sur la virtuosité, j'ai lu un fil sur pianostreet récemment (dans la "section des profs" de ce forum, je me suis glissé au dernier rang sans faire de bruit pour écouter la conversation sans m'en mêler

), bref, les profs discutaient ferme de l'apparente plus grande virtuosité des jeunes pianistes du 21e siècle, en gros, la "youtube generation" est extrêmement décomplexée et s'attaque très vite à la virtuosité (études de Liszt, de Chopin, Rachma etc). Et les profs "vieille école" sont surpris de voir des gens aussi jeunes s'attaquer à ça (et...réussir souvent, il faut bien l'avouer).
Critique principale: cette "course à la puissance" ne s'accompagne pas chez la plupart de ces jeunes pianiste d'une recherche sérieuse sur le plan de la musicalité, et à vouloir brûler des étapes, ils se retrouvent effectivement nombreux à savoir jouer des études à un tempo impressionnant, avec toutes les notes et le bon rythme, mais bon, voilà, ça reste bof.
Autre critique des "vieux" contre les "jeunes": les jeunes qui brûlent les étapes pour s'attaquer à de la virtuosité trop vite n'ont souvent pas un bon rythme de travail et sont lents. En gros, pour caricaturer, c'est pas parcequ'on travaille une étude pendant 1 an et qu'on arrive à un résultat "pro", qu'on est un pro...parcequ'un pro, lui en un an, il doit savoir monter un répertoire infiniment plus volumineux même si c'est (marginalement) moins "technique" !
PS: un match intéressant c'est le BWV 639 : Lipatti contre Sokolov (qui n'est pas si jeune, mais bon, lui est vivant). Encore une fois je ne comprends pas le tempo que choisit Sokolov dans Bach (là, trop lent), et pourquoi il joue la voix mediane quasi "stacatto" alors que c'est normalement "legatissimo". Encore un point pour le vieux Lipatti à mon avis (les deux videos se trouvent sur youtube)
« L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. » A.Schnabel