Pour commencer, je pense qu'il n'est pas abolument nécessaire de disposer de toutes les connaissances théoriques pour être un bon musicien. On peut sentir ce qu'est une "appogiature"/"résolution" sans savoir que ça s'appelle ainsi (un peu comme M. Jourdain).
Il ne s'agit pas juste mettre des noms sur des formules ("accord de 14e sur-augmentée avec 4te ajoutée sans fondamentale et triple broderie"




Pour l'étude de la forme, on a la référence suivante conseillée par Okay

Serge a recommandé:Okay a écrit : Sur les aspects formels, j'avais lu ce document extrêmement bien fait il y a quelques temps, c'est le genre de lecture très rapide qui fait faire un bon de géant en avant :
http://unitus.org/FULL/Belkin.pdf
(désolé pour les anglophobes, je suis sur que ça va passionner Rocky)
que je connais, c'est un assez bon ouvrage synthétique qui aide à comprendre les formes usuelles, les motifs (antécdent/conséquent, sujet/contre-sujet, etc.) et développements, de façon résumée.Serge a écrit : http://www.di-arezzo.fr/livre/produit+m ... 869426d374
Pour l'analyse harmonique :
Pas si sûr malheureusementGracou a écrit :Petite parenthèse quant aux degrés ou fonctions harmoniques : cela fait partie du programme de solfège et on se penche assez vite dessus. Les notions de tonique et dominante (puis tout le reste) sont de mémoire abordées avant la fin de cycle I.

Par exemple, explique-t-on clairement que la fonction/le degré est dépendant du contexte tonal (à déterminer) ?
Qu'un accord renversé conserve sa fonction ? (oui mais quelle différence avec l'accord non renversé et pourquoi ?)
Que par exemple l'accord porté sur VII a aussi une fonction de dominante ?
Explique-t-on pourquoi un V portant un accord de 6te et 4te a une fonction de dominante (selon le contexte) et pas de tonique ?
...
Quand tu évoques du chiffrage jazz, tu parles de notations de type "Abm7" ou bien "IVm7, II∅" ? Le premier s'apparente pour moi au chiffrage d'accord baroque (notation pour "économiser de l'encre", n'apporte pas grand chose pour l'analyseGracou a écrit : Alors certes, l'étude du chiffrage baroque, même si ça peut être un outil intéressant, est un tout petit peu anachronique et ne tient pas compte de l'apparition du jazz et de ce qui a découlé de cela, notamment du chiffrage d'accord en vigueur actuellement. Mais on ne limite pas à cela les outils d'analyse harmonique, heureusement.

Amy Dommel-Diény présente les fonctions de Sous-Dominate (degrés IV [quinte inférieure de la tonique], II et VI) et de Dominante (degrés V [quinte supérieure de la tonique) et VII) comme de grandes broderies de la fonction Tonique (degré I). Le degré III reste seul sans vraie fonction. Je trouve que c'est une vision élégante mais j'ai du mal avec la fonction de Sous-Dominante étendue aux degrés II et VI, je n'arrive pas à appliquer cette idée partout.
Pour vraiment comprendre et analyser l'harmonie, je souscris aux thèses du musicologue Jacques Chailley évoqué là, que je trouve trop peu répandues, sans comprendre pourquoi. Ses ouvrages sont passionnants, et pas trop difficiles et longs à lire (sauf "Imbroglio des modes"...

Dans les études traditionnelles d'harmonie, on va jusqu'aux accords de 9e. Jacques Chailley explique très nettement la différence entre notes réelles et notes étrangères (cruciale pour l'analyse), puis la formation des accord par la série des harmoniques dans la résonance, et poursuit donc la série pour aller jusqu'aux accords de 11e augmentée (Debussy) puis 12e augmentée (Ravel, Messiaen), accords qui ouvrent la porte à la gamme par tons.
Je ne sais pas si certains d'entre vous connaissent et utilisent l'analyse schenkérienne, qui est très répandue aux Etats-Unis. J'y ai été introduit par ma prof de piano mais je ne connais pas encore suffisamment au point d'en être devenu un adepte. Certains des prémisses théoriques de Schenker me rebutent un peu (par ex. il arrête sa série harmonique à la triade de l'accord parfait), mais je vais essayer de ne pas m'arrêter à ça. Ses idées principales sont la réduction et la prolongation des accords.
Pour le moment j'essaie d'utiliser le traditionnel "plan tonal" (par le cycle des quintes généralement) pour analyser les oeuvres, mais ce n'est pas toujours évident de comprendre le sens du plan.