Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastreuse
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Des punitions ? Comment ça, quel genre de punitions
?
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Edit: J'efface tout. C'est qu'un p'tit épisode dans ce chouette apprentissage du piano
Modifié en dernier par fugue le lun. 13 févr., 2012 13:16, modifié 1 fois.
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Eh bien... passe encore de te faire travailler un morceau que t'aime pas si le prof juge que c'est vraiment bien pour toi... mais c'est plutôt infantilisant tout ça !
Non je n'ai jamais connu de phases de séduction, si ce n'est qu'en-dehors du cours on pouvait avoir une discussion quasi normale avec lui. C'était très violent, puisqu'au terme du 1er cours je n'avais le droit de rien jouer, il fallait que je reprenne tout du début, et c'était impossible que j'ai pu jouer un jour ce que j'ai déclaré avoir joué. Donc je devais jouer... des accords. J'ai pleuré pendant pas mal de temps...En fait c'était si violent que j'était KO, mais j'aurais dû réagir tout de suite.
Quelques mois plus tard j'ai eu à jouer des choses plus intéressantes, preuve que je n'étais pas si nulle, mais j'avais perdu toute confiance en moi et je dois dire que c'est même lui qui a insisté.
J'ai eu toutes les variantes de "Vous ne savez rien, on ne vous a rien appris". Texto. Du genre : "J'ai parlé à ma femme de votre cas, qu'il fallait tout vous apprendre, et elle m'a dit que j'avais bien de la patience". Et le jour où je rencontre la douce épouse : ah oui c'est vous ce cas ?
Se rajoutait une difficulté supplémentaire : le piano. Je dispose d'un numérique, mais d'un excellent numérique que j'ai commandé spécialement, je n'aurais jamais cru en venir là mais finalement je trouve qu'on travaille mieux dessus que sur un mauvais piano. Or à l'école de musique, je devais jouer sur un piano à queue Kawaï, d'une dureté inimaginable, réglé intentionnellement parce que "c'est formateur" et au 1er cours je n'ai pas réussi à jouer correctement dessus. Comme j'avais le droit de m'entraîner dessus, comme tous les élèves de l'école, j'ai fini par jouer tout uniformément fort, "pour que ça sorte". La sonorité était très laide. Je détestais ce piano. Mon ancien prof avait aussi un piano à queue Kawaï assez dur mais ce n'était rien en comparaison de celui-là. Jeune j'avais aussi pu prendre des cours sur le Steinway de l'école de musique et je m'y étais facilement habituée (quand même
) mais là en un an je ne m'y suis jamais faite. J'ai donc pris la mauvaise habitude de jouer uniformément fort.
Et quand mon prof en jouait c'était tout aussi moche, surtout qu'il jouait très mal. Bref, le piano m'a autant traumatisé que le prof. Pour moi imposer un tel instrument ça a quelque chose de pervers.
Bref, je ne sais pas au fond quelles étaient les motivations profondes de ce type. Mais c'est du passé.
Non je n'ai jamais connu de phases de séduction, si ce n'est qu'en-dehors du cours on pouvait avoir une discussion quasi normale avec lui. C'était très violent, puisqu'au terme du 1er cours je n'avais le droit de rien jouer, il fallait que je reprenne tout du début, et c'était impossible que j'ai pu jouer un jour ce que j'ai déclaré avoir joué. Donc je devais jouer... des accords. J'ai pleuré pendant pas mal de temps...En fait c'était si violent que j'était KO, mais j'aurais dû réagir tout de suite.
Quelques mois plus tard j'ai eu à jouer des choses plus intéressantes, preuve que je n'étais pas si nulle, mais j'avais perdu toute confiance en moi et je dois dire que c'est même lui qui a insisté.
J'ai eu toutes les variantes de "Vous ne savez rien, on ne vous a rien appris". Texto. Du genre : "J'ai parlé à ma femme de votre cas, qu'il fallait tout vous apprendre, et elle m'a dit que j'avais bien de la patience". Et le jour où je rencontre la douce épouse : ah oui c'est vous ce cas ?
Se rajoutait une difficulté supplémentaire : le piano. Je dispose d'un numérique, mais d'un excellent numérique que j'ai commandé spécialement, je n'aurais jamais cru en venir là mais finalement je trouve qu'on travaille mieux dessus que sur un mauvais piano. Or à l'école de musique, je devais jouer sur un piano à queue Kawaï, d'une dureté inimaginable, réglé intentionnellement parce que "c'est formateur" et au 1er cours je n'ai pas réussi à jouer correctement dessus. Comme j'avais le droit de m'entraîner dessus, comme tous les élèves de l'école, j'ai fini par jouer tout uniformément fort, "pour que ça sorte". La sonorité était très laide. Je détestais ce piano. Mon ancien prof avait aussi un piano à queue Kawaï assez dur mais ce n'était rien en comparaison de celui-là. Jeune j'avais aussi pu prendre des cours sur le Steinway de l'école de musique et je m'y étais facilement habituée (quand même
Et quand mon prof en jouait c'était tout aussi moche, surtout qu'il jouait très mal. Bref, le piano m'a autant traumatisé que le prof. Pour moi imposer un tel instrument ça a quelque chose de pervers.
Bref, je ne sais pas au fond quelles étaient les motivations profondes de ce type. Mais c'est du passé.
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Tiens, ça me rappelle un prof de philo en classe prépa. Nous étions tellement nuls, disait-il, qu'il ne nous laissait rédiger que des "introductions de dissertation philosophique". Pas la dissert entière. 4 heures juste pour l'intro. Cela dit, pour écrire une bonne introduction, il faut avoir la dissert entière en tête. Donc ça avait un certain sens. Mais c'était frustrant et ça nous prenait par le mauvais bout de l'ambition ou de l'amour propre.
Mais bon, on en revient toujours au même point, pour un élève adulte ces méthodes sont complètement inacceptables.
Il revient aux élèves adultes de quitter vite fait de tels profs, parce que tant qu'ils auront des élèves en servitude volontaire, et bien ils continueront de jouer aux maîtres....
Mais bon, on en revient toujours au même point, pour un élève adulte ces méthodes sont complètement inacceptables.
Il revient aux élèves adultes de quitter vite fait de tels profs, parce que tant qu'ils auront des élèves en servitude volontaire, et bien ils continueront de jouer aux maîtres....
- dominique
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Encore plus odieuses pour des enfants !Oupsi a écrit :............................................................
Mais bon, on en revient toujours au même point, pour un élève adulte ces méthodes sont complètement inacceptables.
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
simplement un pervers, d'après les anecdotes que vous donnez. Le mélange des genres "j'en ai parlé à ma femme" est extrêmement malsain et peut-être un révélateur d'intentions qui n'avaient rien de pédagogiques...vous êtes adultes donc vous avez tourné la page, mais il est préoccupant qu'un individu avec des pulsions pareilles enseigne à des enfants.katy a écrit : Bref, je ne sais pas au fond quelles étaient les motivations profondes de ce type. Mais c'est du passé.
« L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. » A.Schnabel
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Bien sûr, Dominique, ma phrase était bien maladroite. C'est inacceptable pour tous. Et les adultes ont le devoir de ne pas l'accepter.dominique a écrit :Encore plus odieuses pour des enfants !Oupsi a écrit :............................................................
Mais bon, on en revient toujours au même point, pour un élève adulte ces méthodes sont complètement inacceptables.
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Tiens tiens tiens, un collègue qui a été degouté d'un prof. Bienvenu au club.
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Bonusmalus
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Tout ça c'est une question d'amour propre plus ou moins bien placé. En prépa, ce ne sont pas des enfants. Et ceux qui placent leur amour propre dans ce genre de chose se sont en général trompés de voie.dominique a écrit :Encore plus odieuses pour des enfants !Oupsi a écrit :............................................................
Mais bon, on en revient toujours au même point, pour un élève adulte ces méthodes sont complètement inacceptables.
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Je trouve la méthode du prof de philo d'Oupsi plutôt amusante voire même assez formatrice pour construire une tête bien faite. Et c'est bien ça qui compte le plus.
Bonusmalus
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Je trouve que aucun prof envers aucun élève, à n'importe quel age a le droit de dire qu'il est "nul"!!Bonusmalus a écrit :Tout ça c'est une question d'amour propre plus ou moins bien placé. En prépa, ce ne sont pas des enfants. Et ceux qui placent leur amour propre dans ce genre de chose se sont en général trompés de voie.
Je trouve la méthode du prof de philo d'Oupsi plutôt amusante voire même assez formatrice pour construire une tête bien faite. Et c'est bien ça qui compte le plus.
Pourquoi un élève n'aura pas le droit d'avoir de l'amour propre??
-
Bonusmalus
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Un élève a tout à fait le droit d'avoir de l'amour propre, mais il n'est pas obligé de le placer là où il gêne le plus l'apprentissage.sanne a écrit :Pourquoi un élève n'aura pas le droit d'avoir de l'amour propre??
Bonusmalus
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
C'est comme les poupées russes. Dans l'absolu, Bonusmalus, tu n'as pas tort, mais ça fait partie des choses que l'on doit aussi apprendre (ne pas se laisser dominer par l'amour propre etc.) et, en l'occurrence, on l'apprend en traversant des épreuves dont l'enjeu ne soit pas uniquement un jugement extérieur vécu comme arbitraire et donc terrifiant, mais la valeur de l'épreuve et de la traversée pour elles-mêmes, et pour ça on a besoin d'un prof humaniste...
ce qui n'a pas l'air d'être le cas des profs dont les méthodes ont été décrites par Kathy et d'autres dans ce fil...
ce qui n'a pas l'air d'être le cas des profs dont les méthodes ont été décrites par Kathy et d'autres dans ce fil...
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
En ce qui me concerne mon amour-propre a quand même résisté pendant un an, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase n'était même pas d'ordre pédagogique, mais qu'on me dise qu'on n'avait pas besoin de mon argent et que l'école de musique était florissante, or la somme à régler était pour moi très importante, et je n'ai pas accepté cette remarque.
Il ne disait pas exactement que j'étais nulle, mais que je ne savais rien, que mon ancien prof ne m'avait rien appris ; et je suis certaine que le fait de s'adresser à un prof a joué, comme ça a joué dans plein d'autres circonstances de ma vie : bcp de gens ont des comptes à régler avec l'Education nationale et ont trop de plaisir à rabaisser un prof, et il y avait clairement de ça car il m'a dit à plusieurs reprises qu'il avait été un cancre.
Bref, il y avait un gros problème relationnel, et je pense que ce n'était pas la peine de continuer.
Il ne disait pas exactement que j'étais nulle, mais que je ne savais rien, que mon ancien prof ne m'avait rien appris ; et je suis certaine que le fait de s'adresser à un prof a joué, comme ça a joué dans plein d'autres circonstances de ma vie : bcp de gens ont des comptes à régler avec l'Education nationale et ont trop de plaisir à rabaisser un prof, et il y avait clairement de ça car il m'a dit à plusieurs reprises qu'il avait été un cancre.
Bref, il y avait un gros problème relationnel, et je pense que ce n'était pas la peine de continuer.
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Bonusmalus
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Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Oui bien sûr Katy, je ne parlais plus de ton cas particulier pour lequel mon avis ne change pas, il fallait partir.
Il m'est arrivé de dire dans une école de musique où j'étais inscrit que leur enseignement n'allait pas: enseignement de musique de chambre d'un niveau trop costaud pour l'élève que j'étais (en fait quasiment uniquement cours d'interprétation sur des réductions d'orchestre hyper rapides), alors que j'avais bien prévenu sur ce que je valais (je débutais en musique de chambre après 4 ans d'instrument) et que pour un prof, ça s'évalue en 5 minutes. Je leur ai dit qu'ils ne pouvaient pas me faire porter la responsabilité de cet échec car je n'avais manqué aucun cours, j'avais bossé (pas une fois je ne leur ai mis un coup de boule alors que l'envie était bien là) et ayant déjà enseigné, je savais ce qu'il faut faire pour s'adapter au niveau de quelqu'un dans le but qu'il comprenne et avance. En outre, j'avais la chance de pouvoir en parler avec des gens qui connaissaient mon niveau et me confirmaient ce que je ressentais par le biais de mes expériences extra musicales. Comme dans ma grande bonté, je ne suis pas allé jusqu'à leur dire explicitement que soit ils me prenaient pour un con, soit ils étaient de très mauvais enseignants, mais que mon discours et mes arguments laissaient peu de doutes, ils ont été très courtois, ont fait amende honorable et nous nous sommes quittés en relativement bons termes.
Quand j'ai changé de prof de piano, je lui ai dit que je souhaitais si possible travailler de la musique de chambre en plus des pièces instrumentales et les premières séances de travail m'ont montré de manière évidente qu'elle ne prenait pas ça à la légère; les progrès ne se sont pas faits attendre.
Il m'est arrivé de dire dans une école de musique où j'étais inscrit que leur enseignement n'allait pas: enseignement de musique de chambre d'un niveau trop costaud pour l'élève que j'étais (en fait quasiment uniquement cours d'interprétation sur des réductions d'orchestre hyper rapides), alors que j'avais bien prévenu sur ce que je valais (je débutais en musique de chambre après 4 ans d'instrument) et que pour un prof, ça s'évalue en 5 minutes. Je leur ai dit qu'ils ne pouvaient pas me faire porter la responsabilité de cet échec car je n'avais manqué aucun cours, j'avais bossé (pas une fois je ne leur ai mis un coup de boule alors que l'envie était bien là) et ayant déjà enseigné, je savais ce qu'il faut faire pour s'adapter au niveau de quelqu'un dans le but qu'il comprenne et avance. En outre, j'avais la chance de pouvoir en parler avec des gens qui connaissaient mon niveau et me confirmaient ce que je ressentais par le biais de mes expériences extra musicales. Comme dans ma grande bonté, je ne suis pas allé jusqu'à leur dire explicitement que soit ils me prenaient pour un con, soit ils étaient de très mauvais enseignants, mais que mon discours et mes arguments laissaient peu de doutes, ils ont été très courtois, ont fait amende honorable et nous nous sommes quittés en relativement bons termes.
Quand j'ai changé de prof de piano, je lui ai dit que je souhaitais si possible travailler de la musique de chambre en plus des pièces instrumentales et les premières séances de travail m'ont montré de manière évidente qu'elle ne prenait pas ça à la légère; les progrès ne se sont pas faits attendre.
Bonusmalus
Re: Comment se remettre d'une expérience pédagogique désastr
Adultes ou pas, quand on travaille dur (bon, en même temps, c'est aussi beaucoup de plaisir!!Bonusmalus a écrit :je n'avais manqué aucun cours, j'avais bossé (pas une fois je ne leur ai mis un coup de boule alors que l'envie était bien là
Les mots durs ou les "coups bas" pas francs du collier sont alors vécus davantage comme une sorte d'"injustice" ( ô, prof, toi qui peut m'enseigner ce que j'ignore et que je rêve d'apprendre!) que comme une blessure purement narcissique d'un petit égo sensible (qui, cependant, n'est pas interdite tant qu'elle devient utile en poussant à faire des efforts supplémentaires pour surmonter une difficulté, s'améliorer).
J'ai assez de recul pour apprécier ce que mon ex prof a su m'apporter mais avec le 2è...., j'ai trouvé chaussure à mon pied: il est sévère mais sait expliquer pourquoi, il n'abreuve pas de compliments mais ils sont d'autant plus appréciables, il est très exigeant, pointilleux, inflexible mais il me pousserait à soulever des montagnes!! Et surtout, il est franc, honnête, motivé, passionné. Il n'abuse pas de son statut et ne me rend pas non plus totalement dépendante de son enseignement.
Bon. C'est super quoi!