Un petit témoignage d'un émotif anonyme (si si, je vous assure)!
Après 11 ans de bons et loyaux services, j'ai décidé de me séparer de mon Yamaha C3, piano que j'avais acheté en 1997 pendant mes études.
Il a bien vieilli, et c'était un instrument d'une sonorité assez profonde, réglé comme un piano de concert par un célèbre technicien d'Auvergne.
Mais le toucher était trop facile, comme souvent chez Yamaha, où les mécaniques fonctionnent "trop bien".
Je me suis alors décidé à trouver "le piano de ma vie", un piano qui me permettrait de chercher des choses plus élaborées, tout en m'inspirant musicalement.
En faisant le tour des magasins lyonnais, j'ai pu essayer quelques modèles sympathiques, mon budget étant de 35000-40000 euros après une bonne revente de mon Yamaha.
En premier, je me suis laissé séduire par un Schimmel 189, piano sur lequel j'ai eu l'impression de pouvoir m'exprimer sans limites. Un toucher sensible, et un beau timbre assez rond me plaisaient, mais je l'ai finalement trouvé trop facile au toucher.
Puis j'ai essayé un Bechstein M/P 192, dont le toucher exigeant m'a plu, mais je l'ai trouvé trop standard dans sa résonance, proche de l'équilibre d'un Yamaha (en + riche), et les aigus étaient assez durs.
En passant devant un magasin sans enseigne (les pianistes lyonnais verront de qui je parle
), où l'on ne trouve que des pianos de luxe, j'ai pu essayer 2 Steinway B d'occasion et un Boesendorfer 200 cm. Les Steinway étaient assez anciens, et d'un toucher plutôt lourd, le Boesendorfer m'a beaucoup plu. Pour une fois le toucher n'était pas raide et lourd, et les basses ne dévoraient pas le reste de la résonance.Mais les prix étaient un petit peu hors budget, et niveau puissance, je ne voulais pas voir arriver les voisins avec le bazooka dès que je jouerais une note.
Et puis, dans un dernier magasin, je suis me suis arrêté devant un Sauter Delta 185, j'ai dû jouer un bon moment tellement ce piano m'a parlé: une résonance splendide, des graves très profonds, et des aigus magiques. Mais de la même façon que le Schimmel 189, j'ai trouvé le toucher trop facile, et j'ai craint de ne pas pouvoir chercher des choses exigeantes.
Juste à côté, un Grotrian-Steinweg 192 (ils l'appellent Cabinet, mais je n'aime pas ce nom
). J'en avais essayé un 5 ans avant, et j'avais trouvé le toucher redoutablement difficile, mais j'ai mis mes a priori de côté, et je me suis lancé (dans le 2° Nocturne de Fauré, pour les mélomanes). Et là, WAOW! Précision, profondeur, une résonance qui semble ne jamais s'arrêter, j'ai craqué... 
Après discussion, j'ai opté pour un modèle Noir Mat (5000 euros de moins). Il a été choisi pour moi par le technicien en chef de Grotrian, selon mes critères de goût, et il ne s'est pas trompé!
Lorsqu'il est arrivé au magasin, j'ai été bluffé par la qualité du design, et puis par un timbre particulièrement chantant. Le vendeur lui même l'a trouvé particulièrement exceptionnel.Après 2 ans à le jouer quotidiennement, je suis de plus en plus content, il s'ouvre, gagne en profondeur et en clarté à la fois, et même s'il fait vibrer tout l'appartement quand je me lance dans Liszt ou Rachmaninov, je n'ai pas encore vu les voisins sortir le bazooka!
Voila, c'était un simple petit témoignage!
