Oui mais comme t'offre le champ' en même temps, ça passebach_addict a écrit :je suis bien pire en vrai

Oui mais comme t'offre le champ' en même temps, ça passebach_addict a écrit :je suis bien pire en vrai
Bonjour Bertrand et bienvenue sur le forum,bertrand a écrit :Bach Addict
J avais mis ce lien afin d étoffer le debat sans avoir émis d avis sur la question et me faisait une joie de participer à ce forum que je parcours depuis quelques années.
Puisque vous avez pris le soin de me repondre, je me permets de faire quelques observations. Je vous trouve très agressif dans certaines de vos interventions avec des reponses souvent péremptoires et sans nuances . [...]
Pourquoi intervenez-vous de cette maniere si meprisante ? Si cela avait ete Bergamotte ou Nash, auriez-vous repondu comme cela ?
Vous êtes un ancien de ce forum . Je m attends donc à des reponses ironiques et expeditives. vous aurez donc le dernier mot.
merci jean-seb, très touché (si si)jean-séb a écrit :ce serait bien de donner cet avis de manière plus ... décontractée et en supprimant les attaques personnelles, SVP.
j'ai trouvé son post très intéressant et je n'ai pas eu le temps de rebondir dessus.JPS1827 a écrit :Pour ma part je suis un peu désolé que des remarques aussi fines que celles d'Oupsi, qui s'appliquent également à l'évolution possible d'un seul et même pianiste (on peut passer d'un désir forcené de rationalisation à une vision plus directement musicale), ne trouvent aucun écho dans ce débat
C'est mon cas. J'admire ceux qui fonctionnent de façon rigoureuse et hyper-raisonnée comme les 1ers mais...je trouve ça très dur, plus facile en tout cas avec mon prof.Oupsi a écrit :Un pianiste peut rationnaliser à outrance, voire couper les cheveux en quatre, et y trouver son compte parce que ça fait partie de son caractère, du plaisir qu'il a à faire de la musique, et parce que la musique, dans son infinie bonté et richesse, offre des horizons intéressants pour cette approche là aussi, qui a fait ses preuves en termes d'efficacité lorsqu'elle est pratiquée avec conviction.
D'autres pianistes fonctionnent davantage (et parfois tout aussi efficacement) à l'instinct, ou à la sensation, et découvrent des choses de manière inattendue en travaillant, en explorant et en expérimentant, et petit à petit se forgent une sorte de méthode subjective et empirique, qui se superpose à celle que l'on apprend avec un prof.
Itou.Oupsi a écrit :En lisant la méthode de préparation exposée dans les premières pages de ce fil, je me suis dit que cela doit être assez gratifiant de pouvoir anticiper de la sorte, par la seule action de la volonté et de l'écoute intérieure, ce que sera le contact de la main au clavier sur un morceau. Cela fait sans doute gagner beaucoup de temps. C'est une méthode qui exige, je suppose, un grand entraînement intellectuel. Pour mon goût, elle manque néanmoins un peu de sensualité, si je peux m'exprimer ainsi. C'est comme un amour platonique, ou comme de très longues fiançailles.
Merci JPS sur ces méthodes de travail pour vaincre les trous de mémoire.JPS1827 a écrit : J'ai exactement les mêmes problèmes. En fait, j'utilise principalement quatre méthodes pas totalement efficaces pour essayer de régler ce problème de déstabilisation par des conditions de jeu différentes associées au trac:
- j'ai remarqué que pouvoir répéter suffisamment longtemps sur l'instrument qu'on va jouer limite les "surprises sonores" et les occasions de déstabilisation, comme tu sembles l'avoir aussi remarqué
- chez moi, je m'entraîne à toutes sortes de surprises, à faire une fausse note à un endroit donné et à me rattraper, à arrêter de jouer la main gauche une demi-mesure et à me rattraper, à taper un cluster à la plce d'un accord puis à continuer comme si de rien n'était, à jouer en marquant un temps d'arrêt entre chaque mesure, la liste de tout ce que j'ai pu inventer est sans fin etc. je m'invente toutes les embûches possibles en essayant de me mettre la pression (sinon, comme toi je n'ai jamais de trou de mémoire chez moi)
- en discutant avec des pianistes, j'apprends que les uns n'acceptent pas de jouer sans avoir pu répéter longtemps sur l'instrument. Pour d'autres, le fait que le son ne soit pas exactement ce qu'ils attendent ne les gêne pas outre mesure, ils ne sont pas très exigeants sur le son qui va sortir (ça rejoint un peu l'époque où ado, personne n'(avait de trou de mémoire à la classe car rien ne nous déstabilisait, étant donné que nos exigences en matière de son étaient bien moindres) ou bien ils sont capables de s'adapter instantanément à n'importe quelle acoustique (le fait d'avoir dû à maintes reprises jouer sur des casseroles dans une acoustique improbable est un élément d'expérience important). J'essaie de m'habituer à "faire avec", mais j'ai du mal.
- enfin la méthode la plus efficace, et dont il ne faut pas se faire un monde, est de mettre la partition. Richter avait fini par le faire, Tharaud le fait, il n'y a pas de raison de se maltraiter soi-même en se stressant autant à jouer par cœur, d'autant que le public se rappelle surtout ce qu'il a entendu (trois semaines après mon dernier concert, où j'avais joué avec les partitions, un auditeur m'a dit : "comment avez-vous fait pour jouer tout cela par cœur", il n'a jamais voulu me croire quand je lui ai dit que j'avais mis la partition sur le piano).
Une autre chose qui peut t'intéresser. Je travaille habituellement pour essayer d'obtenir un certain confort de jeu, pour avoir l'impression de jouer avec facilité. Il y a encore quelques années, je me demandais toujours avant de jouer si "ça allait marcher", et si je ne me sentais pas "confortable" lors du premier contact avec le piano au début d'un concert, je pensais aussitôt que j'allais souffrir pendant tout le concert. Désormais j'ai renoncé à la recherche du confort à tout prix, j'accepte plus de ne pas avoir l'impression de jouer avec une technique parfaite, et paradoxalement cela réussit mieux, je suis plus en prise, n'attendant plus rien du piano et/ou de la salle, et donc moins déstabilisé. Le chemin est encore long cependant …
JPS1827 a écrit :- chez moi, je m'entraîne à toutes sortes de surprises, à faire une fausse note à un endroit donné et à me rattraper, à arrêter de jouer la main gauche une demi-mesure et à me rattraper, à taper un cluster à la plce d'un accord puis à continuer comme si de rien n'était, à jouer en marquant un temps d'arrêt entre chaque mesure, la liste de tout ce que j'ai pu inventer est sans fin etc. je m'invente toutes les embûches possibles en essayant de me mettre la pression (sinon, comme toi je n'ai jamais de trou de mémoire chez moi)
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Une autre chose qui peut t'intéresser. Je travaille habituellement pour essayer d'obtenir un certain confort de jeu, pour avoir l'impression de jouer avec facilité. Il y a encore quelques années, je me demandais toujours avant de jouer si "ça allait marcher", et si je ne me sentais pas "confortable" lors du premier contact avec le piano au début d'un concert, je pensais aussitôt que j'allais souffrir pendant tout le concert. Désormais j'ai renoncé à la recherche du confort à tout prix, j'accepte plus de ne pas avoir l'impression de jouer avec une technique parfaite, et paradoxalement cela réussit mieux, je suis plus en prise, n'attendant plus rien du piano et/ou de la salle, et donc moins déstabilisé. Le chemin est encore long cependant …
Merci pour tes remarques extrêmement pénétrantes.Oupsi a écrit :Du coup je reviens à ta première remarque: la ruse de la raison que tu décris, avait-elle pour but de t'aguerrir à maîtriser l'incontrôlable, ou plus malicieusement, de le faire apparaître, de l'appeler, comme un élément dont tu attendais un enrichissement? Comment convoquer cette liberté qui doit pourtant rester libre?
Autre question (pardon), quand tu dis que tu "acceptes de ne pas avoir l'impression de jouer avec une technique parfaite", qu'est-ce qui se passe, exactement? Es-tu plus heureux de jouer, es-tu plus "là", qu'est-ce qui te guide, es-tu envahi ou au contraire serein?
(En me relisant je songe que si un non-pianiste me lit il pensera que je suis complètement folle. Puisque nous sommes entre nous je poste quand même)
Cette conviction, elle se travaille, elle est le vrai objet du travail. Les impératifs personnels musicaux, c'est le coeur de l'artiste, évidemment c'est là, ou pas. Mais curieusement, quand ça rate, c'est bien la conviction (confiance en soi, etc.) qui s'écrase, et non les impératifs musicaux (qui eux sont toujours là et se sentent trahis). Or, j'ai l'impression que cette chose qui flanche, qui rate, qui s'absente, n'est jamais vraiment prise au sérieux comme partie intégrante de ce que nous apprenons au piano. Chacun se dépatouille comme il peut avec ça de manière finalement assez solitaire. Pourquoi? Du coup, c'est la force de caractère qui établit un tri entre les pianistes. On retourne à la cage des fauves. Bizarre.JPS1827 a écrit :Je pense que deux des qualités principales d'un grand pianiste sont d'avoir envie de communiquer des impératifs musicaux personnels et aussi une conviction qui lui permette de pouvoir jouer la plupart du temps à son vrai niveau.
Oui je pense que c'est ça, mais je ne pense pas qu'on retourne dans la cage aux fauves, il s'agit de conquérir la conviction que ce qu'on joue peut apporter quelque chose à ceux qui écoutent, ou même seulement à soi. Dès qu'on est dans l'attente d'un jugement, les choses sont faussées, et c'est un peu la raison pour laquelle les grands concours préparent à la fois si bien à la carrière de pianiste (pianiste en tant que métier qu'il faut bien posséder) et si mal à la carrière d'artiste-interprète. L'enseignement n'est axé que sur le métier, beaucoup ici vont rétorquer qu'on apprend aussi la "musicalité", mais en fait on n'apprend là qu'une tradition, on n'apprend pas à trouver soi-même le sens de la musique (tout le monde sait comme on peut être désemparé devant une œuvre qu'on n'a jamais entendue et dont on ne connaît aucun enregistrement). Les impératifs personnels se sentent trahis parce qu'on ne les intériorise pas assez.Oupsi a écrit :Cette conviction, elle se travaille, elle est le vrai objet du travail. Les impératifs personnels musicaux, c'est le coeur de l'artiste, évidemment c'est là, ou pas. Mais curieusement, quand ça rate, c'est bien la conviction (confiance en soi, etc.) qui s'écrase, et non les impératifs musicaux (qui eux sont toujours là et se sentent trahis). Or, j'ai l'impression que cette chose qui flanche, qui rate, qui s'absente, n'est jamais vraiment prise au sérieux comme partie intégrante de ce que nous apprenons au piano. Chacun se dépatouille comme il peut avec ça de manière finalement assez solitaire. Pourquoi? Du coup, c'est la force de caractère qui établit un tri entre les pianistes.