Et bien voilà, je jette l'éponge le coeur déchiré par cette décision : fini les cours en visio avec Nicolas......
Depuis ma première participation à une visio il y a qqs petites années jusqu'à ce lundi (mon dernier cours), je suis allée
de déconvenues en déconvenues avec la technologie.
Pour résumer ces déboires (que certains, mais
de plus en plus rares, connaissent aussi) :
Le "fameux" son d'aquarium ou
de tuyauterie mal embouchée ...

musicalité en PLS !
Des essais multiples pour pallier cela :
- les supports
de transmission : tablette (horrible), ordi portable relié à un câble Ethernet à la box à cause du wifi insuffisant, téléphone...
- problèmes techniques divers (déconnexion intempestive occasionnelle, paramétrages plus ou moins compliqués...)
- achat infructueux d'un micro à installer sur le tel (étant incapable
de paramétrer le bidule, je l'ai revendu...)
- vérification du débit montant : 0.76 Mb/s et descendant : 16.72 Mb/s (aucune surprise, je mets
de chez moi 4h pour envoyer une vidéo
de 8 mn sur YT quand ça met 3 mn en gros la fois où je l'ai envoyée du boulot où il y a la fibre).
- demande réitérée
de la fibre, changement d'opérateur (élagage par nous-mêmes
de branches d'arbres qui gênaient l'accès au poteau tel) ; en vain : je cite "le fourreau" qui passe sous terre et sous la route est bouché, Madame, on vous mettra la fibre quand il n'y aura plus d'ADSL sur le territoire. Et ils sont partis avec le matos...
- Mais il y a eu les cours avec Laurent B. puis Nicolas B. Pas idéal au niveau du son mais je repartais avec tant
de conseils judicieux que j'avais presque l'impression qu'il n'y avait plus ce problème
de son. Mais Nicolas m'a proposé
de plutôt venir faire des cessions en live (trop loin hélas, impossible) plutôt qu'en visio parce que c'est vraiment compliqué (et je pense qu'il a pris bcp sur lui pour endurer ces cours
de bouillie sonore)
de me guider dans ces conditions (il m'a dit lundi qu'il se fiait à la vue, au mouvement
de mes bras/mains pour me guider, m'enseigner...). On a cherché des solutions, il m'a proposé
de continuer les cours quand même, mais je me suis résolue à admettre que c'était trop frustrant (et probablement pour lui aussi, même s'il a eu l'élégance
de ne pas le dire, j'aurais pu l'entendre évidemment, quand il joue, j'entends aussi ce "fameux son").
Faut être philosophe... Parfois on ne peut déplacer les montagnes, et lutter contre le courant est à la longue délétère. J'ai admis l'impossibilité technologique
de continuer avec ce professeur extraordinaire, qui m'apportait tant à chaque fois. Me manquait quand même chaque fois, en visio, ce plaisir du live,
de la proximité physique, la chaleur humaine, et tout ce qui fait que c'est plus simple et agréable
de s'installer au piano
de son professeur. Mais la qualité
de son enseignement dépassait cette petite frustration. C'est parce que je l'ai senti démuni face à cette barrière du son pourri que j'ai compris que je devais trouver une autre solution.
Après avoir farfouillé, j'ai trouvé et appelé un professeur diplômé 1er prix du CNR
de Villeurbanne revenu il y a qqs années dans une ville moyenne à 25 mn
de chez moi. Contact très sympathique au tel. Nous nous voyons dans une semaine pour un premier contact.
Cela ne m'a pas empêchée d'avoir le coeur déchiré
de mettre fin aux cours avec Nicolas, comme si je laissais quelqu'un sur le quai, pour ne plus jamais avancer avec lui. Alors qu'il m'apportait tant ! Musicalement, techniquement, humainement !
Mais je ne pouvais aller rencontrer ce professeur
de piano mercredi prochain en étant hésitante. Je veux avancer vers ce professeur comme on découvre une nouvelle île : sans a priori, sans comparer, sans regretter. J'ai forcément pris la bonne décision bien qu'à contre-coeur. Nicolas m'a répondu avec gentillesse, cherchant encore une solution pour les visios, mais comprenant cette décision. Là où je quitte son île le coeur moins gros, c'est qu'il me propose
de venir lors des stages qu'il va organiser par la suite. Je lui ai demandé aussi
de bien penser à m'envoyer les dates
de son concert parisien (il va jouer Chopin !) Donc bon, la vie continue, je reprends le cap. Mon parcours a été semé d'embûches toute ma vie sur cette route pianistique, décidément, il y a eu
de gros,
de très gros écueils, mais mon voilier noir et blanc rafistolé continue quand même, et trace sa route. Désormais je ne choisirai que du "live" : rencontres pianistiques, cours et stages uniquement en "live" comme on dit.
Ce roman pour partager mes désillusions, ma tristesse mais aussi mes espoirs, et rendre hommage à tous ces professeurs sans qui on resterait dans sa petite mare aux canards... La mer est agitée, dangereuse, houleuse, mais avec elle, on ne s'ennuie pas !
Un jour, c'est clair, je me mettrai réellement à naviguer en mer comme j'ai pu le faire dans ma jeunesse à bord d'un petit coucou dans les airs.
Il y a des passions qui restent dans notre ADN toute la vie. Plus qu'à me remettre à l'aikido et le bonheur serait total !
J'espère que cela aura pu aussi résonner auprès
de ceux qui galèrent avec les pbs
de visios..... Non, vous n'êtes pas seuls !!!

Mais l'on se sent seul et exclu, c'est clair, quand ça nous arrive...
Ce dernier cours et la décision à laquelle j'ai réfléchi ont eu lieu le jour de mes 50 ans !