Mozart - Interprêtes

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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dominique
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Message par dominique »

T'es pas idiot, Roland ! Pas d'inquiétude.
Cette fantaisie est en do mineur, en tout cas commence en do mineur et finit en do mineur. En tout cas, surtout finit en do mineur. Car sa tonalité, au début, n'est pas du tout affirmée. Des mi bémols et des la bémols, oui, mais aussi des fa dièses et tout de suite des ré bémols, mi bécarres et la bécarres... il y a une grande ambiguïté tonale, (ce qui donne ce sentiment d'étrangeté, d'inquiétude, de questionnement...) et c'est sans doute la raison pour laquelle Mozart n'a pas choisi d'armure. Il place les altérations au fur et à mesure.
Mais sans aucune ambiguïté, à la fin, il affirme la gamme de do mineur.
caminante, no hay camino, se hace camino al andar.
Veritas odium parit, obsequium amicos
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Tartignole et gnangnan, ça à le même sens pour moi quand je parle de Mozart. C'est par exemple quand la main gauche joue des doubles croches genre fa do la do, et une mélodie à la main droite. C'est marrant 5 minutes.
Ca peut être lié à cucul, mais pas forcmément. Cucul, c'est ces petites mélodies sautillantes, si chères à Mozart. Attention, je n'assimile pas tout Mozart à ça.
D'ailleurs, en lisant il n'y a pas longtemps un article sur les oeuvres de Mozart, je me suis aperçu qu'il avait très peu composé en mode mineur (parmi les sonates, 2 seulement). Ca doit être pour ça que je ne suis pas du tout fan, parce que à quelque exceptions près, je ne joue quasiment pas d'oeuvres en mode majeur (même à l'écoute, je n'aime pas trop).
C'est grave docteur (j'ai déjà recontré quelqu'un pour qui c'était pareil) ?
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
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Utricule
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Message par Utricule »

Gastiflex a écrit :C'est par exemple quand la main gauche joue des doubles croches genre fa do la do, et une mélodie à la main droite. C'est marrant 5 minutes.
C'est ce que l'on appèle une base d'Alberti.
louna
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Message par louna »

c'est aussi ce qu'on appelle le "style galant"

des basses d'alberti, des petites gammes, qui donnent une impression des virtuosité, et de légèreté.
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yannis
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Message par yannis »

Il y a des gens qui détestent Mozart (par exemple HG, pour ne pas la citer), qui disent qu'il est creux, superficiel, inutile.

Je pense que Mozart s'adresse à nous d'une manière différente de ce qui l'a précédé et de ce qui l'a suivi. Coincé entre le baroque (où glorifier Dieu et le pouvoir en place était le but suprême) et le Sturm und Drang (où on remettait tout en question et l'homme primait comme but), il n'a pas voulu développer une conscience politique comme Beethoven, ni se revolter au-delà d'une certaine limite (OK, il a fait une petite révolution en utilisant l'allemand pour un opéra, ou en choisissant une œuvre de Beaumarchais pour son libretto). Il a choisi d'être un chasseur de sublime. Et on en trouve énormément, toute la musique de Mozart baigne dans le sublime, il en déborde de partout.

Mais le sublime est-ce un but en soi ? Est-ce la raison pour laquelle on fait de la musique ? (de la même manière que la constitution américaine stipule que le but de la vie est la quête du bonheur... n'est-ce pas une connerie ahurissante ?)

Donc, à mon avis, pour jouer du Mozart il faut entrer dans ce moule qui consiste à dire "je suis là pour produire du sublime, tout mon être doit y contribuer, je dois être alerte à 100%, engager toutes mes ressources dans ce seul but". Si on est prêt à le faire, alors on joue du Mozart.

Ces gens-là ne veulent pas entrer dans ce moule. Ou alors se disent que n'étant pas disposés à le faire, cela ne marchera pas.
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
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