André Quesne a écrit :JPS1827 a écrit:
]Leimer (professeur de Gieseking) plaignait les élèves qui se préoccupaient d'améliorer leur technique sur des exercices pour l'appliquer ensuite aux œuvres qu'ils jouaient, car il considérait que cela ne faisait que leur faire perdre du temps.
Tout à fait. Lors d'une master class de 3ème cycle à laquelle je participais au conservatoire de ma région, Désiré N'Kaoua (premier grand prix du concours international de Genève) avait déclaré que les exercices se trouvaient dans les morceaux. Il considérait qu'en faire en parallèle faisaient perdre du temps.
D'autre part, Richter n'a jamais travaillé les gammes !...
Ca fait vraiment plaisir de lire tout ça, mais ce serait bien de ne pas rediriver sur le débat "pour ou contre les gammes". Je pense que le débat se centre davantage sur les mérites d'un travail essentiellement dirigé par l'oreille (en particulier dans le cas du legato). Sur ce point, je suis certain que JPS est dans le vrai du vrai.
Sur la question d'accompagner ce travail par des exercices, j'en viens à la même conclusion, tant de mon expérience personnelle que des résultats constatés sur d'autres. La conclusion, c'est que contourner les exercices ad hoc et se laisser guider par son oreille est un raccourci très puissant. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas apprendre les bons gestes, ça veut dire que tout travail purement mécanique où l’oreille est en veilleuse est essentiellement de la perte de temps, voire contre-productif.
Je me souviens, au début avec mon prof, je lui avais demandé ce qu’il pensait de travailler ses doigts sur un clavier muet. Il me l’avait formellement interdit, avec une autorité que je ne lui ai plus vue depuis. Pour lui, ce type de travail, c’était la négation absolue de ce qu’il convenait de faire. De mémoire, il avait ce jour énormément insisté sur l’importance de s’écouter très soigneusement.