Malik a écrit :http://www.rtbf.be/rtbf_2000/events/lp/grimaud.mp3
Interview d'Hélène sur la radio nationale belge.
En attendant une émission plus longue qui lui est consacrée aujourd'hui mais pas encore archivée.
Le contraste des questions simples du journaliste et des réponses alambiquées d'Hélène Grimaud est amusant.
elle ne se défend pas trop mal, ce n'est qu'au début, à la question "pensez-vous que l'image de la pianiste qui aime les loups vous colle à la peau" qu'elle s'envole dans des considérations sans queue ni tête
ce qui m'a étonné c'est sa réaction à la question "que pensez-vous de ceux qui viennent attirés par votre beauté", elle ne réagit pas du tout au côté "compliment" de la question et produit un argument du type "peu importe pourquoi les gens viennent, ce qui importe c'est qu'ils soient là". Cela est plus un argument d'organisateur de concerts (puisque une entrée c'est une entrée quelque soit la motivation de spectateur) qu'un argument d'artiste. La raison pour laquelle on est là influe sur le comportement du public. J'attendrais plutôt, de la part du'n artiste, une réaction du style "je fais de la musique, c'est ce qui important, je veux qu'ils viennent pour écouter ma musique, le reste est secondaire". Mais enfin elle a peut-être répondu à la va-vite, et elle sait (ou pense savoir) que ce phénomène est très minoritaire, et donc sans importance. Si j'étais le journaliste j'aurais creusé un peu plus...
un autre sujet que j'aurais abordé serait celui du fossé entre le concertiste et les dizaines de milliers de pianistes qui auraient voulu l'être et qui ne le sont pas, la frustration énorme générée par ce statut un peu particulier du piano, la **médiocrité pianistique** et ses effets sur la personnalité, etc.
sa triple explication du titre "Réflexions" ne m'a pas convaincu, surtout en rapport avec la rélation triangulaire Robert-Clara-Johannes. Déjà quand on a trois pôles ce n'est plus une réflexion mais des permutations circulaires, ou autres constructions géométriques, mais enfin. Et la citation de Cocteau était un peu hors sujet : elle vient d'Orphée, et dans ce film les miroirs sont les visages de la mort (puisque ils nous montrent l'effet du temps sur nous). Donc cela n'entre pas dans la construction de ses arguments sur les réflexions...
Enfin, je suis plutôt content de l'avoir (enfin) écoutée parler, j'ai senti que plusieurs opinions exprimées sur elle sur ce forum se sont confirmées à travers ses réponses, ses réactions, etc.
Merci Malik pour cet extrait très révélateur !