Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
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Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Une question un peu provocatrice, qui s'adresse à ceux qui sont déjà un peu avancés dans la pratique de l'instrument, mais qui résulte d'un cheminement personnel que je vous résume.
Autrefois, mon professeur était très exigeant sur les doigtés, que je notais scrupuleusement sur les partitions, et qui étaient toujours choisis avec soin (on "cherchait un bon doigté" quand on apprenait la partition, et on le notait). Bien des années plus tard j'ai fait deux constatations :
- les partitions de ma jeunesse que je reprenais me paraissaient surchargées de doigtés qui les rendaient difficiles à relire, car ces doigtés ne correspondaient plus vraiment à ce que j'avais envie de faire. Il fallait gommer, réécrire etc.
- en regardant les partitions de bon nombre de pianistes professionnels de mes connaissances, je constatais qu'il y en avait qui regorgeaient de doigtés, comme les miennes, et d'autres qui étaient pratiquement vierges. On trouvait juste une indication d'une note de la portée supérieure à prendre à la main gauche de temps en temps, une indication de pédale, voire un doigté dans un passage vraiment pas évident à doigter, et c'était tout. J'aimais bien acheter des partitions avec un certain nombre de doigtés déjà suggérés, car je pensais que cela faisait gagner du temps.
J'ai alors posé des questions qui m'ont amenées en gros les réponses suivantes
- quand le doigté n'est pas écrit, cela oblige à s'en souvenir au moment de l'apprentissage, et cette mémorisation physique immédiate fait gagner du temps.
- quand un passage ne marche pas, si le doigté est écrit, on commence par le travailler avant d'avoir l'idée d'en changer, et quand il n'est pas écrit, on commence par essayer de changer de doigté.
J'ai personnellement constaté l'intérêt de ces remarques, et depuis 10 ans environ je n'écris plus les doigtés, ou très peu, ce qui m'oblige à les mémoriser rapidement, donne à mes partitions l'air beaucoup plus aéré et me permet aussi de les prêter éventuellement, notamment quand un copain a oublié une partition de musique de chambre loin de l'endroit où il joue, sans qu'il soit gêné par mes doigtés. Et si j'ai le choix à l'achat, je prend très souvent la partition sans doigtés.
Quelles sont les expériences des membres du forum en la matière ? Evidemment les réponses de type scholastique ("on doit toujours écrire les doigtés, c'est la base") ne sont pas ici les plus intéressantes.
Autrefois, mon professeur était très exigeant sur les doigtés, que je notais scrupuleusement sur les partitions, et qui étaient toujours choisis avec soin (on "cherchait un bon doigté" quand on apprenait la partition, et on le notait). Bien des années plus tard j'ai fait deux constatations :
- les partitions de ma jeunesse que je reprenais me paraissaient surchargées de doigtés qui les rendaient difficiles à relire, car ces doigtés ne correspondaient plus vraiment à ce que j'avais envie de faire. Il fallait gommer, réécrire etc.
- en regardant les partitions de bon nombre de pianistes professionnels de mes connaissances, je constatais qu'il y en avait qui regorgeaient de doigtés, comme les miennes, et d'autres qui étaient pratiquement vierges. On trouvait juste une indication d'une note de la portée supérieure à prendre à la main gauche de temps en temps, une indication de pédale, voire un doigté dans un passage vraiment pas évident à doigter, et c'était tout. J'aimais bien acheter des partitions avec un certain nombre de doigtés déjà suggérés, car je pensais que cela faisait gagner du temps.
J'ai alors posé des questions qui m'ont amenées en gros les réponses suivantes
- quand le doigté n'est pas écrit, cela oblige à s'en souvenir au moment de l'apprentissage, et cette mémorisation physique immédiate fait gagner du temps.
- quand un passage ne marche pas, si le doigté est écrit, on commence par le travailler avant d'avoir l'idée d'en changer, et quand il n'est pas écrit, on commence par essayer de changer de doigté.
J'ai personnellement constaté l'intérêt de ces remarques, et depuis 10 ans environ je n'écris plus les doigtés, ou très peu, ce qui m'oblige à les mémoriser rapidement, donne à mes partitions l'air beaucoup plus aéré et me permet aussi de les prêter éventuellement, notamment quand un copain a oublié une partition de musique de chambre loin de l'endroit où il joue, sans qu'il soit gêné par mes doigtés. Et si j'ai le choix à l'achat, je prend très souvent la partition sans doigtés.
Quelles sont les expériences des membres du forum en la matière ? Evidemment les réponses de type scholastique ("on doit toujours écrire les doigtés, c'est la base") ne sont pas ici les plus intéressantes.
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Je suis un très mauvais sujet qui travaille son piano dans une joyeuse pagaille et fait tout à l'envers !
A savoir : déchiffrer ME et au tempo si possible . Donc les doigtés y en a pas : ça passe ou ça casse !
Quand ça casse depuis un petit moment et que mon impatience à jouer ce morceau est un peu calmée , je me penche sur les passages à problème et si vraiment c'est nécessaire je note un ou deux doigtés mais le moins possible (d'ailleurs j'ai rarement un crayon sous la main : désordonnée oblige !! ).
Donc j'ai de très jolies partitions longuement étudiées mais vierges de toute annotation ....
C'est vrai que les quelques qui me restent d'amies aux professeurs excités de la mine à papier me semblent affreuses et visuellement très agressives . Si j'ai l'occasion de jouer ces morceaux je ne regarde jamais les doigtés écrits par d'autres ! On a dit : rebelle !!
Bref , après quelques hésitations malheureuses mes doigts se débrouillent généralement tous seuls pour trouver le bon doigté et cela fait effectivement travailler la mémoire .
Mais je ne suis pas du tout un exemple à suivre !
A savoir : déchiffrer ME et au tempo si possible . Donc les doigtés y en a pas : ça passe ou ça casse !
Quand ça casse depuis un petit moment et que mon impatience à jouer ce morceau est un peu calmée , je me penche sur les passages à problème et si vraiment c'est nécessaire je note un ou deux doigtés mais le moins possible (d'ailleurs j'ai rarement un crayon sous la main : désordonnée oblige !! ).
Donc j'ai de très jolies partitions longuement étudiées mais vierges de toute annotation ....
C'est vrai que les quelques qui me restent d'amies aux professeurs excités de la mine à papier me semblent affreuses et visuellement très agressives . Si j'ai l'occasion de jouer ces morceaux je ne regarde jamais les doigtés écrits par d'autres ! On a dit : rebelle !!
Bref , après quelques hésitations malheureuses mes doigts se débrouillent généralement tous seuls pour trouver le bon doigté et cela fait effectivement travailler la mémoire .
Mais je ne suis pas du tout un exemple à suivre !
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
je photocopie ma partition, je la colle dans un cahier et je note abondamment tout: élément d'harmonie, doigté, explications de toutes sortes, mais j'écris petit...ma partition photocopiée n'est pas surchargée quand même et l'originale reste vierge; De plus , dans mon cahier j'ai ainsi toutes les pièces étudiées sur une année et cela me permet de retrouver facilement la "partition" jouée telle année.
- dominique
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Je me suis fait en gros les mêmes remarques que toi, JPS, et je n'écris aucun doigté sur ma partition, ni ne surligne ou ne surcharge aucune indication de dynamique.
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Veritas odium parit, obsequium amicos
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
J'essaye de tendre vers cette parcimonie aussi car les annotations, quand elles sont trop nombreuses, me gênent pour m'y retrouver si je dois baisser les yeux sur mes mains et les relever pour me remettre à lire. J'en écris le moins possible. Si je bute sur un passage délicat à mon niveau, j'écris le doigté.
Bonusmalus
Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Mon prof fait comme le tien: il me donne une partition sans doigtés, et on passe un long moment à chercher ensemble les meilleurs doigtés, ou du moins ceux qui me conviennent le mieux.
Le pb, pour moi, n'est pas que la partition soit surchargée. Je m'en fiche un peu. Par contre, j'ai remarqué que, du coup, j'ai parfois tendance à plutôt retenir les doigts qui jouent que la succession de notes....
Le pb, pour moi, n'est pas que la partition soit surchargée. Je m'en fiche un peu. Par contre, j'ai remarqué que, du coup, j'ai parfois tendance à plutôt retenir les doigts qui jouent que la succession de notes....
Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Pour ma part, oui, ça m'est indispensable d'écrire des doigtés. Et d'ailleurs c'est pour ça que je n'apprécie pas les éditions qui en comportent déjà. Cependant, ces éditions ont d'autres qualités, ce qui fait que je les achète quand même. La seule chose qui est intéressante, c'est les doigtés du compositeur quand il y en a, par exemple parfois les doigtés de Liszt en italique chez Henle (Mazeppa !!), c'est une information précieuse. De même pour Prokofiev parfois (les gammes fusées avec passage du pouce après le 5 par exemple, pour faire écho à un autre fil). Ca indique à chaque fois un doigté non conventionnel qui vise un effet particulier, qu'il faut alors respecter.
De manière beaucoup plus générale, la première phase de mon travail est la recherche de mes propres doigtés, que j'écris au crayon sur la partition. C'est jamais totalement définitif, mais il est quand même assez rare que je change d'avis sur un choix de doigté au cours du travail. Dans des pièces assez digitales, ça m'est indispensable d'écrire, car parfois il y en a trop à retenir, et surtout j'ai souvent beaucoup tenté de chose avant de choisir mon doigté optimal. Je garde donc la trace de mon dernier choix, pour ne pas le re-chercher. Je remarque aussi que ça accélère mon apprentissage. Je regarde mon doigté quelques fois, puis ensuite la mémoire digitale prend vite le relais, mais tout de suite avec la bonne habitude de doigté. Sinon j’ai un espèce de tâtonnement qui m’empêche de pouvoir enchaîner dès la phase préliminaire du travail. Donc c’est clairement plus efficace.
Enfin, et c’est peut-être le point le plus important, je ne note jamais pour un trait un doigté au dessus de chaque note. Je pense qu'un point crucial est de bien choisir les notes clés sur lesquelles on inscrit un chiffre. Tout l’art du doigté est ici : ne pas surcharger et écrire ce qui est vraiment nécessaire à l’endroit où ça permet l’enchaînement. C’est-à-dire , presque jamais plus de 2 notes de suites avec doigtés, juste la première note du trait, ou la note avant le pouce et le pouce, etc ….
De manière beaucoup plus générale, la première phase de mon travail est la recherche de mes propres doigtés, que j'écris au crayon sur la partition. C'est jamais totalement définitif, mais il est quand même assez rare que je change d'avis sur un choix de doigté au cours du travail. Dans des pièces assez digitales, ça m'est indispensable d'écrire, car parfois il y en a trop à retenir, et surtout j'ai souvent beaucoup tenté de chose avant de choisir mon doigté optimal. Je garde donc la trace de mon dernier choix, pour ne pas le re-chercher. Je remarque aussi que ça accélère mon apprentissage. Je regarde mon doigté quelques fois, puis ensuite la mémoire digitale prend vite le relais, mais tout de suite avec la bonne habitude de doigté. Sinon j’ai un espèce de tâtonnement qui m’empêche de pouvoir enchaîner dès la phase préliminaire du travail. Donc c’est clairement plus efficace.
Enfin, et c’est peut-être le point le plus important, je ne note jamais pour un trait un doigté au dessus de chaque note. Je pense qu'un point crucial est de bien choisir les notes clés sur lesquelles on inscrit un chiffre. Tout l’art du doigté est ici : ne pas surcharger et écrire ce qui est vraiment nécessaire à l’endroit où ça permet l’enchaînement. C’est-à-dire , presque jamais plus de 2 notes de suites avec doigtés, juste la première note du trait, ou la note avant le pouce et le pouce, etc ….
- bach_addict
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à votre niveau je dirais que
des JPS, Okay, Dominique etc peuvent faire ce qu'ils veulent...mais pour les débutants et intermédiaires...quelle perte de temps de ne pas mettre les doigtés sur la partition.
L'erreur serait à mon sens de vouloir singer les "grands" en essayant de ne pas les noter alors qu'on peine déjà à mettre en place le morceau (je suppose que si on arrive à lire à vue son morceau, effectivement, noter ou pas le doigté ne fait pas de différence).
Perso, je fais comme ma prof : je marque mes doigtés avec de TRES GROS chiffres au crayon, comme ça je les vois arriver "de loin" et je gagne beaucoup de temps. Pour les "petits rigolos" comme moi, c'est une méthode qui fait gagner beaucoup de temps...
L'erreur serait à mon sens de vouloir singer les "grands" en essayant de ne pas les noter alors qu'on peine déjà à mettre en place le morceau (je suppose que si on arrive à lire à vue son morceau, effectivement, noter ou pas le doigté ne fait pas de différence).
Perso, je fais comme ma prof : je marque mes doigtés avec de TRES GROS chiffres au crayon, comme ça je les vois arriver "de loin" et je gagne beaucoup de temps. Pour les "petits rigolos" comme moi, c'est une méthode qui fait gagner beaucoup de temps...
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Je suis plus ou moins d'accord avec bach_addict. Pour nous autres pauvres mortels de niveau débutant et intermédiaires, noter les doigtés est un gain de temps considérable.
En revanche je me rends bien compte que lorsque le doigté est marqué, je fais plus attention au doigté qu'aux notes en elles mêmes, et du coup, l'apprentissage 'par coeur' est plus difficile (pour moi c'est vraiment un exploit).
En revanche je me rends bien compte que lorsque le doigté est marqué, je fais plus attention au doigté qu'aux notes en elles mêmes, et du coup, l'apprentissage 'par coeur' est plus difficile (pour moi c'est vraiment un exploit).
Ma chaine youtube : http://www.youtube.com/MrBigrounours
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
ça m'est arrivé aussi...à l'approche d'un trait, de penser "5,4,5,4" au lieu des notes ... bon l'essentiel est que ça marche mais ce n'est pas de la "bonne" mémorisation je pense. Pour aller contre ça, le travail lent, suffisament lent pour dire les notes mentalement, est pas mal (pour les accords, je pense juste une note, généralement la plus aigue, je pourrais penser le nom de l'accord...mais je ne le connais pas en général...je joue juste ce qui est écrit, hou c'est mal)bigrounours a écrit :je fais plus attention au doigté qu'aux notes en elles mêmes, et du coup, l'apprentissage 'par coeur' est plus difficile (pour moi c'est vraiment un exploit).
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
C'est une question qui me pose souvent des problèmes.
J'ai reçu quelques cours d'un ancien élève de François René Duchable, qui lui avait appris à les noter très scrupuleusement.
J'essaye donc de les indiquer le plus souvent possible.
Lorsqu'ils sont indiqués par le compositeur, j'essaye autant que possible de les suivre, mais bien sûr, selon le contexte, sachant que je n'ai ni la même main ni la même technique que lui...
Comme me disait souvent ma prof., il faut les apprendre par coeur, en plus des notes.
Il faut aussi se méfier du fait que lorsqu'on commence à mieux connaitre un morceau, il arrive que l'on change de doigté sans s'en rendre compte, il faut donc être vigilant et lorsque ça arrive, réfléchir pour décider si on garde le nouveau ou si on réapprend l'ancien, constatant que ce changement est nuisible à la qualité du rendu.
J'ai reçu quelques cours d'un ancien élève de François René Duchable, qui lui avait appris à les noter très scrupuleusement.
J'essaye donc de les indiquer le plus souvent possible.
Lorsqu'ils sont indiqués par le compositeur, j'essaye autant que possible de les suivre, mais bien sûr, selon le contexte, sachant que je n'ai ni la même main ni la même technique que lui...
Comme me disait souvent ma prof., il faut les apprendre par coeur, en plus des notes.
Il faut aussi se méfier du fait que lorsqu'on commence à mieux connaitre un morceau, il arrive que l'on change de doigté sans s'en rendre compte, il faut donc être vigilant et lorsque ça arrive, réfléchir pour décider si on garde le nouveau ou si on réapprend l'ancien, constatant que ce changement est nuisible à la qualité du rendu.
- curtis newton
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Pour ma part j'ai eu deux phases :
- Jeune (débutant donc), pour moi c'était le doigté qui comptait (plus que la partition d'ailleurs) et du coup, si mon prof ou l'édition ne donnait pas de doigté, j'étais comme perdu. Du coup, beaucoup de chiffres audessus de mes portées.
- Puis (en grandissant), certains mécanismes sont venus (passage de pousses, glissés...). Cela m'a rendu plus "libre" sur les positions des doigts et leurs enchaînement, et par conséquent des doigtés moins figés. Je pouvais attaquer un morceau avec un doigté particulier puis une autre fois avec un autre doigté.... Mais....
Mais, et ce fût l'origine de ma troisième phase actuelle, le jour d'un examen pour lequel j'avais travaillé en doigté "libre", ce fut le blocage total car impossible de démarrer avec les bons doigts et j'ai fini par sortir de la pièce sans avoir joué.
Maintenant, je n'annote les doigtés qu'aux passages délicats ou aux "tronçons" (j'apprend par morceau mes partitions). Pour gagner du temps et pour éviter de reprendre les 40 premières mesures quand je dois refaire les mesures 41 à 45, je rnote le doigté au début de la mesure 41, même s'il est simple. Ensuite, une fois les mesures 41-45 bien maîtrisées, je reprend tout le morceau pour m'assurer que l'enchaînement est fluide et que le doigté mesure 41 est correcte.
- Jeune (débutant donc), pour moi c'était le doigté qui comptait (plus que la partition d'ailleurs) et du coup, si mon prof ou l'édition ne donnait pas de doigté, j'étais comme perdu. Du coup, beaucoup de chiffres audessus de mes portées.
- Puis (en grandissant), certains mécanismes sont venus (passage de pousses, glissés...). Cela m'a rendu plus "libre" sur les positions des doigts et leurs enchaînement, et par conséquent des doigtés moins figés. Je pouvais attaquer un morceau avec un doigté particulier puis une autre fois avec un autre doigté.... Mais....
Mais, et ce fût l'origine de ma troisième phase actuelle, le jour d'un examen pour lequel j'avais travaillé en doigté "libre", ce fut le blocage total car impossible de démarrer avec les bons doigts et j'ai fini par sortir de la pièce sans avoir joué.
Maintenant, je n'annote les doigtés qu'aux passages délicats ou aux "tronçons" (j'apprend par morceau mes partitions). Pour gagner du temps et pour éviter de reprendre les 40 premières mesures quand je dois refaire les mesures 41 à 45, je rnote le doigté au début de la mesure 41, même s'il est simple. Ensuite, une fois les mesures 41-45 bien maîtrisées, je reprend tout le morceau pour m'assurer que l'enchaînement est fluide et que le doigté mesure 41 est correcte.
Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Ok aussi avec ça. Gain de temps et moins de risque de prendre une mauvaise habitude dès le départ. Sinon, même si je finis par y arriver, c'est dur de changer et perte de temps supplémentaire.bigrounours a écrit :Je suis plus ou moins d'accord avec bach_addict. Pour nous autres pauvres mortels de niveau débutant et intermédiaires, noter les doigtés est un gain de temps considérable.
Alors bizarrement, c'est l'inverse, je reste bien sur les notes - les chiffres sont juste là pour me rappeler la "bonne route" à prendre.bach_addict a écrit :ça m'est arrivé aussi...à l'approche d'un trait, de penser "5,4,5,4" au lieu des notes ...
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Je pense que c'est une chose très personnelle, que d'écrire beaucoup, peu, ou pas de doigtés sur une partition.
Pour un débutant, ou quelqu'un dont la technique n'est pas sûre, ne pas écrire de doigtés est évidement une grosse erreur.
Car une bonne technique doit créer beaucoup de réflexes concernant les positions des doigts à la seule vue de la partition (gammes, arpèges, octaves, passages du pouce, etc...). Si ces réflexes ne sont pas bien éduqués, ne rien écrire empêchera tout apprentissage.
Pour un pianiste un peu plus confirmé, qui a déjà vue passer pas mal de partition sous ses doigts, les choses sont différentes. Et à mon avis l'idéal dans ce cas est d'indiquer ci où là le doigté qui permet de bien jouer le passage. Donc avec parcimonie, uniquement quand c'est vraiment nécessaire.
La mémorisation des doigtés est une chose importante, mais dans beaucoup de cas, on peut avoir le choix du doigts à poser, et dans ce cas, sachant que chaque doigts a une forme et une force/vivacité différente, le choix doit se faire selon l'idée musicale (je pense en particulier à des passages lent et mélodique, comme peuvent l'être parfois les mains droites des nocturnes de Chopin....).
Pour un débutant, ou quelqu'un dont la technique n'est pas sûre, ne pas écrire de doigtés est évidement une grosse erreur.
Car une bonne technique doit créer beaucoup de réflexes concernant les positions des doigts à la seule vue de la partition (gammes, arpèges, octaves, passages du pouce, etc...). Si ces réflexes ne sont pas bien éduqués, ne rien écrire empêchera tout apprentissage.
Pour un pianiste un peu plus confirmé, qui a déjà vue passer pas mal de partition sous ses doigts, les choses sont différentes. Et à mon avis l'idéal dans ce cas est d'indiquer ci où là le doigté qui permet de bien jouer le passage. Donc avec parcimonie, uniquement quand c'est vraiment nécessaire.
La mémorisation des doigtés est une chose importante, mais dans beaucoup de cas, on peut avoir le choix du doigts à poser, et dans ce cas, sachant que chaque doigts a une forme et une force/vivacité différente, le choix doit se faire selon l'idée musicale (je pense en particulier à des passages lent et mélodique, comme peuvent l'être parfois les mains droites des nocturnes de Chopin....).
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Ce n'est sans doute pas nécessaire de reprendre systématiquement au tout début du morceau, si on en est si loin, mais simplement au début de la phrase ou de la partie...curtis newton a écrit : Ensuite, une fois les mesures 41-45 bien maîtrisées, je reprend tout le morceau pour m'assurer que l'enchaînement est fluide et que le doigté mesure 41 est correcte.
J'ai d'ailleurs une question, en tant que prof. (mais peut-être que vos réponses m'aideront aussi en tant qu'élève!):
J'essaye d'apprendre le plus vite et le plus souvent possible à mes élèves, même débutants, à savoir reprendre le morceau à "n'importe quel endroit", et pas toujours au début, leur expliquant que c'est un gain de temps, d'énergie, et un facteur de grands progrès dans la méthode de travail..
Mais j'ai bien conscience que c'est une habitude difficile à prendre, et qui risque d'être stressante pour l'élève si je lui mets trop la pression sur ce problème.
Sans compter que c'est nécessaire de reprendre de temps en temps le morceau au début, non-seulement pour se faire plaisir et se rassurer, mais aussi pour apprendre le morceau dans son ensemble.
Je demande surtout leur avis aux professeurs et aux professionnels, mais l'avis des "amateurs", (éclairés de préférence, en musique ou en pédagogie..), m'intéresse aussi.
- bach_addict
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
en revanche dans les passages rapides, je pense qu'on a moins le choix des "armes", comme par exemple dans une descente chromatique rapide, tous les doigts seront sollicités, et il appartient au pianiste d'avoir la technique pour faire en sorte que le pouce (par exemple) ne signale pas ça présence intempestivement à chaque fois qu'il est utilisé...genre "ploum ploum ploum PLOUM (c'est moi le pouce!) ploum ploum ploum"....microsinfonia a écrit :sachant que chaque doigts a une forme et une force/vivacité différente, le choix doit se faire selon l'idée musicale (je pense en particulier à des passages lent et mélodique, comme peuvent l'être parfois les mains droites des nocturnes de Chopin....).
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- curtis newton
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Effectivement, je reprends au début sur des inventions par exemple, et je ne reviens que sur la dernière phrase pour des morceaux plus longs.zebestovol a écrit :Ce n'est sans doute pas nécessaire de reprendre systématiquement au tout début du morceau, si on en est si loin, mais simplement au début de la phrase ou de la partie...curtis newton a écrit : Ensuite, une fois les mesures 41-45 bien maîtrisées, je reprend tout le morceau pour m'assurer que l'enchaînement est fluide et que le doigté mesure 41 est correcte.
Alors là, oui pour moi ce serait une source de stress....Mais je psychote vite.zebestovol a écrit : J'essaye d'apprendre le plus vite et le plus souvent possible à mes élèves, même débutants, à savoir reprendre le morceau à "n'importe quel endroit", et pas toujours au début
- bach_addict
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
mon avis d'élève un peu "éclairé" est que c'est une très bonne chose et que tu n'es pas le seul à recommander ça, à juste titre. Après, tout est dans la manière de l'expliquer. Perso, j'aime bien qu'on m'explique pourquoi je dois faire telle ou telle chose. Par exemple, je me tenais souvent voûté au piano jusqu'au jour où une prof a pris ma place au piano et joué un truc monumental de Rachma (un vrai déluge sonore), puis elle m'a regardé et dit "tu vois, aucun effort particulier, juste je me tenir droite, tu jamais pouvoir faire ça si tu continues tenir tout voûté ton dos" (c'est ma prof russe, j'exagère même pas ). Et bin ça m'a marqué et désormais je pense à me tenir droit à cause de Rachma et du "pas effort particulier" de ma prof.zebestovol a écrit : J'essaye d'apprendre le plus vite et le plus souvent possible à mes élèves, même débutants, à savoir reprendre le morceau à "n'importe quel endroit", et pas toujours au début, leur expliquant que c'est un gain de temps, d'énergie, et un facteur de grands progrès dans la méthode de travail..
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
A mon avis, ce choix doit se faire surtout pour se sentir le plus à l'aise possible, au moment où le doigt joue, mais aussi selon le contexte mécanique, formel, structurel du passage.microsinfonia a écrit : La mémorisation des doigtés est une chose importante, mais dans beaucoup de cas, on peut avoir le choix du doigts à poser, et dans ce cas, sachant que chaque doigts a une forme et une force/vivacité différente, le choix doit se faire selon l'idée musicale (je pense en particulier à des passages lent et mélodique, comme peuvent l'être parfois les mains droites des nocturnes de Chopin....).
L'idée musicale, c'est avec l'oreille et la tête qu'on essaye de la rendre. Bien sûr, le doigté doit être "au service" de la musique, mais indirectement.
Le choix du doigt qui joue n'est jamais suffisant pour le faire bien jouer...
Mais ce problème de doigté est de toute façon très complexe.
EDIT: je me souviens au cours d'une heure de cours que j'ai eu la chance, grâce à ma prof., de passer avec Lucette Descaves, que celle-ci avait fait une remarque sur le grand intérêt d'essayer plusieurs doigtés sur un même passage, et du grand enrichissement que celà peut procurer..
Notamment, il m'arrive très souvent, et je pense qu'on ne peut pas y échapper, de changer de doigté au cours de l'apprentissage du morceau et des progrès que l'y fais.
Je suis également très méfiant concernant les passages où il ne semble pas s'imposer, car le fait de ne pas savoir vraiment quel doigté on met, et donc de risquer d'en changer à chaque exécution de façon plus ou moins consciente, est très nuisible à la propreté du morceau, et même à sa réelle connaissance.
EDIT: bach_addict, puisque tu t'intéresses un peu aux exercices de Brahms, jette un oeil sur le numéro 7, le doigté t'intéressera sûrement..
C'est difficile à faire comprendre aux élèves pourquoi reprendre n'importe où, parce que ça va à l'encontre d'un mouvement naturel, auquel on est souvent habitué, par exemple quand on apprend des chansons à plusieurs.Néanmoins j'essaye, bien sûr...
Modifié en dernier par zebestovol le jeu. 22 sept., 2011 14:21, modifié 4 fois.
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Re: Ecrivez-vous les doigtés sur les partitions ?
Merci pour vos réponses qui sont toutes très intéressantes.
Dans un interview sur son travail, Dinu Lipatti expliquait qu'il était très important de commencer par trouver un bon doigté (il ne disait pas toutefois s'il le notait). Je précise bien que le fait de ne pas noter un doigté n'est nullement synonyme pour moi de mettre n'importe lequel, je pourrais écrire de mémoire les doigtés sur la plupart des morceaux que j'ai travaillés ces dernières années, simplement je ne les écris pas en travaillant.
@okay : tu décris exactement la façon dont j'ai procédé pendant plus de 30 ans !
Dans un interview sur son travail, Dinu Lipatti expliquait qu'il était très important de commencer par trouver un bon doigté (il ne disait pas toutefois s'il le notait). Je précise bien que le fait de ne pas noter un doigté n'est nullement synonyme pour moi de mettre n'importe lequel, je pourrais écrire de mémoire les doigtés sur la plupart des morceaux que j'ai travaillés ces dernières années, simplement je ne les écris pas en travaillant.
@okay : tu décris exactement la façon dont j'ai procédé pendant plus de 30 ans !