Le problème du « par cœur » au piano est qu’il s’appuie pour la plupart d’entre nous sur la mémoire mécanique (« avoir le morceau dans les doigts »). Le problème de cet apprentissage est qu’il est peu transportable dans le temps (on oublie) et dans l’espace (on n’y arrive pas sur un autre piano ou dans un autre contexte). Donc apprendre de cette manière uniquement n’est pas suffisant pour maintenir un répertoire.
Un musicien confirmé apprend par cœur autrement, très souvent inconsciemment. La tonalité, la structure harmonique, les phrases musicales sont autant d’éléments familiers qui permettent de structurer la mémoire de façon très solide.
A contrario, pour des personnes, dont je fais partie, n’ayant pas la même connaissance, ce processus est au mieux très difficile voir impossible, car cette connaissance n’existe pas. La bonne nouvelle pour nous autres musiciens amateurs et débutants, c’est qu’il existe d’autres façons de mémoriser que mécaniquement (peu solide) ou avec des concepts purement musicaux (solides mais demandant de sérieuses connaissances). Je ne vais pas exposer tous les types de mémoires, mais je te conseille la lecture de ce document disponible sur internet et de lire la section consacrée à la mémorisation :
http://www.pianofundamentals.com/book. L’auteur a des positions pour le moins tranchées (!) et certainement contestables pour beaucoup de sujets, mais il a au moins le mérite de donner des pistes de réflexion.
Je pense qu’un bon point de départ est de pouvoir déterminer la part de mémoire mécanique lors de l’apprentissage d’un morceau. Il y en a une très simple : jouer de mémoire plus lentement que d’habitude, parce que la mémoire mécanique est peu sollicitée dans ce contexte, ce qui permet de tester la solidité des autres formes de mémorisation (visuelle, auditive, conceptuelle, musicale, etc).
Le bouquin conseille l’apprentissage par cœur mains séparées. Ça a fonctionné pour moi. J’apprends maintenant main séparées et mains ensembles.