quote="nox"]Je suis d'accord avec toi pour dire qu'on ne peut pas conclure que l'âge soit responsable, ou seul responsable, du fait qu'il n'y ait pas d'adulte ayant commencé tard et jouant à un niveau pro.
Ceci dit, ça cadre avec les impressions et témoignages relevés au cours des discussions, il me semble.
C'est aussi ma sensation, je travaille 8 études de Chopin, dont 4 qui sont sues depuis 2 ans mais que je remets sur l'atelier régulièrement, et j'ai l'impression vraiment que malgré les heures de travail, il y a un blocage, un pallier à passer pour pouvoir non pas surmonter les difficultés de l'étude mais les maîtriser au point qu'elles deviennent imperceptibles à l'écoute, et que tout ne soit plus que musique.
Je jouerai ces études plus ou moins bien, mais jamais avec facilité, et ça restera artificiel, travaillé. On continuera de percevoir le combat derrière le résultat. Et c'est pareil même sur des morceaux plus simples, dans une moindre mesure. Il y a toujours un monde entre les professionnels et moi.
Je sens qu'il me manque une clé, un petit plus, mais que je ne l'acquerrai jamais à force de travail. C'est une sorte de symbiose avec son instrument, qui, j'en ai la sensation, se met en place pour ceux qui ont un gros niveau très jeune, et qui ne disparait plus.
C'est un rapport au piano, et même à la musique en général, qui devient naturel.
C'est à ça que j'attribue par exemple l'énorme niveau musical et pianistique d'Okay malgré des années de disette musicale. Il est allé très loin étant très jeune, et il a du coup des sensations que nous n'avons pas malgré toutes nos heures de travail, il peut mettre des mots sur ce qui est pour nous vague et indistinct, ce qui fait la valeur de ses participations. Vous n'avez pas cette impression ?
Tiens, ça ne vous est jamais arrivé de choisir un morceau, monstrueusement difficile, mais que vous aimez tellement que vous vous dites "peu importe ! Je vais le bosser à 40 à la croche pendant 6 mois s'il le faut, mais je finirai par y arriver", et après des heures et des heures de travail, vous finissez par rendre les armes ou par vous satisfaire d'une version moyenne ?
Le travail a forcément ses limites dans le domaine de l'art, pour moi.
Bref, tout ça ce n'est évidemment que du ressenti et du subjectif, mais ça cadre par ailleurs avec les observations qui montrent que ceux qui arrivent vraiment à jouer de manière pro sont ceux qui ont commencé jeune et sont allés très loin rapidement.[/quote]
Bonjour Nox,
Votre commentaire et ressenti sont très intéressants. Même si je n´ai qu´à peine 4 ans d´expérience, Je me permet de penser que votre problème n´est pas d´ordre technique. Ne soyez pas aussi défaitistes, "ne rendez pas les armes aussi vite". Aussi, je vous propose d´apprendre votre prochain morceau de la manière suivante:
- Débutez par la dernière page
- Apprenez par coeur mains séparées et dans la foulée mains ensemble
- Remontez petit à petit au début, mesure après mesure.
- Jouez à un tempo lent au début et avec métronome surtout.
- Répétez de temps en temps mains séparées
- Lorsque le morceau est appris par coeur sans aucune erreur, augmentez le tempo à l´aide du métronome
Pour les enregistrements, je n´en ai faite aucun à l´heure actuelle. C´est un tord, car s´écouter est également très important. Une seule video circule sur Internet: Elle date de janvier ou février 2011, soit 9 mois environ après mes débuts. Je suis la personne qui joue l´étude op 25 n 12. La vidéo est seulement un extrait du concert des élèves de mon professeur.
http://vimeo.com/20458669
Mon parcours n´a rien d´exceptionnel. Je suis en revanche persuadé qu´un travail attentif et détaillé est un facteur d´avancement. Je ne travaille jamais un morceau moins de 5 mois. je pense que c´est pour cette raison que je suis capable de jouer des morceaux difficiles. Je soigne mon répertoire également en travaillant régulièrement les pièces apprises.
A bientôt, AlexisB.