Les béta seraient-ils un dopage ?
Par dopage j'entends un moyen artificiel
de doper ses performances, et la réponse est non. Et je cois le contraire passé un certain niveau. Avec les béta on gère juste le stress, c'est un énorme + donné par la technologie mais le prix à payer est une certaine distanciation. C'est une étape qui permet à des jeunes
de passer un cap et
de ne pas réduire à néant des mois
de travail lors d'échéances, pas plus.
Le hic c'est qu'en musique la question n'est
in fine pas celle des performances et que la molécule qui me permettra d'avoir une belle articulation, rapide,
de dégager
de beaux chants et contre-chants avec une belle sonorité n'est pas encore née je crois. Sinon je la prendrais (je suis assez fainéant il est vrai

). Il y a des gens doués, qui respirent la musique et l'absorbent comme une éponge. Et même si on a ce don, ces facilités singulières ou comme vous voudrez, ça demande un travail gigantesque au moins à une étape
de sa vie, ou toute sa vie (Richter est resté célèbre pour ça), et une certaine élévation spirituelle je dirais. Il faut aussi être capable
de les fournir. Mais c'est ainsi. Un point c'est tout.
Plus bio que la musique, on meurt
sylvie piano a écrit : dim. 23 juin, 2019 9:50
Aujourd'hui aucun concertiste ne pourrait se permettre les fausses notes
de ses grands prédécesseurs...
Bien sûr que si !
Et Argerich, Kissin, Lupu, Lugansky, Perahia ou Freire mettent-ils tant
de notes à côté ? Rubinstein s'en est vanté, mais c'était du bavardage mondain, il n'y avait pas plus rigoureux que lui ! J'adore, un des tout grands je crois.
Depuis les années 60 les enregistrements officiels sont biaisés par les montages. C'est vrai que si on a un bon casque c'est vraiment pénible mais on ne peut pas dire que ce soit un fait récent (et j'aurais plutôt tendance à dire que la technologie les rend plus imperceptibles). Personnellement, je préfère les enregistrements "live", mais ils sont également montés… Comprendra qui voudra !
Et c'est vraiment un faux problème car produire une seconde interprétation dans le droit fil
de la première est une très grande preuve
de maîtrise et
de continuité musicale je pense… On sait très bien que l'ADF d'Aimard n'est pas celui du concert, mais que c'est celui dont il a voulu faire le legs jusqu'à pousser les techniciens dans leurs retranchements, disent-ils (j'y crois pas trop néanmoins). Finalement ? cela change peu car celui du concert ne devait pas être si différend… (pour autant qu'on puisse jouer cette œuvre sans rincer le public tellement elle demande
de concentration

)
L'image qu'on a des anciens (et encore, c'est très exagéré comme affirmation, écoutez Sofronitsky) est je crois faussée du seul fait qu'ils ont enregistré "vieux" avec une part d'approximations, il est vrai, qui sont le fait
de leur âge et qu'on les a un peu trop montées en épingle (les approximations) et en même temps je ne peux m'empêcher
de penser qu'on n'a pas eu autant que ça d'inventeurs du clavier que Cortot ! Mais si l'on gratte on s'aperçoit que c'étaient des bêtes
de technique dès leur plus jeunes productions. Les traces des rouleaux que l'on a des élèves
de Liszt sont assez prodigieuses en matière
de technique et
de rigueur d'ailleurs...