Le vrai problème est cognitif, le mode de fonctionnement du cerveau.
Le cerveau n'est pas capable de gérer beaucoup de choses à la fois. (En mémoire immédiate, entre 5 et 7 items (9 avec de l'entrainement), dans le champs de la conscience pas beaucoup plus d'une

) Il faut donc automatiser une partie du processus pour pouvoir se concentrer sur quelque chose. Dans ton cas, tu mémorises la partition et automatises la main droite inconsciemment, ce qui te permet de moins travailler la main gauche, de moins l'automatiser ce qui fait que tu as besoin de la regarder. Et puisque tu la regardes, tu n'as pas besoin d'automatiser, c'est un cercle vicieux.
La véritable habileté, c'est de regarder franchement ce qu'on a besoin de regarder à chaque moment, soit une main (car elle lache le clavier, et il n'y a plus de repère spatial), soit l'autre (pareil), soit la partition. Ce réglage du travail du regard est fait inconsciemment par beaucoup de pianistes (de musiciens, de conducteurs automobile, de sportifs...) et fait totalement partie des habiletés cognitives à développer. (viser la touche sur laquelle doit atterrir le petit doigt....)
Donc c'est simple, pour ne pas regarder quelque chose, il faut automatiser. L'astuce est de bien juger les parties automatisables et identifier l'unique élément à gérer consciemment à chaque moment.
De mon point de vue, une oeuvre bien écrite tient aussi compte du focus de l'attention.
Mais ce focus peut devoir se déplacer très vite, et c'est une partie des difficultés de l'apprentissage du piano, comme de toute activité qui demande des performances cognitives.