Trop de réponses. Je ne vais pas répondre à tous, surtout si je suis tout seul contre le reste du monde
Marie-France a écrit :nox, ta valeur, je suis sûre que tu la connais. La reconnaissance des autres c'est plus compliqué, et en as-tu tant besoin? Ne peux-tu avancer sans cela?
Non je ne la connais pas justement, je me cherche. Je peux continuer à avancer comme ça, mais c'est juste que je ne sais pas où j'en suis, ni où je vais. On joue toujours dans le but de plaire, de procurer du plaisir aux autres. Le niveau pour faire plaisir au public lambda, je pense l'avoir. Maintenant je cherche plus loin, je veux passer une étape en quelque sorte.
Jean-Luc a écrit :Si tu as "peur" de te faire mal juger par un jury de concours pour ce ralenti (qui pour moi est un détail tout à fait secondaire*), alors ne le fais pas.
Mais j'ai tout aussi "peur" de me faire mal juger en ne le faisant pas ! Je reprends tes termes mais ça n'est pas une histoire de peur. Je travaille un morceau et je cherche la meilleure interprétation. En cherchant je me rends compte que la majorité des interprètes font une entorse à la partition en ajoutant des ralentis qui n'y sont pas, alors que la partition a du sens également sans ces ralentis. C'est quand même légitime que je m'interroge, non ? Je jouais sans au début, et mon prof m'a dit "non, ce n'est pas correct, il faut ralentir", je cherche à comprendre.
JPS1827 a écrit :Mais nox, ce que tu décris se produit exactement de la même façon dans le monde professionnel. Des tas de prestations assez médiocres sont jugées géniales par un public conditionné à l'idée qu'il est venu entendre quelque chose de bien (en plus il a payé cher).
Mais les professionnels sont également jugés par beaucoup de connaisseurs, des critiques, d'autres musiciens professionnels, etc... et ils peuvent recueillir des avis plus approfondis s'ils le souhaitent.
huizinga a écrit :Je me demande si tous les musiciens professionnels se posent de telles questions pour des choses finalement si insignifiantes en soi. Dans une vie, que représente finalement le fait de ralentir un peu trop ou un peu moins dans un morceau? Ce doit être assez terrible à vivre au quotidien si c'était le cas. Constamment se sentir analysé et jugé pour les moindres détails. Mais c'est au nom de l'Art effectivement...
Comme je l'ai dit, Dinu Lipatti (je crois) par exemple disait dans une interview que pour travailler un nouveau morceau, il commençait par l'étudier pendant des semaines sans toucher le piano. Si le morceau n'est pas clair dans ta tête, il ne le sera pas dans tes doigts. Parfois un ralenti, une nuance, un tempo, ça fait toute la différence. D'ailleurs dans les interprétations des grands pianistes, c'est souvent inconsciemment sur des petits détails que tout se joue, et c'est des petits riens qui font au final qu'on est plus touché par telle ou telle version.
Comme chez Chopin, c'est souvent la main gauche, l'accompagnement, qui fait toute la différence, alors que tout le monde se focalise sur la mélodie.
Je répondrai aux autres plus tard éventuellement. Je remercie de toute façon tout le monde pour vos réponses. Je ne souhaitais pas emmener la discussion sur ce terrain un peu torturé, j'exposais juste mes interrogations sur une pièce de Schumann à la base
