Eh bien... passe encore de te faire travailler un morceau que t'aime pas si le prof juge que c'est vraiment bien pour toi... mais c'est plutôt infantilisant tout ça !
Non je n'ai jamais connu de phases de séduction, si ce n'est qu'en-dehors du cours on pouvait avoir une discussion quasi normale avec lui. C'était très violent, puisqu'au terme du 1er cours je n'avais le droit de rien jouer, il fallait que je reprenne tout du début, et c'était impossible que j'ai pu jouer un jour ce que j'ai déclaré avoir joué. Donc je devais jouer... des accords. J'ai pleuré pendant pas mal de temps...En fait c'était si violent que j'était KO, mais j'aurais dû réagir tout de suite.
Quelques mois plus tard j'ai eu à jouer des choses plus intéressantes, preuve que je n'étais pas si nulle, mais j'avais perdu toute confiance en moi et je dois dire que c'est même lui qui a insisté.
J'ai eu toutes les variantes de "Vous ne savez rien, on ne vous a rien appris". Texto. Du genre : "J'ai parlé à ma femme de votre cas, qu'il fallait tout vous apprendre, et elle m'a dit que j'avais bien de la patience". Et le jour où je rencontre la douce épouse : ah oui c'est vous ce cas ?
Se rajoutait une difficulté supplémentaire : le piano. Je dispose d'un numérique, mais d'un excellent numérique que j'ai commandé spécialement, je n'aurais jamais cru en venir là mais finalement je trouve qu'on travaille mieux dessus que sur un mauvais piano. Or à l'école de musique, je devais jouer sur un piano à queue Kawaï, d'une dureté inimaginable, réglé intentionnellement parce que "c'est formateur" et au 1er cours je n'ai pas réussi à jouer correctement dessus. Comme j'avais le droit de m'entraîner dessus, comme tous les élèves de l'école, j'ai fini par jouer tout uniformément fort, "pour que ça sorte". La sonorité était très laide. Je détestais ce piano. Mon ancien prof avait aussi un piano à queue Kawaï assez dur mais ce n'était rien en comparaison de celui-là. Jeune j'avais aussi pu prendre des cours sur le Steinway de l'école de musique et je m'y étais facilement habituée (quand même

) mais là en un an je ne m'y suis jamais faite. J'ai donc pris la mauvaise habitude de jouer uniformément fort.
Et quand mon prof en jouait c'était tout aussi moche, surtout qu'il jouait très mal. Bref, le piano m'a autant traumatisé que le prof. Pour moi imposer un tel instrument ça a quelque chose de pervers.
Bref, je ne sais pas au fond quelles étaient les motivations profondes de ce type. Mais c'est du passé.