voltige de Beethoven ou sur le trapèze volant de Liszt

Donc d'après lui (et je suis assez d'accord avec ça), le trac vient soit de la conscience de ne pas être assez prêt pour jouer, soit d'un trop grand perfectionnisme - qui ne peut prendre sa source que dans l'égo.
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valeriejouechopin
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Re: gestion du trac...

Message par valeriejouechopin »

Trés juste comme approche. Donc j'en conclue que j'ai un égo surdimensionné! :mrgreen: En fait j'étais persuadée du contraire! Le piano peut être un bon moyen de s'auto-analyser... :oops:
"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
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Okay
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

Quand on met le pied la dedans ...

Une précision importante néanmoins. Cette histoire d'égo n'est pas quelque chose de péjoratif. D'après moi il est erroné d'interpréter la notion en concluant qu'on est terriblement prétentieux au clavier. Il s'agit simplement établir si l'on est trop centré sur soi lorsqu'on joue sur scène. On peut alors envisager d'ouvrir sa porte vers la musique elle-même, et pourquoi pas directement vers son public. On se décentre, et le trac s'éloigne ...
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BM607
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Re: gestion du trac...

Message par BM607 »

C'est curieux quand même qu'on ne parle pas de la difficulté qui vient d'une timidité maladive devant les autres, dans tous les domaines, la peur de se faire remarquer, le désir d'être transparent.

Avec les symptômes qui en découlent (besoin de "faire le pitre" pour se cacher derrière un faux-nez, etc...).

Ça me parait une raison valable pour avoir peur de jouer devant les autres, et qui n'est pas trop liée me semble-t-il à l'ego, ni exactement au perfectionnisme.

Bon mais c'est une idée comme ça, la psycho pour ma part ce n'est pas trop mon domaine (sauf dans le sport).

BM
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Re: gestion du trac...

Message par nox »

Ce qui me gêne dans cette approche de Hough, c'est qu'on a l'impression qu'elle est surtout valable pour les pianistes accomplis.
J'ai l'impression (mais je n'ai lu qu'en diagonal alors que ça nécessiterait sûrement une lecture approfondie et complète) qu'il fait du trac un truc (verbe irrégulier : to trac / trac / truc ?) quasiment métaphysique (besoin insatiable d'admiration, emmener le public en voyage y tutti quanti).
A notre niveau, quand on a le trac, on a surtout peur de se vautrer tellement que le voyage du spectateur s'arrêterait en quelque à la sortie du parking...

Pour ma part, c'est justement parce que je pense à la musique que je traque : "non mais là y'a des fautes partout c'est dégueulasse, mais sinon je vous jure c'est super beau".
D'où il découle :
"Je dois leur faire comprendre que c'est magnifique, mais je n'ai qu'une seule chance pour ça. Si je me rate, c'est foutu..."

La plus grande peur des amateurs que nous sommes, c'est bien celle de ne pas pouvoir rendre justice à la musique qu'on joue...
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

BM607 a écrit :C'est curieux quand même qu'on ne parle pas de la difficulté qui vient d'une timidité maladive devant les autres
[...]
Ça me parait une raison valable pour avoir peur de jouer devant les autres, et qui n'est pas trop liée me semble-t-il à l'ego
Pas si évident, ça me semble pouvoir être très lié.
Imaginons qu'on soit très timide en public, musique ou autre. On dit souvent d'une personne timide qu'elle est "renfermée sur elle-même". Et pour une raison quelconque, supposons qu'on devienne tout d'un coup beaucoup moins centré sur soi (concrètement, moins égocentré), que l'attention se déplace ailleurs. On peut alors concevoir que notre impression produite auprès des autres sera beaucoup moins importante pour nous, et il se pourrait alors que la timidité ou le trac n'aient plus de raison d'être ... et s'envolent dès lors qu'on se pousse à regarder tellement loin à l'extérieur qu'on n'oublie de se regarder soi ...
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

Ironiquement, Hough plie dès le départ ce qui pourrait être la problématique de l'amateur. Il dit que le trac est "à strictement parler illogique", sauf si tu penses être "incompétent" pour ce que tu dois jouer sur scène. C'est un sujet pour l'amateur si le morceau est trop difficile, ou pas suffisament prêt pour être présenté en public (pas besoin de se prendre la tête pour établir la cause du trac, triviale dans ce cas). Sorti de ce cas, son propos redevient général.
Si on peut intrinsèquement jouer correctement le morceau, que l'on se l'est prouvé notamement seul chez soi, alors le trac résulte a priori des mécanismes qu'il décrit. Voilà comment je comprends ses idées.
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Re: gestion du trac...

Message par nox »

On sait bien qu'on est capables de très bien jouer.
Ce n'est pas de ça que je doute quand j'ai le trac. Je n'ai pas le trac parce que je vais être jugé (pas seulement en tout cas), mais parce que ce que je vais jouer va être jugé, et que j'aimerais rendre justice à cette musique qui, je le sais, peut être magnifique...mais ça va dépendre de moi !
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Okay
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Re: gestion du trac...

Message par Okay »

On en revient exactement au cadre de l'article dans ce cas, qui répond point par point à ce que tu dis. On peut bien sur contester ses réponses, qui sont le fruit d'un point de vue assez engagé.

Il commence par relativiser le risque du musicien par rapport à celui du funambule, objectivement les conséquences d'un raté n'ont pas grand-chose à voir entre un pain au piano et une chute en hauteur.
Pour ce qui est de la crainte du jugement, il se réfère presque explicitement à ce que peut en dire la psychanalyse (voilà le "truc quasiment métaphysique" dont tu parles plus haut).
Quant à la pression qu'on se met pour rendre justice à une musique magnifique, c'est ce qu'il dit sur l'égo, qui est bien au centre lorsque tu dis "mais ça va dépendre de moi !" . C'est la même problématique que la peur de foirer qui fait faire les fausses notes, etc.

Il suffit de tester la chose suivante pour vérifier ces idées. Tu selectionnes des passages risqués et pas forcément bossés à fond, et tu les joues de 2 manières, bien sur en s'enregistrant pour se mettre un peu la pression et comparer objectivement les 2 versions :
- tu te concentres sur les notes, les doigtés, et en tout particulier dans la zone où il y a risque de se planter
- tu penses au sens musical de ce passage, à l'émotion qu'il porte (la nommer), au résultat final obtenu lorsqu'il exprime ce que tu souhaites
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Re: gestion du trac...

Message par valeriejouechopin »

Je vais essayer demain et je posterai le "résultat" aprés. En tout cas, mon prof dit toujours que plus on pense aux fausses notes, plus on en fait...
"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
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Re: gestion du trac...

Message par Val »

D'après mes expériences, j'ai pu définir ce qui était ma principale difficulté dans le jeu en public.

Le trac n'a sur moi techniquement aucun effet : je ne fais pas plus de fausses notes, je n'enchaîne pas les ratés, bref, pas de problème à ce niveau-là.

En revanche, là où il m'handicape vraiment, c'est dans l'interprétation, non pas qu'elle soit abîmée, non, en vérité, le trac m'oblige à garder le contrôle. C'est d'ailleurs peut-être une des différences d'un pianiste à l'autre, la capacité à se lâcher complètement, pour arriver au stade décrit au début où on se laisse porter par la musique, et qu'on ne contrôle plus, que la musique jaillit sans barrière. Je pense que c'est cela qui permet de réaliser une vraiment bonne performance. Savoir perdre le contrôle, cela peut paraître un peu paradoxal, en concert.

Le vrai point important dans ma gestion du trac, c'est donc de trouver la brèche qui permet d'entrer dans la musique, en perdant la conscience d'autour de soi, pour n'avoir plus qu'un objectif : servir la musique.

Je vais prochainement essayer une nouvelle technique : fermer les yeux pendant qu'on joue, au moins au début (d'où l'importance de commencer par un prélude pas trop périlleux). J'ai pu remarquer chez moi que cela permettait d'augmenter sensiblement ma concentration.

Je vous dirai ce que j'en ai pensé.
Gracou
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Re: gestion du trac...

Message par Gracou »

Très en phase avec ce que tu dis, Val. Je m'aperçois aussi que ce qui peut me satisfaire musicalement à la maison, quand je n'arrive pas à le reproduire en répétition ou en concert, c'est souvent une histoire de lâcher-prise, avec la volonté de tout garder sous contrôle.
Modifié en dernier par Gracou le jeu. 28 août, 2014 0:28, modifié 1 fois.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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rachmaninoff
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Re: gestion du trac...

Message par rachmaninoff »

Étrange, pour moi c'est complètement l'inverse... #-o
J'ai remarqué que je ne peux totalement me lâcher qu'en concert, c'est pour moi la situation la plus favorable à la concentration. Sûrement le fait de savoir les personnes dans la salle (public, professeurs, juges, je ne sais qui d'autre) toutes concentrées sur la musique : peut-être bien qu'inconsciemment, cela me pousse à moi aussi ne me focaliser que sur ça. Mais ce que je gagne en concentration, je le perds bien souvent en précision : j'ai tendance à perdre le contact avec le clavier (le trac me fait parfois reprendre mes anciennes mauvaises habitudes, notamment par rapport au poids, preuve qu'il faut encore que je travaille là-dessus), à faire plus de fausses notes, à avoir plus de trous en jeu pianissimo, etc. Comme quoi, tout est très relatif !
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