Jean-Michel Verdier a écrit :Une fois, à la Roque d'Anthéron, elle jouait le 3° de Beethoven et pour la cadence du dernier mouvement, au moment de l'attaque, elle a joué la cadence du 4°. Elle s'est arrêtée tout de suite, ainsi que l'orchestre. Puis ils ont repris 3 fois, sans plus de succès. Enfin, elle s'est levée, elle est allée chercher la partition du chef. Elle l'a feuilletée pendant 1 bonne minute. Puis elle s'est rasisse et cette fois-ci a pu terminer normalement. En bis, elle a redonné tout le mouvement sans se tromper.
Cette histoire est incroyable...
Tout d'abord elle montre que HG n'est pas infaillible. C'est tout un mythe sur sa nature divine qui s'écroule.
Ensuite elle nous montre comment fonctionne le cerveau de Dieu. Un concerto est un concerto, une cadence une cadence. Quand l'orchestre s'arrête à la dominante et l'interprète est censé parcourir le long chemin entre la dominante et la tonique, on n'est plus dans le concerto, on est dans une cadence. Les deux sont indépendants. Même pour Beethoven qui écrivait lui-même ses cadences. Le 4e, c'était un peu son cheval de bataille, elle l'a joué un peu partout, et l'a enregistré (divinement). Peut-être qu'elle se sentait un peu moins à l'aise dans le 3e, son cerveau lui a joué un tour et la ramené là où elle était plus confiante : dans le 4e.
Cela veut dire aussi que les morceaux stockés dans son cerveau ne sont compartimentés, ils communiquent (du moins quand c'est le même compositeur), et cela fait peut-être partie de son génie : donner à toutes les œuvres de Beethoven la "couleur Beethoven", c'est les rapprocher, un rapprochement qui n'est pas sans danger (la preuve).
Donne-nous plus de détails Jean-Michel, comment a-t-elle réagi ? A-t-elle rougi ? A-t-elle paru nerveuse ? Ou a-t-elle pris cela avec humour ? Et comment a réagi l'orchestre ? Le public ? Dis-nous tout !!!